Africa-Press – Côte d’Ivoire. Le Collectif des producteurs d’hévéa de Côte d’Ivoire (CPH-CI) dénonce la mévente de la production du caoutchouc naturel.
Selon le président dudit collectif, Marcel Kragba, il existerait des pratiques commerciales non conformes à la réglementation en vigueur dans le cadre de la commercialisation du fond de tasse.
Les producteurs du caoutchouc naturel éprouveraient d’énormes difficultés à commercialiser leurs fonds de tasse depuis le début de la campagne.
La mévente serait due aux décisions de fermeture des ponts, peseurs ou ponts bascules lorsque les usiniers estiment qu’ils n’ont plus de place sur les plateformes de stockage.
Également, la fixation des quotas journaliers par les usiniers ne permettrait pas aux producteurs de livrer la totalité de leur production à temps.
Ces pratiques contraignent les producteurs à se tourner vers les ponts + banan-banan (de fortune) + détenus par des acheteurs véreux qui achètent leurs productions à vil prix de 30 à 50%, en dessous du prix officiel fixé par l’Association des professionnelles du caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire (APROMAC) à 316 FCFA du mois d’octobre 2022.
Face à cette situation qui appauvrit les producteurs d’hévéa, le CPH-CI interpelle les structures en charge de la filière.
Les chiffres de la production d’hévéa en Côte d’Ivoire étaient impressionnants en 2018. À lui seul, le pays produit 60 % du caoutchouc du continent : la récolte s’élevait en 2016 à 468 000 tonnes, 603 000 en 2017, et les prévisions pour l’année 2018 tablent à 720 000 tonnes de produit.
Une hausse de la production de 20 % est même attendue ces trois prochaines années. Et pourtant, si ces données font de la Côte d’Ivoire le premier producteur d’hévéa d’Afrique, et le septième mondial, la réalité est tout autre pour les producteurs, qui subissent de plein fouet la baisse de leurs revenus. En 10 ans, ils ont été divisés par cinq.
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