Effondrement d’un immeuble R+6 à la Riviera Palmeraie, les parents des victimes déterminés à obtenir justice, des plaintes déposées

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Effondrement d'un immeuble R+6 à la Riviera Palmeraie, les parents des victimes déterminés à obtenir justice, des plaintes déposées
Effondrement d'un immeuble R+6 à la Riviera Palmeraie, les parents des victimes déterminés à obtenir justice, des plaintes déposées

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Le 30 juin 2023, un immeuble en construction R+6 s’effondrait dans le quartier de Cocody Riviera Palmeraie, non loin du collège Saint Viateur. Plusieurs ouvriers ont perdu la vie et plusieurs autres ont été gravement blessés. Face à la gravité de la situation et pour obtenir justice, les parents des ouvriers décédés ont déposé des plaintes auprès du procureur de la République près le Tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau.

Les familles des huit personnes tuées dans l’effondrement de cet immeuble se sont rapprochées du Collectif des victimes en Côte d’Ivoire (CVCI), présidé par Issiaka Diaby. Et avec ce collectif, des actions sont menées en vue d’aider à faire la lumière sur cette affaire scabreuse d’écroulement d’immeuble.

N’Cho Okoin René, instituteur, que nous avons rencontré au tribunal du Plateau, jeudi 5 octobre 2023, explique qu’il est le porte-parole des familles des victimes de ce drame.

« Depuis le 30 juin, il y a eu un drame qui s’est produit à Cocody Palmeraie Saint Viateur dans lequel il y a eu 8 morts, et parmi les morts, dans ma circonscription seulement à Adzopé, il y a eu trois décès et deux blessés dont un à vie et l’autre qui se débrouille un peu », a-t-il indiqué.

« Nous avons demandé au ministère de la Solidarité de nous aider en passant par la mairie de Cocody. Personne n’est venu à notre aide. Les parents des victimes ont fait des sacrifices, ils ont hypothéqué des biens pour faire face aux enterrements de nos enfants. C’est le 19 août que nous avons pu enterrer nos enfants. Cela nous a coûté beaucoup d’argent. Personne ne fait signe de vie, ni le propriétaire de l’immeuble, ni les entrepreneurs, ni même ceux qui ont vendu les fers », raconte-t-il.

Il ajoute par ailleurs: « nous faisons tout pour découvrir ceux qui sont à la base de ce drame qui a coûté la vie à nos enfants », mais en vain.

N’Cho Okoin René a informé également que des plaintes ont été déposées contre « ceux qui ont fabriqué les fers à béton ».

« Ils ne sont pas de bonne qualité, ils ne respectaient pas les normes. Nous avons envoyé les fers à LBTP (Laboratoire du bâtiment et des travaux publics) qui a fait des analyses, et les analyses ont montré qu’ils n’ont pas respecté les normes. Donc nous avons déposé des plaintes que nous suivons. Et nous allons continuer sur le côté civil pour que justice soit faite par rapport à ce drame. Nous allons voir dans quel sens ceux qui ont vendu les fers à béton vont se présenter devant la justice. Nous continuons toujours les plaintes », a déclaré M. N’Cho, soulignant qu’il s’agit d’un dossier à traiter avec urgence.

Dans le seul village d’Abié, à Alépé, trois personnes ont perdu la vie.

« Ce dossier est urgent dans la mesure où nous avons dépensé financièrement, physiquement et moralement. Nous voulons que ce dossier soit traité dans les conditions les meilleures », a-t-il dit.

Et M. N’Cho de confier qu’une plainte a également été déposée contre le propriétaire de l’immeuble qui s’est écroulé.

« On nous a dit à la police qu’il a été arrêté. Mais nous on ne le connaît pas, on ne nous l’a jamais présenté. On ne peut pas savoir s’il a été arrêté ou pas. Nous continuons de faire ce que nous pouvons faire. On va confier ce dossier à un avocat. Personne ne nous est venu en aide. Nous n’avons vu personne. Au début, nous sommes allés à la mairie de Cocody, ils nous ont conduit au ministère de la Solidarité. Mais il n’y a pas eu de suite. Notre souhait, c’est que justice soit faite. Ce sont des enfants de moins de 20 ans souvent qui sont décédés. Des morts odieuses, des personnes qu’on n’a pas pu reconnaître. On n’a pas pu ouvrir les cercueils pour voir. Il faudrait que justice soit faite d’abord, que le propriétaire de l’immeuble cherche à croiser les parents des victimes. Que l’entrepreneur qui a pris le chantier cherche à croiser les parents. Ceux qui ont envoyé les fers aussi », a-t-il réclamé.

Notons que selon le procès-verbal de constat et de déclarations produit par le commissaire de justice Samélé Bitty Jules, des prélèvements de fers à béton effectués à chaque niveau du bâtiment ont permis de découvrir qu’ils n’étaient pas aux normes. Les diamètres étaient inférieurs à ceux qui devaient être utilisés pour la construction d’un tel bâtiment. Ainsi, dans cette procédure, des plaintes sont déposées contre les sociétés de fers à béton Universelle industries et King ivoire, et contre le fournisseur du chantier en fers à béton Sidibé Zoumana et d’autres structures non encore identifiées pour « homicides involontaires et autres faits infractionnels ».

En attendant l’ouverture d’une information judiciaire et d’un procès, les parents des personnes décédées dans les gravats de cet immeuble se disent déterminés à obtenir justice, avec l’appui du CVCI du président Issiaka Diaby. Ils ont pu rencontrer cet après-midi pour lui exposer leurs préoccupations et se disent heureux de cette rencontre qui s’est déroulée dans une ambiance conviviale.

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