Les vétérinaires de la CEDEAO en ordre de bataille contre l’antibiorésistance

5
Les vétérinaires de la CEDEAO en ordre de bataille contre l’antibiorésistance
Les vétérinaires de la CEDEAO en ordre de bataille contre l’antibiorésistance

Africa-Press – Côte d’Ivoire. La sixième réunion du Comité vétérinaire régional (CVR) de la CEDEAO s’est tenue du 10 au 12 avril à Dakar, au Sénégal, avec pour thème central la lutte contre la résistance aux antimicrobiens (RAM), un enjeu sanitaire et économique majeur pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel.

Cette rencontre, organisée avec l’appui du Centre régional de santé animale (CRSA) de la CEDEAO, a rassemblé les directeurs des services vétérinaires, les présidents des ordres vétérinaires des États membres, ainsi que des experts d’institutions partenaires comme l’UEMOA, l’OMSA et la FAO.

Les participants ont dressé un état des lieux de la lutte contre la RAM, identifiée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme l’une des dix principales menaces pour la santé publique mondiale.

Résultant d’un usage excessif ou inapproprié des antimicrobiens, du manque d’hygiène et de l’absence de mesures de prévention, l’antibiorésistance rend de nombreuses infections plus difficiles, voire impossibles à traiter. Les conséquences sont graves, entre autres, allongement de la durée des maladies, recours à des traitements plus coûteux, pertes de productivité dans les élevages, et contamination de la chaîne alimentaire par des bactéries résistantes.

« C’est une pandémie silencieuse qui affecte autant les humains que les animaux », ont souligné les participants. En Afrique de l’Ouest, les taux de résistance sont en forte hausse. En Côte d’Ivoire, par exemple, la résistance aux antibiotiques est passée de 9% en 2002 à 46% en 2018. À Dakar, des souches d’Escherichia coli se sont révélées résistantes à plus de dix antibiotiques.

Face à ce constat alarmant, les membres du CVR ont convenu d’une série de recommandations, parmi lesquelles: le renforcement du plaidoyer politique, la mise en œuvre d’un plan stratégique régional de lutte contre la RAM, la sensibilisation des acteurs concernés, le développement des capacités des services vétérinaires, et la mobilisation des ressources financières.

Les participants ont également insisté sur l’importance d’une approche collaborative fondée sur le concept « Une Seule Santé », intégrant les dimensions humaine, animale et environnementale de la santé publique.

Des efforts concertés à l’échelle régionale et nationale sont nécessaires pour contenir cette menace croissante. L’usage accru de vaccins pour prévenir les infections et réduire la consommation d’antibiotiques figure parmi les pistes prioritaires.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Côte d’Ivoire, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here