Depuis Bouaké, les ex-combattants se signalent, « Si tu refuses ton propre couteau, quelqu’un d’autre va l’utiliser contre toi…»

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Depuis Bouaké, les ex-combattants se signalent, « Si tu refuses ton propre couteau, quelqu'un d'autre va l'utiliser contre toi...»
Depuis Bouaké, les ex-combattants se signalent, « Si tu refuses ton propre couteau, quelqu'un d'autre va l'utiliser contre toi...»

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Réunis ce dimanche 03 novembre 2024 à la gare de M’Bahiakro au quartier Sokoura à Bouaké, des ex-combattants des forces armées des forces nouvelles de Côte d’Ivoire, ont interpellé les autorités sur leur condition de vie. Après leur participation à la crise militaro-politique qu’avait connue le pays, ils se disent royalement oubliés après avoir contribué à instaurer un climat de paix.

Autour de leur président Diakité Aboudou, ces ex-combattants, à travers une déclaration, ont mis en exergue leur souffrance et invité les autorités avec à leur tête le Président Alassane Ouattara à se pencher sur leur situation.

« Je m’adresse à notre Président de la République Alassane OUATTARA. Les ex combattants souffrent depuis 2017, ça va pas, on ne travaille pas, nous sommes abandonnés par tout le monde. Si on cherche travail et on sait que nous sommes des ex-combattants, on ne trouve pas. Nous sommes humiliés chaque jour, chassés dans les maisons.

Les anciens boxeurs sont payés par mois. Les anciens footballeurs sont payés par moi. Les anciens chanteurs sont payés par mois et les ex-combattants quand on parle, on nous frappe, on nous emprisonne. Souvent même nous sommes assassinés. Quelle maltraitance que nous n’avons pas eu.

Sapeur-pompiers est vide, Eaux et forêts aussi est vide, même dans la police municipale nous pouvons intégrer. Aujourd’hui, les ex-combattants ont décidé d’entrer au Burkina-Faso pour prendre armes pour devenir VDP AES. J’ai des preuves sûres, je suis prêt à répondre partout. À l’Aleraba, il y a 09 ex-combattants qui sont rentrés au Burkina-faso. À Ouangolo-Diawala, Ferké, Man, Bouaké, Abidjan, je ne parle pas dans le vide. J’ai des preuves sûres.

Moi-même j’ai fait la prison deux fois. Ma première arrestation était le 1 novembre 2017. J’ai été libéré le 10 août 2018 par grâce présidentielle. Ma deuxième condamnation était le 10 décembre 2018, incarcéré à la MACA et libéré le 28 décembre 2022. 4 ans plus 1 an ça fait 5 ans d’emprisonnement. Tout simplement parce que j’ai revendiqué.Tout ce que je peux dire à notre Président, si tu refuses ton propre couteau, quelqu’un d’autre va prendre pour utiliser contre toi. Il y a rien à faire.

Je vous rappelle en 1999 quand les militaires ont réclamé leur argent à Bédié, il voulait payer au cours de la réunion de PDCI, il y a gens qui se sont imposés que si Bédié paye ils vont démissionner, mais quand les militaires ont commencé à tirer, Bédié s’est retrouvé seul à l’aéroport. Où étaient les politiciens ? En bas du lit certainement. Souvent, c’est bien de se conseiller soi-même.

Les politiciens du RDR, 95% n’ont pas été honnêtes avec nous. Le RDR est devenu RDR orange, ils ont percé, ils sont entrain de sucer, ils sont en train de manger avec deux bras sans regarder derrière. Chaque mardi, il y a conseil de gouvernement, personne ne parle de nous. Chaque mercredi, il y a conseil de ministres, personne ne parle de nous les ex-combattants. C’est pas gentil. Nous voulons passer à la caisse comme les 8400 militaires. Nous sommes 6877 ex-combattants.

Je m’adresse à notre Ministre de la défense Téné Birahima. Les ex-combattants voulaient vous rencontrer. Nous avons beaucoup de chose à vous dire. Je sors pour la 3e fois pour demander pardon, pour que nos frères d’armes qui sont en prison à la MACA soient libérés. Il s’agit de Sory Kaba, Tangara Diakaridja dit Tango, Dramane Sanogo dit Bauer, Traoré Lassina dit Gaucher et Quattara Issouf dit Diablo.

Les ex- combattants qui sont au Burkina-faso aujourd’hui, dépassent 100 personnes. Même en janvier il a eu recrutement au Burkina-faso. Tous les ex-combattants sont en train de devenir AES. Je vous demande pardon de trouver une solution à nos problèmes. Il y a un proverbe qui dit: “un homme sans souffrance n’a pas d’histoire”. Les ex-combattants de la Côte d’Ivoire ont une histoire aujourd’hui.

Même pour circuler dans la ville, nous avons des problèmes. La police nous parle mal. Une fois tu te présentes, on te dit c’est le passé, ça nous fait mal. Je remercie la gendarmerie qui nous considère sur toute l’étendue du territoire. Une fois tu te présentes à la gendarmerie on te laisse partir. Mais la police trop de conjugaison. Il faut que ça s’arrête. On doit nous respecter comme les autres corps. Nous sommes des militaires. Notre seul espoir aujourd’hui, c’est le ministre de la défense Téné Birahima.

Nous les ex-combattants, nous vous demandons pardon pour régler notre problème. Depuis le 27 septembre 1994, nous sommes avec le RDR. Mais ils nous ont trahis. Nous sommes découragés. Notre seul espoir c’est vous monsieur le Ministre de la défense Téné Birahima Ouattara. On vous remercie beaucoup. Tous les politiciens du RDR ont des ex-combattants chez eux à la maison. Ils connaissent bien notre problème mais on ne parle jamais de nous. “Tu n’aimes pas ton mari c’est vrai mais il ne faut pas que ta rivale va l’aimer pour toi c’est autre chose”

Nous sommes devenus cacahouètes, tous les côtés sont brulés, nous n’avons plus de soutiens. Une chose est sûre, un jour, vous aller prendre torche pour nous chercher en plein journée. On ne le souhaite pas. Nous on veut que tout se règle à l’amiable…» a fait savoir Diakité Aboudou, Président des ex-combattants de Côte d’Ivoire.

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