L’Élan D’Abidjan Contre La Fièvre De Lassa

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L'Élan D'Abidjan Contre La Fièvre De Lassa
L'Élan D'Abidjan Contre La Fièvre De Lassa

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Après quatre jours de débats intenses, Abidjan a refermé, ce jeudi 11 septembre 2025, les rideaux sur la deuxième conférence internationale de la CEDEAO consacrée à la fièvre de Lassa.

Du 8 au 11 septembre, la capitale ivoirienne a été le centre de la coopération sanitaire ouest-africaine. Experts, chercheurs, ministres, partenaires techniques et financiers: plus de 850 participants venus de 32 pays ont croisé leurs expériences pour jeter les bases d’une riposte commune face à ce fléau transfrontalier.

Pour Melchior Aïssi, Directeur général de l’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS), la mobilisation a dépassé toutes les prévisions.

« Nos attentes étaient de 500 participants au maximum. Finalement, plus de 850 se sont inscrits, avec 140 présentations orales, 162 affiches scientifiques, 20 sessions parallèles et 28 sessions plénières », a-t-il détaillé.

De quoi illustrer, selon lui, la « force de la mobilisation collective » et la richesse des échanges.

Mais au-delà des chiffres, M. Aïssi a insisté sur l’urgence de transformer les paroles en actes: « Aucun pays ne peut être gagnant tout seul face à la fièvre de Lassa et aux autres épidémies émergentes. Nous devons bâtir des systèmes de santé résilients et traduire nos résolutions en actions concrètes au bénéfice des populations de la CEDEAO et, pourquoi pas, de toute l’Afrique. » Un élan qu’il a baptisé « l’élan d’Abidjan », que l’OOAS entend prolonger avec le soutien des partenaires.

Présent à Abidjan, le représentant de l’OMS, le professeur Tierno Baldé, a salué un forum qui a su conjuguer discussions politiques de haut niveau et échanges techniques entre experts.

« On a discuté du laboratoire, de la surveillance épidémiologique, des sciences sociales, de l’engagement communautaire. Quelque chose de complexe ne peut être résolu que de façon complexe. Et le sens de la complexité, c’est quand on se met tous ensemble », a-t-il martelé.

Satisfait des acquis, l’émissaire de l’OMS a souligné la valeur ajoutée de l’organisation qu’il représente: une expérience de plus de 76 ans, une présence mondiale et une capacité à mutualiser les apprentissages des différentes régions du globe. Mais surtout, il a mis en exergue l’« écosystème » créé à Abidjan.

« Quand on passe quatre jours ensemble, ça crée des liens. Ces liens sont extrêmement importants, car on a ici des gens compétents, capables, prêts à agir ensemble », relève-t-il.

Au nom du ministre de la Santé, Pierre Dimba, le Directeur général de la Santé, Dr Samba Mamadou, a clos les travaux en insistant sur la portée régionale de la rencontre.

« Avec plusieurs centaines de participants venus d’Afrique, d’Europe et d’Amérique, cet événement a tenu toutes ses promesses. La lutte contre la fièvre de Lassa ne peut être l’affaire d’un seul pays. La mobilité des populations et les échanges commerciaux en font un défi transfrontalier », a-t-il rappelé.

Reprenant les mots du Premier ministre lors de l’ouverture, il a insisté: « Un pays seul peut bien faire, mais tous ensemble, nous devenons excellents. » Et d’appeler à transformer sans délai les recommandations en actions mesurables: renforcer la coordination régionale, développer la surveillance, investir dans la recherche, sensibiliser les communautés et mieux préparer les urgences sanitaires.

En quittant Abidjan, les participants emportent plus qu’un programme: une feuille de route claire et une conviction partagée que seule la solidarité régionale permettra de contenir la fièvre de Lassa et les futures épidémies. Reste désormais à savoir si « l’élan d’Abidjan » tiendra ses promesses face aux réalités du terrain.

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