Djibouti : Pour des flux migratoires maîtrisés…

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Djibouti : Pour des flux migratoires maîtrisés…
Djibouti : Pour des flux migratoires maîtrisés…

Africa-Press – Djibouti. La question de l’immigration clandestine occupe tous les esprits à Djibouti. Les migrants originaires pour la plupart des pays limitrophes sont visibles partout, dans la capitale comme dans les centres urbains des régions de l’intérieur. Si la plupart d’entre eux mènent une vie tranquille, une petite minorité des migrants s’adonne à des activités dangereuses voire criminelles pouvant compromettre la sécurité de nos concitoyens. C’est dans ce contexte que prend tout son sens le discours du ministre de l’intérieur M. Said Nouh du 3 avril 2025 appelant les migrants illégaux à quitter immédiatement le pays.

L’immigration à Djibouti est un phénomène complexe et multidimensionnel qui se nourrit de l’instabilité régionale due à d’interminables conflits armés, aux crises économiques et aux changements climatiques. Contrairement aux idées reçues, les migrations intra-africaines sont beaucoup plus importantes en termes de flux et de stock. Et c’est tout naturellement que Djibouti accueille chaque année de dizaines de milliers d’immigrés venus des pays voisins même s’ils ne restent pas tous dans notre pays. Certains s’installent à Djibouti alors que d’autres tentent leur chance dans les pays du Golfe via le Yémen. Bien que l’immigration de l’Afrique vers l’Europe soit un sujet médiatisé, son impact réel est souvent surestimé, et les dynamiques migratoires au sein de l’Afrique sont beaucoup plus significatives que les mouvements vers l’extérieur du continent.

La majorité des migrants qui viennent à Djibouti sont des hommes et des femmes jeunes, souvent âgés de moins de 30 ans. En effet, le jeune âge des migrants s’explique par la forte volonté de réaliser un tel projet d’immigration, l’esprit d’aventure et l’envie de quitter une situation difficile, espérant commencer une vie nouvelle ailleurs. Les guerres civiles et la violence ethnique restent les principaux moteurs du déplacement des populations dans la Corne de l’Afrique. Ces déplacements sont souvent exacerbés par des chocs climatiques croissants, rendant la situation encore plus précaire pour les populations affectées.

De la clandestinité aux délits…

Les immigrés tombent souvent dans les filets des groupes criminels notamment les vendeurs de drogues en raison de leurs vulnérabilités. L’immigration et la drogue sont deux sujets distincts qui peuvent parfois se croiser dans certaines circonstances. Il existe souvent une perception négative qui associe l’immigration à la délinquance et au trafic de drogues même si cette corrélation n’est pas toujours avérée. Toutefois, il est certain que les migrants peuvent utiliser eux-mêmes des drogues pour faire face à des traumatismes, à l’ennui, et à l’incertitude liée à leur statut d’immigrés avant de devenir des fournisseurs de la société d’accueil. A Djibouti, la question de la présence de la drogue et la manière de l’endiguer se posent de plus en plus. D’où la nécessité de trouver des solutions efficaces rapidement.

L’immigration irrégulière pose de sérieux problèmes au gouvernement et à la société Djiboutienne. Les préoccupations incluent l’entrée illégale dans le pays, les soucis sécuritaires qu’ils engendrent et la participation à l’accroissement du taux de chômage en raison de leur propension à accepter des salaires souvent bas. Il faut dire aussi que les immigrés d’un autre côté sont plus vulnérables à toute sorte d’abus de la part de leurs employés en raison de leur statut. Les réseaux d’immigration illégale, souvent liés à des organisations criminelles, aggravent ces problèmes.

Quelles solutions alors ?

Ces problèmes nécessitent des solutions coordonnées à l’échelle internationale, impliquant une meilleure protection des droits des migrants, des politiques d’immigration plus humaines, et des efforts pour résoudre les conflits et améliorer les conditions économiques dans les pays d’origine.

Quelles solutions ?

Il est de la responsabilité de l’Etat de gérer au mieux la question de l’immigration avec fermeté et humanité. Il est fréquent à Djibouti que des immigrants illégaux tiennent des commerces sans que cela n’offusque qui se soit. C’est pourquoi les autorités compétentes doivent faire la promotion d’une immigration légale qui tiennent compte des appréhensions des Djiboutiens mais aussi des droits des migrants. C’est pourquoi il faudra lutter avec fermeté voire démanteler les réseaux d’immigration illégale. Il est incontestable que les migrants légaux à Djibouti peuvent jouer un rôle clé dans le développement économique. Leur intégration dans les politiques de développement nationales voire régionales peut s’avérer être un atout majeur pour nos économies.

Les conflits et les chocs climatiques sont des moteurs majeurs de déplacement. La résolution de ces conflits au niveau de l’IGAD ou de l’Union africaine pourrait atténuer les flux migratoires dans la région. D’autre part, la mise e en place des systèmes d’alerte précoce et des stratégies d’adaptation en amont pourrait aider à anticiper et à gérer les mouvements des populations. Toutefois, ces solutions nécessitent une coopération régionale et internationale, ainsi qu’un engagement à long terme pour transformer les défis de l’immigration régionale et intra-africaine en opportunités de développement pour le continent.

Emigrer contre Vents et Marées: un roman sur les périls de l’émigration…

Dans ce roman époustouflant, Dr Moussa Souleiman Obsieh, maître de conférences en littératures générales et comparées revient sur les dangers inhérents à l’émigration clandestine. Dans Emigrer contre Vents et Marées l’auteur retrace les routes empruntées par les migrants est-africains de la Corne de l’Afrique à la Sicile en passant par le Soudan miné par les guerres civiles, le chaos en Lybie où les institutions étatiques se sont effondrées à la suite d’une intervention militaire désastreuse de l’Occident et la mer méditerranée devenue cimetière des migrants africains…

En proie aux interminables guerres civiles et autres catastrophes naturelles, les pays de la Corne de l’Afrique voient chaque année des milliers de leurs fils et filles prendre le chemin de l’exil. Cette région constitue indubitablement le point de départ des routes migratoires les plus fréquentées de la planète. De plus en plus de jeunes inconscients des dangers encourus se permettent de prendre tous les risques pour rejoindre l’Europe.

Quitte à mettre leurs vies en périls. Ils doivent ainsi arpenter des espaces désertiques et inhospitaliers ; des pays minés par des conflits armés si ce n’est la mer méditerranée qu’il faudra défier avec des embarcations de fortune. À cause de cette « fuite des cerveaux » qui ne dit pas son nom, l’Afrique est condamnée à la pauvreté et au sous-développement. Une véritable hémorragie sur le plan régional qui menace à terme l’économie du continent noir.

Le roman se lit comme une carte géographique grandeur nature du continent noir. Les villes qui y sont mentionnées ne sont pas le fruit de l’imagination de l’auteur mais ont bel et bien une existence réelle. Elles sont toutes situées sur des routes de migrants bien connus des passeurs qui ne ratent pas une occasion pour les dépouiller jusqu’au dernier franc. Tout au long de leurs périples, les migrants sont exposés à toutes sortes de dangers: maladies, conflits armés, kidnapping, noyade etc. Cela confère au roman une dimension réaliste pour dissuader les jeunes de s’aventurer dans ce saut dans l’inconnu.

Des personnages déchirés…

Une fois qu’ils quittent leurs pays respectifs, les principaux personnages réalisent la décision désastreuse qu’ils ont prise hâtivement. Chaque étape de leur trajet résonne alors comme une prise de conscience qui les oblige à une introspection personnelle. Ils ne tardent pas à manifester leurs regrets quoi qu’il soit un peu trop tard. Emigrer contre vents et Marées est aussi un roman aux accents tragiques: au moment où les migrants réalisent leurs erreurs, il est trop tard pour les corriger. Ils doivent faire face à leur destin dans une lutte acharnée pour leur survie qui n’admet aucune faiblesse. La vie des personnages oscille constamment entre l’ici et l’ailleurs, entre l’espoir et la dure réalité, entre la vie et la mort.

Un roman documentaire….

Cela dit tout n’est pas noir dans ce roman qui expose aussi la beauté époustouflante du continent noir: ses montagnes magnifiques, ses vastes plaines, ses déserts divins et sa population vivante. L’auteur s’attarde aussi sur la gastronomie et les comportements vestimentaires des pays traversés sans oublier leurs cultures respectives. Donc il s’agit aussi d’un ouvrage qui expose une population en mouvement d’un continent vivant, dynamique et plein d’espoir.

Source: lanation

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