Pourquoi le spectre d’une attaque sous-marine contre Internet inquiète

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Pourquoi le spectre d’une attaque sous-marine contre Internet inquiète
Pourquoi le spectre d’une attaque sous-marine contre Internet inquiète

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Les sabotages qui ont touché les gazoducs Nord Stream en mer du Nord fin septembre ravivent les inquiétudes liées à la vulnérabilité des câbles sous-marins de télécommunications, sur lesquels repose la quasi-totalité du trafic mondial d’Internet. N’en déplaise aux satellites, 99,7 % des échanges de données entre continents passent par ces câbles sous-marins constitués de fibres optiques.

Plus de 450 de ces « tuyaux d’Internet » sillonnent mers et océans du monde, pour un total de 1,3 million de kilomètres, soit 32 fois le tour de la Terre. Historiquement construits et entretenus par des consortiums d’opérateurs internationaux, dont Orange via sa filiale Orange Marine, ils sont aujourd’hui plus souvent financés par des fournisseurs de services en ligne, comme Google, Facebook, Amazon ou Microsoft. Enterrés entre 1 et 3 mètres lorsqu’ils sont proches des côtes, ils sont en revanche simplement posés sur le fond lorsque la profondeur de l’eau augmente.

Ils sont extrêmement vulnérables aux accidents comme aux sabotages. La gigantesque éruption volcanique qui a frappé le 15 janvier 2022 les îles Tonga, suivie par un tremblement de terre et un tsunami, a coupé l’unique câble de télécommunications qui reliait l’archipel au reste du monde, illustrant l’extrême dépendance de certaines régions du monde à ces fragiles fibres optiques.

En 2015, l’Algérie avait été débranchée pendant dix jours après l’arrachage d’un câble par une ancre de bateau. En 2011, en plus de déclencher l’accident nucléaire de Fukushima, le séisme au large du Japon avait coupé l’essentiel des câbles reliant l’Asie à l’Amérique du Nord. Plus anecdotique, la même année, une Géorgienne de 75 ans avait sectionné un câble avec sa bêche, privant l’Arménie d’Internet pendant cinq heures. En 2007 enfin, des voleurs avaient dérobé plusieurs kilomètres de câbles au large du Vietnam… pour les revendre au poids.

Certains pays, dont la Russie et les États-Unis, entraînent leurs sous-mariniers à poser des mouchards ou à détruire discrètement les câbles. Leurs armées disposent toutes deux de submersibles spécialement adaptés, des sous-marins nucléaires d’attaque équipés de sas et de sous-marins de poche, pour intervenir en profondeur et en toute discrétion. Au début des années 2000, l’US Navy avait ainsi consenti une rallonge de 1 milliard de dollars pour transformer un SNA tout juste entré en service, l’USS Jimmy Carter, en spécialiste de ces opérations sous-marines.

La menace n’est pas que virtuelle. En novembre 2021, la Norvège a annoncé que des câbles de son système océanographique, servant aussi à la détection des sous-marins, avaient été mystérieusement déconnectés. Il est possible que de tels navires, dont disposerait aussi la Chine, aient été sollicités pour saboter les gazoducs en mer du Nord.

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