Des propriétaires terriens de Jacqueville promettent se battre au prix de leur sang contre un projet de lotissement

32
Des propriétaires terriens de Jacqueville promettent se battre au prix de leur sang contre un projet de lotissement
Des propriétaires terriens de Jacqueville promettent se battre au prix de leur sang contre un projet de lotissement

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Tekri Akadje Gervais samedi à Jacqueville

Le projet de lotissement Akrou 2ᵉ extension d’une superficie de 267 hectares situé à l’entrée et à quelques encablures de Jacqueville pose problème. Les propriétaires terriens du village dénoncent ce lotissement « frauduleux réalisé et approuvé par l’entreprise AGO » gérée par Vignikin Cica Agnès épouse Theo.

Hier au cours d’une rencontre avec la presse, Tekri Akadje Gervais, Président du Comité de gestion a affirmé que ce lotissement a été réalisé par voie de régularisation sans le consentement des propriétaires terriens et sans enquête de comodo incomodo alors que le site concerné se trouve en pleine forêt.

Il a soutenu que c’est avec la complicité du chef du village Yacé Nangban Ignace qui réside hors du village depuis 1996 et invalide parce que âgé de plus 94 ans que l’entreprise abuse des propriétaires terriens. En plus du chef du village, le Président du comité de gestion accuse le Préfet et le sous-préfet de Jacqueville de prendre selon lui, « des décisions unilatérales et partisanes dans les affaires du village d’Akrou au détriment des propriétaires terriens et de la volonté de la majorité des villageois ».

« Les propriétaires terriens crient également leur ras-le-bol, dénoncent et protestent avec la dernière énergie contre la complicité du Préfet et du sous préfet de Jacqueville qui prennent des décisions unilatérales et partisanes dans les affaires du village d’Akrou au détriment des propriétaires terriens et de la volonté de la majorité des villageois. Actuellement sous la houlette du Préfet et du sous-préfet de Jacqueville, l’entreprise AGO est en train de détruire les plants de cocotiers, de Manioc etc contenus sur l’étendu des parcelles faisant parties du lotissement frauduleux approuvé par voie de régularisation en pleine forêt. Sur ordre du Préfet et du sous-préfet, les forces de l’ordre et des loubards déguisés en agents fonciers empêchent les propriétaires terriens de protester contre les travaux de destruction de leurs plants et d’avoir accès à leurs parcelles », a expliqué, M.Tekri.

Le conférencier avait à ses côtés, M’Dri John, Président du Collectif des propriétaires terriens, Lavri Mathieu, porte-parole, Wazi Charles propriétaire terrien, Tekri Loïc, Président des jeunes etc. Il a néanmoins reconnu que le chef du village et l’administration locale « sévissent » parce que le Comité de gestion qu’il dirige a été dissout suite à la décision unilatérale de madame le Préfet de Jacqueville.

« Suite à la décision unilatérale de madame le Préfet de Jacqueville relative à la dissolution du comité de gestion du village d’Akrou, le village subit de plus en plus des situations explosives et des déchirures entre les familles. En effet, suite à une grave crise du village d’Akrou en 2012 relativement à des malversations financières et foncières constatées dans la gestion du chef et son équipe sur dénonciation de la population villageoise, un comité de gestion a été mis en place par la communauté villageoise à travers ses forces vives par voie de consensus et sous la médiation et la supervision du préfet de Jacqueville et le président du tribunal de Dabou, en lieu et place de la destitution du chef de village et son équipe pourtant réclamée par les villageois. Ce comité de gestion avec à sa tête Mr Tekri Akadje Gervais comme président a fait l’objet de validation devant le corps préfectoral de Jacqueville par toutes les forces vives du village d’Akrou avant que le préfet d’alors ne certifie, la volonté de la communauté villageoise d’Akrou par un acte qu’il a également transmis au président du tribunal de Dabou comme les deux l’avaient convenu », a mentionné, Tekri Akadje Gervais.

Selon lui, depuis lors, ce comité et ses membres sont devenus la cible du chef qui n’a cessé après le départ du Préfet de demander à tous les Préfets qui se sont succédés, la dissolution de ce comité de gestion pourtant gage de paix à Akrou et de sa non-destitution de la tête du village.

Cliquez pour agrandir l’image

Il a rappelé que de 2013 à 2017, pour se venger des villageois, le chef refusait catégoriquement de signer les différents documents fonciers relatifs aux lotissements approuvés, et ce, malgré les nombreuses interventions des autorités administratives et politiques de Jacqueville, notamment le maire BEUGRE Joachim et le Secrétaire général de préfecture d’alors, Kouakou Laurent assumant l’intérim du Préfet décédé.

« C’est suite à ce refus incompréhensible du chef et la pression des opérateurs économiques que les propriétaires terriens du village d’Akrou ont saisi le tribunal de Dabou pour obtenir une ordonnance permettant à Tekri Akadje Gervais de signer leurs attestations villageoises d’attribution », a ajouté, le Président du Comité de gestion du village.

Il a confié à la presse que contre toute attente, le chef du village a attaqué cette ordonnance judiciaire devant le tribunal de Dabou qui l’a débouté. Et non satisfait, il a fait appel et pendant que l’affaire était en appel, le chef et sa famille ont saisi madame le Préfet nouvellement affecté à Jacqueville en vue de la dissolution du comité de gestion.

Le 5 mai 2020, madame le Préfet convoque le Président Tekri Akadje Gervais et quelques membres de son bureau et leur annonce la dissolution du Comité de gestion pour motif d’atteinte aux prérogatives du chef et trouble à l’ordre public en présence du chef et de sa famille.

Selon le Président du Comité de gestion, cette décision de madame le Préfet a été introduite par la suite à la cour d’appel d’Abidjan afin d’influencer la décision de la cour en leur faveur, mais elle l’a rejeté et a tranché pour Tekri Akadje Gervais relativement à l’ordonnance de signature.

Tekri Akadje Gervais soutient également que le Préfet de Jacqueville n’a pas le droit de mettre fin aux activités d’une institution et ses membres établis par la communauté villageoise sans leur avis et leur consentement en méprisant la procédure du parallélisme des forme.

Pour les propriétaires terriens, le Préfet abuse de son autorité pour faire plaisir à des amis en difficulté d’arguments dans les procès en cours devant les tribunaux au détriment de tout un village.

«Depuis lors les situations explosives ont repris à Akrou et la paix sociale est mis en mal par cette décision de madame le Préfet pour plaire au chef et sa famille est utilisée pour influencer les décisions des procédures judiciaires en cours en leur faveur. À tel point qu’ils l’ont utilisé pour faire casser l’arrêt de la cour d’appel d’Abidjan au conseil d’État et donc l’affaire a été ramené à la cour d’appel pour être rejugé autrement composé », a précisé, le Président du Comité de gestion.

Tekri Loïc, Président des jeunes d’Akrou a affirmé que cette décision est utilisée à des fins de poursuites judiciaires sur fonds de règlement de compte d’où des arrestations et emprisonnements arbitraires de certaines filles et fils du village pour leur compte.

« Le 20 septembre 2021, sur la base de cette décision plus de 250 agents de force de l’ordre ont envahi le village d’Akrou et ont frappé à sang les villageois qui s’opposaient à la mise en place d’un autre comité de gestion du village présidé par le petit fils du chef, Mr Léonce Yacé, nommé par son grand-père. Plus de 25 villageois dont certains membres du comité de gestion ont été arrêtés et jetés en prison avant d’être libérés par le tribunal de Dabou une semaine après. Sur la base de la même décision Mr Tekri Akadje Gervais a été arrêté et déféré à Dabou suite à un mandat d’arrêt de la police économique sur la plainte du chef et son petit fils Yacé Léonce avant d’être relâché par le juge d’instruction de Dabou pour faute de preuves tangibles attestant leurs accusations. En un mot, cette décision de madame le préfet sert aux règlements de compte, à la vengeance et à la manipulation de la justice à leur guise », a déploré, le Président de la jeunesse d’Akrou.

Tekri Akadje Gervais réitère que l’affaire de signature et du comité de gestion du village d’Akrou étant pendante devant la cour d’appel, madame le Préfet n’avait aucun droit ni la compétence de s’immiscer et de prendre une telle décision si ce n’est une stratégie à elle de forcer la main au juge en faveur du chef et sa famille. Cette décision ne peut donc pas être prise en compte parce qu’elle ne peut être rétroactive.

En ce qui concerne la qualité et le pouvoir de signature des attestations d’attribution villageoise, il réaffirme qu’aucun texte administratif ou réglementaire ne stipule qu’ils sont dévolus uniquement au chef et donc faisant partie de ses prérogatives. Selon lui, si rien n’est fait le village et les familles autres que celles du chef risquent le pire et annonce qu’il demeure le Président du Comité de gestion du village parce que légitimement élu, tout en précisant que le Comité mis en place par le chef du village ne représente rien.

« Nous allons nous battre au prix de notre sang pour mettre fin à cette pratique du chef du village. Nous allons organiser des manifestations dans les rues de Jacqueville, à la Préfecture et à la Sous-préfecture. Tous ceux qui sont impliqués dans cette magouille n’auront aucun lot, si c’est ce qui leur a été promis. Ce sont des parcelles de familles qui sont détruites », préviennent, les propriétaires terriens.

Cliquez pour agrandir l’image

Wassimagnon

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Côte d’Ivoire, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here