Protocole d’Accord pour Lutte Contre la Drépanocytose

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Protocole d'Accord pour Lutte Contre la Drépanocytose
Protocole d'Accord pour Lutte Contre la Drépanocytose

Africa-Press – Côte d’Ivoire. La lutte contre la drépanocytose franchit un nouveau cap en Côte d’Ivoire. Le lundi 29 septembre, à Abidjan, le Ministère de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle (MSHPCMU), à travers le Programme National de Lutte contre les Maladies Métaboliques et la Prévention des Maladies Non Transmissibles (PNLMM/PMNT), a signé un protocole d’accord avec la société TERUMO BLOOD and Cell Technologies. Cette convention marque le lancement officiel des activités de terrain dans la région du Gbêkê, épicentre du projet pilote.

À l’occasion de cette cérémonie, Dr Ehoueni Valérie, point focal du projet, a détaillé l’architecture du dispositif.

« C’est un projet qui va se dérouler dans la région du Gbêkê, dont Bouaké est la capitale. TERUMO BLOOD apporte l’intégralité du financement pour une prise en charge totale de la drépanocytose, depuis les établissements de premier contact jusqu’au CHU », a-t-elle expliqué.

Le programme prévoit un système de référence efficace: diagnostic dans les villages, confirmation dans les centres de référence et suivi dans les structures hospitalières spécialisées.

« C’est une prise en charge globale, avec un responsable désigné pour piloter le projet », a insisté Dr Ehoueni, soulignant que les équipes techniques ont mené toutes les démarches en amont, avant l’approbation du ministère.

Pour les personnes directement concernées, cette initiative est perçue comme un véritable souffle de vie. Mme Kassi Joséphine, représentant les malades à travers l’association Drepafam-CI, n’a pas caché son émotion.

« Notre association lutte depuis des années pour soulager tant bien que mal les souffrances des personnes atteintes. Aujourd’hui, nous crions de joie: enfin, quel soulagement ! », s’est-elle réjouie.

Elle a rappelé le quotidien douloureux de nombreuses familles brisées par la maladie:« Plusieurs femmes se retrouvent seules à élever leurs enfants drépanocytaires après avoir été abandonnées par leur conjoint. Beaucoup de malades n’arrivent pas à se soigner correctement et traînent des complications », a-t-elle dénoncé, tout en saluant la vision des autorités et le soutien de TERUMO BLOOD.

Le Directeur général de la santé, Samba Mamadou, a replacé cette avancée dans le contexte national.

« Ce que nous devons retenir, c’est que 12 % de la population en Côte d’Ivoire est porteuse du gène de la drépanocytose. Si nous faisions un dépistage dans cette salle, il est probable que nous découvrions des porteurs », a-t-il affirmé.

Pour lui, la réponse à ce fléau doit dépasser le seul cadre médical.

« C’est un engagement collectif. Ce n’est pas seulement le ministère ou les spécialistes de la santé, c’est nous tous. C’est un devoir moral, social et politique », a martelé le responsable.

Le DG a également salué la mise en place d’un véritable programme stratégique national.

« Au début, on ne parlait de la drépanocytose qu’au CHU, et encore sous un angle clinique. Aujourd’hui, nous avons choisi d’intégrer la lutte dans le système de santé, avec une vision claire et adaptée à notre contexte », a-t-il souligné.

La signature de ce protocole d’accord a été paraphée par le Professeur Samba Mamadou pour la partie ivoirienne, et par un représentant de TERUMO BLOOD and Cell Technologies. Au-delà de la région du Gbêkê, les autorités espèrent que ce projet servira de modèle pour étendre la prise en charge à l’ensemble du territoire.

Avec cette initiative, la Côte d’Ivoire se donne les moyens d’attaquer de front un mal silencieux qui mine sa population et fragilise des milliers de familles. Entre diagnostic, traitement et accompagnement, c’est toute une chaîne de solidarité et de santé publique qui se met désormais en place.

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