Africa-Press – Côte d’Ivoire. La mise en œuvre de la Couverture Maladie Universelle (CMU) rencontre des obstacles préoccupants dans certaines localités de l’intérieur du pays. C’est ce qu’ont révélé l’ONG Union des Fils de Dieu en Christ pour l’Évangélisation dans le Monde (UFDCEM) et le Comité de Veille Sanitaire de la Société Civile de Gagnoa 2 (CVSSCG2), à l’occasion d’une conférence de presse tenue, mercredi 4 juin 2025 à Ouragahio, à 17 km de Gagnoa.
Selon les deux structures, plusieurs pharmacies privées continuent de réclamer une contribution financière aux bénéficiaires pourtant censés être totalement pris en charge. Il s’agit notamment des producteurs de café-cacao, détenteurs de la carte de planteur, et des bénéficiaires de programmes sociaux classés comme indigents.
« Les textes sont pourtant clairs: ces deux catégories de citoyens doivent bénéficier d’une couverture médicale à 100 % dans le cadre de la CMU », a rappelé le prophète Nazireat Djadji Dadi Olivier, président de l’UFDCEM et secrétaire général du CVSSCG2. « Ils ne devraient rien payer, ni pour la consultation, ni pour les médicaments, dans les structures sanitaires agréées. »
Malgré ces dispositions officielles, les constats sur le terrain sont inquiétants. Plusieurs bénéficiaires seraient contraints de payer jusqu’à 30 % du coût des médicaments prescrits.
« Cela constitue une violation flagrante des droits de ces populations vulnérables et une entrave directe à la mise en œuvre de la CMU », dénonce le prophète Dadi Olivier.
Les responsables de l’ONG estiment que ces pratiques affaiblissent les efforts du gouvernement et du Conseil du Café-Cacao, principaux promoteurs et financeurs du dispositif de couverture.
Face à ces dérives, l’UFDCEM et le CVSSCG2 appellent l’État à renforcer les mécanismes de contrôle des officines privées et à sanctionner celles qui ne respectent pas les textes en vigueur.
« Il ne suffit pas de voter de bonnes politiques. Encore faut-il veiller à leur application effective sur le terrain », a souligné le président de l’ONG.
« L’État doit reprendre le contrôle de la CMU pour garantir aux plus démunis l’accès aux soins sans condition. »
En lançant cet appel depuis Ouragahio, les deux organisations espèrent interpeller l’opinion publique et mobiliser les autorités compétentes pour corriger ces manquements rapidement. L’objectif: que la CMU tienne pleinement ses promesses de justice sociale et de santé pour tous.
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