Dinosaures : un déclin qui n’a peut-être jamais existé

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Dinosaures : un déclin qui n’a peut-être jamais existé
Dinosaures : un déclin qui n’a peut-être jamais existé

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Les dinosaures étaient-ils déjà condamnés avant même que l’astéroïde qui a causé leur extinction ne frappe la Terre, il y a 66 millions d’années ? L’idée d’un lent déclin de leur diversité est évoquée depuis plus de trente ans. Elle a commencé à être mise à mal avec la découverte de fossiles européens qui font état d’une bonne santé de plusieurs espèces mais, effectivement, le registre fossile en Amérique du Nord semble attester d’une baisse du taux de spéciation dans les 10 millions d’années avant l’impact.

Une extinction brutale plutôt qu’un déclin progressif ?

Une équipe de paléontologues de l’University College de Londres (UCL) a analysé plus de 8000 fossiles provenant d’Amérique du Nord et datant des 18 derniers millions d’années du Crétacé (entre -84 et -66 millions d’années). Ils présentent leurs conclusions dans la revue Current Biology et pour eux, la disparition progressive des dinosaures observée dans les registres fossiles ne reflèterait pas une réalité biologique, mais plutôt un appauvrissement de ces archives géologiques.

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont porté leur attention sur quatre grandes familles de dinosaures: les ankylosauridés (les dinosaures cuirassés), les cératopsidés (dont le célèbre Triceratops), les hadrosauridés (les dinosaures à bec de canard) et les tyrannosauridés, représentés par le célèbre Tyrannosaurus rex. Si l’on se fie aux données brutes, la diversité des espèces atteint un pic vers -75 millions d’années, avant de chuter jusqu’à l’impact de l’astéroïde. Mais cette tendance cache un biais: au fil du temps, les conditions nécessaires à la fossilisation et à la découverte des fossiles deviennent de moins en moins favorables.

Les chercheurs ont donc utilisé une méthode empruntée à l’écologie, la modélisation d’occupation, pour estimer la probabilité qu’une espèce occupe un territoire donné indépendamment de la présence de fossiles. En divisant l’Amérique du Nord en une grille géographique et en intégrant des données sur la géologie, le climat et la couverture végétale, ils ont calculé la probabilité qu’un dinosaure y vivait et celle de retrouver son fossile. Résultat: la superficie potentielle occupée par ces clades est restée relativement stable, tandis que les chances de retrouver leurs fossiles ont diminué avec le temps. Une diminution liée à des phénomènes géologiques tels que le soulèvement tectonique, la régression marine et l’enfouissement par la végétation.


L’exception des dinosaures à cornes

Parmi tous les dinosaures d’Amérique du Nord, les cératopsiens, eux, font figure d’exception. Ces herbivores massifs équipés de collerettes et de cornes semblent même avoir mieux résisté: leurs fossiles apparaissant plus fréquemment dans les roches les plus récentes. Cette singularité serait liée à leur préférence pour des plaines herbeuses situées loin des rivières (un type d’environnement qui s’est davantage préservé dans les derniers millions d’années du Crétacé). « Si l’on prend le registre fossile au pied de la lettre, on pourrait croire que les dinosaures déclinaient déjà avant leur extinction », explique dans un communiqué le paléontologue Alessandro Chiarenza, co-auteur de l’étude.

« Mais notre analyse suggère que ce déclin apparent résulte d’un effet de fenêtre d’échantillonnage, causé par des changements géologiques majeurs ». Autrement dit, les dinosaures n’étaient pas forcément voués à disparaître: sans la catastrophe survenue il y a 66 millions d’années, ils auraient pu poursuivre leur règne…

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