Africa-Press – Côte d’Ivoire. Le ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, Pierre Dimba, a présenté les avancées majeures en matière de répartition du personnel soignant sur l’ensemble du territoire national.
Selon lui, la Côte d’Ivoire a franchi un cap important dans l’équilibrage de la couverture médicale entre Abidjan et l’intérieur du pays, avec désormais 62 % des agents de santé affectés hors de la capitale économique, contre 38 % à Abidjan.
Le secteur public de la santé compte actuellement 803 médecins spécialistes, répartis presqu’à égalité entre Abidjan (404, soit 50,3 %) et l’intérieur du pays (399, soit 49,7 %). Cette avancée résulte d’une stratégie délibérée du gouvernement, encouragée par le Chef de l’État, visant à renforcer l’offre de soins dans les zones rurales.
Depuis 2022, un vaste programme de redéploiement de médecins spécialistes a été lancé vers les régions de l’intérieur, avec l’introduction d’une prime d’incitation pour les spécialistes recrutés à partir de janvier 2024.
Le ratio recommandé par l’OMS est d’un médecin pour 10 000 habitants. En Côte d’Ivoire, 15 régions intérieures dépassent désormais cette norme, certaines atteignant même des performances remarquables. À titre d’exemple, la région du Kabadougou, au nord du pays, affiche un médecin pour 4 975 habitants, un chiffre nettement en avance sur les standards internationaux.
Douze autres régions présentent un ratio variant entre 10 000 et 13 000 habitants par médecin, tandis que quatre régions se situent dans une fourchette de 13 000 à 17 250 habitants par médecin.
Les prochaines affectations prévues en juin 2025 viendront encore renforcer la présence des spécialistes à l’intérieur du pays, notamment dans les villes où de nouveaux services spécialisés ont été récemment créés. Cette stratégie vise à rapprocher les soins spécialisés des populations rurales.
En parallèle, des Professeurs de médecine de rang A ont été affectés dans les hôpitaux de référence des Pôles Régionaux d’Excellence en Santé (PRES), permettant à la fois d’améliorer la qualité des soins et de former les jeunes professionnels sur place.
Dans le cadre de la lutte contre la mortalité maternelle et infantile, 240 médecins généralistes ont été formés aux soins obstétricaux et néonataux d’urgence.
La Côte d’Ivoire se distingue également par ses ratios d’infirmiers et de sages-femmes. L’OMS recommande un infirmier pour 5 000 habitants et une sage-femme pour 3 000 femmes en âge de procréer. Or, le pays affiche des ratios bien meilleurs, 1 infirmier pour 1 634 habitants et 1 sage-femme pour 726 femmes en âge de procréer
Ces chiffres témoignent d’une amélioration significative de la densité du personnel soignant, notamment dans les zones reculées.
L’effectif total du personnel médical a atteint 52 000 agents en 2024, grâce à une politique volontariste de recrutement et de formation. Depuis 2011, plus de 22 000 agents médicaux et paramédicaux ont été recrutés pour renforcer le système de santé.
L’Institut National de Formation des Agents de Santé (INFAS) a connu une croissance spectaculaire. En deux ans, le nombre d’admis en première année est passé de 3 000 à plus de 10 000. De nombreuses antennes ont été ouvertes dans les PRES à travers le pays, notamment à Korhogo, Agboville, Aboisso, Daloa, Abengourou, Man, San-Pedro et Bondoukou.
Selon le ministre Pierre Dimba, cette dynamique répond à la vision du Président de la République de garantir un accès équitable et de qualité aux soins de santé sur l’ensemble du territoire. « Nous voulons des professionnels ancrés dans les réalités locales, capables de faire face aux défis sanitaires spécifiques de chaque région », a-t-il souligné.
La stratégie actuelle vise donc non seulement à renforcer l’accès aux soins, mais aussi à développer une santé de proximité, tournée vers l’excellence, l’équité et la formation continue.
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