Africa-Press – Côte d’Ivoire. Une querelle foncière aux ramifications politiques persiste depuis des années dans la région des Grands Ponts.
Le projet “Adoukro Ville Nouvelle”, piloté par son promoteur Edouard Oda demeure dans une impasse juridique et sociale.
Issu de Sassako, un territoire où la terre revêt une importance culturelle primordiale, ce projet d’envergure vise à métamorphoser des terres agricoles en un vaste complexe urbain de plus de 2400 hectares, suscitant ainsi l’opposition farouche des propriétaires terriens locaux.
Depuis sa conception en 2007, le projet a été le théâtre de nombreux litiges juridiques, notamment devant le Conseil d’État, où toute activité sur le terrain contesté a été suspendue. Malgré ces revers, Edouard Oda, soutenu par des alliés politiques influents, persiste dans sa volonté de concrétiser son ambition, mobilisant même le ministre-gouverneur du District des Lagunes pour promouvoir son initiative lors d’un séminaire en mars 2024.
Cependant, les tentatives de poser la première pierre ont été contrecarrées par l’opposition résolue des villageois, résolus à défendre leur héritage ancestral contre ce qu’ils considèrent comme une spoliation de leurs terres.
Le ministre-gouverneur, Vincent Lohouès Essoh, a tenté de rallier les populations locales à la cause d’Adoukro Ville Nouvelle, mais s’est heurté à une résistance farouche, en particulier à Sassako-Bégnini, où les habitants ont reporté sine die sa visite prévue pour clarifier la position du gouvernement.
Dans ce contexte tendu, le député de Jacqueville, Léon Lobo Anket, originaire de Sassako, a organisé une réunion publique le samedi dernier pour discuter de la situation avec les autorités locales, les chefs traditionnels et les représentants de la société civile.
Lors de cette réunion, il a vivement critiqué l’attitude du ministre-gouverneur, accusant l’administration de provocation et appelant à un dialogue constructif pour préserver la paix sociale dans la région.
Malgré les divergences d’opinions et les tensions croissantes, les partisans du projet restent convaincus de sa faisabilité et de ses retombées économiques potentielles.
Pourtant, l’avenir d’Adoukro Ville Nouvelle demeure incertain, soulevant des questions complexes sur les droits fonciers, l’équité sociale et le rôle de l’État dans le développement régional.
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