Mise en œuvre de la politique nationale de gestion intégrée des frontières d’un coût global de 85 milliards de FCFA sur une période de 10 ans, satisfaction du CNFCI

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Mise en œuvre de la politique nationale de gestion intégrée des frontières d'un coût global de 85 milliards de FCFA sur une période de 10 ans, satisfaction du CNFCI
Mise en œuvre de la politique nationale de gestion intégrée des frontières d'un coût global de 85 milliards de FCFA sur une période de 10 ans, satisfaction du CNFCI

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Le 12 juin 2024, à la faveur du conseil des ministres, présidé par le chef de l’État Alassane Ouattara, le gouvernement a procédé à l’adoption de la politique nationale de gestion intégrée des frontières de la Côte d’Ivoire (PNGIF-CI) et de son plan d’actions.

Selon Amadou Coulibaly, ministre de la Communication, porte-parole du Gouvernement, la PNGIF-CI fixe le cadre de référence de l’ensemble des actions de l’État consacrées à la sécurisation des frontières terrestre, maritime et aérienne et à l’amélioration du cadre de vie et du bien-être des populations vivant dans ces espaces stratégiques.

La PNGIF-CI d’après les explications du porte-parole du gouvernement, est articulée autour de six (06) axes, notamment la coopération transfrontalière, la délimitation et la démarcation des frontières nationales, la sécurisation des zones frontalières, le renforcement des Infrastructures des services de base dans les zones frontalières et le renforcement des capacités des acteurs frontaliers.

La mise en œuvre de la PNGIF-CI est prévue sur une période de dix (10) ans, pour un coût global de 85 milliards de francs CFA, sur les cinq (5) premières années, soit la période 2023-2027 axée sur les actions prioritaires et urgentes.

S’exprimant sur ce nouvel outil, Diakalidia Konaté Secrétaire exécutif de la CNFCI, s’est réjoui de son adoption. Pour lui, la validation et l’adoption de ce document après deux ans de travaux est un coup d’accélérateur dans l’amélioration de la gouvernance des frontières en Côte d’Ivoire. Car, sa mise en œuvre permettra d’adresser efficacement plusieurs problèmes liés à la gestion des frontières.

Il s’agit, entre autres, de la non matérialisation de la grande majorité des frontières ivoiriennes, ce qui est à la base de la récurrence des conflits communautaires liés au foncier et à la gestion des ressources naturelles partagées ; des actes d’occupation illégale du territoire ivoirien ; de la faiblesse du cadre institutionnel et juridique en matière de supervision et de la coordination des actions de l’État aux frontières ; de la migration incontrôlée en raison de la forte porosité des frontières ; de l’extrême vulnérabilité et fragilité des populations vivant dans les espaces frontaliers du fait du déficit d’infrastructures socio-économiques de base ; de la criminalité transfrontalière (extrémisme violent, contrebande, contrefaçon, piraterie, kidnapping, vol de bétail, etc…).

A ces difficultés, s’ajoutent l’insécurité frontalière et transfrontalière, la dégradation de l’environnement (occupation anarchique des aires protégées, braconnage, utilisation des produits chimiques du fait de l’orpaillage illégal) ; les freins à la mobilité des personnes et des biens du fait du non-respect des textes sur la libre circulation des personnes et des biens et la facilitation du commerce (tracasseries policières et douanières…) ; la faiblesse de l’offre d’infrastructures et de services sociaux de base (l’accès difficile à l’eau potable, à l’électricité et à la téléphonie mobile, l’insuffisance d’écoles et de centres de santé, la pénibilité de la mobilité du fait des routes impraticables, l’insuffisance des postes de sécurité, etc…) ; et le sentiment d’abandon des populations frontalières par l’administration centrale qui pourrait servir de prétexte à faire de certaines zones frontalières des terreaux fertiles à la radicalisation et à l’implantation des Entrepreneurs de Violence (EV) et au recrutement de personnes par les Groupes Armées Terroristes (GAT).

Il est bon de noter qu’avant la mise en œuvre de cette politique, le secrétariat exécutif de la CNFCI prévoit d’entamer les semaines à venir, une campagne de sa vulgarisation à l’endroit des acteurs frontaliers, des partenaires au développement, des administrations publiques et des organisations de la société civile.

Pour rappel, le 27 mai 2021, le Ministre de l’intérieur et de la sécurité le Général Vagondo Diomandé avait procédé au nom du Premier Ministre d’alors, au lancement officiel du processus d’élaboration de la politique nationale de gestion intégrée des frontières de la Côte d’Ivoire.

Ce document avait été validé au terme des travaux initiés par le Secrétariat exécutif de la CNFCI à travers des ateliers régionaux et des séances de sensibilisations communautaires dans les localités frontalières du pays, les experts membres du Comité Technique National pour l’élaboration de la PNGIF-CI, les Consultants internationaux, les Partenaires Techniques et Financiers et les personnes ressources issues de ministères et structures techniques de l’État de Côte d’Ivoire les 09 et 10 novembre 2022, lors de l’atelier tenu à cet effet à Grand Bassam.

Après sa validation, le projet de document avait été remis au Directeur de Cabinet du Premier Ministre M Karim Traoré le 26 avril 2023, lors d’une cérémonie officielle à l’auditorium de la Primature au Plateau.

Créée par décret n 2017-462 du 12 juillet 2017, la Commission Nationale des Frontières de la Côte d’ivoire (CNFCI) a pour mission d’assister le gouvernement dans la conception, la définition et la mise en œuvre des politique et stratégie nationales. Présidée par monsieur le premier ministre et regroupant 26 membres, elle est chargée notamment: de faire des suggestions ou propositions au gouvernement en matière de délimitation, de matérialisation et de gestion des frontières, de veiller à la mise en œuvre effective des politique et stratégie nationales des frontières par le secrétariat exécutif et également de veiller à la prévention et au règlement des litiges frontaliers pouvant surgir entre la CI et les pays limitrophes.

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