L’écureuil roux transmettait la lèpre aux humains au Moyen Âge

3
L'écureuil roux transmettait la lèpre aux humains au Moyen Âge
L'écureuil roux transmettait la lèpre aux humains au Moyen Âge

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Qu’il est mignon l’écureuil roux ! Certes, mais dans l’Angleterre du Moyen Âge, ce petit rongeur a une responsabilité importante comme vecteur de cette terrible maladie qu’est la lèpre. C’est ce qui ressort des analyses génétiques menées par une équipe internationale de chercheurs et publiées dans la revue Current Biology le 3 mai 2024.

Une bactérie apparue il y a 9 millions d’années

Mycobacterium leprae, la bactérie responsable de la lèpre, serait apparue voilà 9 millions d’années. Elle cause l’une des maladies les plus anciennes jamais répertoriées, présente autour du bassin méditerranéen 40.000 ans plus tôt, estime-t-on. A partir de données historiques et paléogénomiques, on la sait présente en Europe depuis au moins l’âge du bronze, soit le troisième millénaire avant notre ère. Mais, c’est principalement au Moyen Âge poussée par une urbanisation sans cesse croissante et la multiplication des voies commerciales qu’elle prend une ampleur inédite et s’étend sur toute la surface du globe.

Néanmoins, en dépit des connaissances accumulées sur l’histoire évolutive de la bactérie, beaucoup d’inconnus subsistent encore sur les façons dont la maladie s’est propagée entre humains et animaux. Des travaux antérieurs avaient, dès 2014, mis en lumière le rôle probable des écureuils roux dans la transmission de la pathologie. En effet, les souches de Mycobacterium leprae isolées chez certains animaux actuels se sont avérées proches de celles prélevées sur des squelettes humains datant de la période médiévale.

Les écureuils, des animaux de compagnie au Moyen Âge

Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont étudié les restes de 25 humains et 12 écureuils roux (Sciurus vulgaris) exhumés de deux sites archéologiques de la ville de Winchester au Royaume-Uni pour retrouver des traces de Mycobacterium leprae. Au Moyen Âge, la ville était connue à la fois pour sa léproserie (un lieu de prise en charge des malades de la lèpre) et son commerce de la fourrure. La fourrure des écureuils servait comme doublure pour les vêtements et les animaux étaient souvent élevés comme animaux de compagnie.

Forts de leurs prélèvements, les scientifiques ont pu séquencer et reconstruire quatre génomes entiers, dont un appartenant à un écureuil roux. Une analyse approfondie a révélé une forte parenté entre cette séquence et l’une des souches humaines. Plus particulièrement, les chercheurs ont pu démontrer que la souche de lèpre de cet écureuil médiéval était plus proche des souches humaines du Moyen Âge que de celles présentes chez les écureuils actuels. Ce qui, selon eux, démontre qu’il existait une circulation de l’infection entre les humains et les rongeurs arboricoles.

Aujourd’hui encore, la maladie affecte plus de 200.000 personnes tous les ans. Elle est présente dans plus de 140 pays. En tête de liste, le Brésil, l’Indonésie et l’Inde qui concentrent trois-quarts des nouveaux cas.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Côte d’Ivoire, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here