Africa-Press – Côte d’Ivoire. Dans le but de faciliter l’accès à la Couverture Maladie Universelle (CMU) pour les populations du secteur informel, le gouvernement ivoirien a mis en place, le 1er mai dernier, une initiative exceptionnelle appelée « CMU zéro cotisation ». Cette mesure permet aux personnes ciblées, déjà enrôlées mais ne disposant pas de mécanisme de prélèvement de cotisation, d’accéder aux soins de santé sans frais.
Initialement prévue pour se terminer le 31 août, cette initiative a été prolongée jusqu’au 31 décembre 2025, en raison de l’engouement manifeste des populations concernées. Cinq mois après son lancement, Karim Bamba, directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM), a pris la parole ce mardi 30 septembre 2025 à la tribune « Tout Savoir Sur… » du Centre d’information et de communication gouvernementale (CICG) pour faire le point sur l’opérationnalisation de cette mesure.
Karim Bamba a précisé que 13 millions de personnes, appelées primo-assurés, bénéficient de cette initiative, dont l’impact financier s’élève à près de 8,7 milliards de FCFA. Il a souligné que « CMU zéro cotisation » témoigne de l’engagement constant du gouvernement, sous la direction du président Alassane Ouattara, à améliorer l’accès aux soins de santé tout en renforçant les principes d’égalité et de solidarité.
« À la date du 22 septembre 2025, près d’un million d’assurés ont été traités, avec plus de 4 millions d’actes médicaux réalisés, dont 1,8 million d’ordonnances délivrées », a-t-il indiqué.
La mesure connaît un franc succès, notamment dans les zones rurales où 70 % des prestations sont désormais liées à la CMU. Plus de 600 pharmacies privées fournissent désormais des médicaments aux assurés CMU. La fréquentation des centres de santé de premier contact a explosé, passant de 7 000 à 70 000 consultations mensuelles. Les dépenses de prestations ont également bondi, passant de 100 millions à 700 millions de FCFA par mois.
Dans les centres de santé de premier niveau (ruraux), la prise en charge est de 100 %. En revanche, dans les centres urbains de niveau 2 (hôpitaux généraux, CHR) et niveau 3 (CHU), un ticket modérateur de 30 % est appliqué, les 70 % restants étant pris en charge par la CMU.
Pour accélérer l’enrôlement, la CNAM a considérablement renforcé ses moyens, 4 000 agents recrutés, 4 000 équipements acquis, 34 sites d’enrôlement ouverts, 12 bureaux mobiles pour la fabrication instantanée des cartes et 4 600 jeunes déployés dans les centres de santé comme agents d’accueil
À la date du 29 septembre 2025, plus de 21 millions de personnes étaient enrôlées, et près de 10 millions de cartes CMU avaient été distribuées.
La CMU est désormais opérationnelle dans 3 325 centres de santé sur l’ensemble du territoire, couvrant les trois niveaux de la pyramide sanitaire. Le panier de soins a été élargi pour inclure des pathologies chroniques comme l’hypertension artérielle et le diabète, afin de mieux prévenir les complications.
Face aux manquements de certains agents de santé, le DG de la CNAM a souligné que les ministères de la Santé et des Affaires sociales ont lancé des actions pour y remédier.
« Nos ministres ont demandé que de tels comportements soient signalés. Des numéros verts sont à disposition. Il n’y a plus de tabous ; il est impératif de dénoncer les abus », a-t-il insisté.
Enfin, il a rappelé que chaque carte CMU est personnelle et non transférable, contrairement à certaines pratiques dans d’autres systèmes d’assurance: « Le système est informatisé, il permet un suivi quotidien de la consommation des soins et détecte rapidement tout dysfonctionnement. »
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