Africa-Press – Djibouti. Dans le cadre du Projet d’Amélioration du Mandat et des Pratiques des commissions des droits de l’homme (AMPC) financé par l’Union Européenne, la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) de Djibouti a lancé une tournée dans les régions de l’intérieur. La première étape de cette tournée a débuté le mardi 22 avril dernier à Arta, où autorités locales et société civile ont engagé un dialogue franc sur les défis et perspectives liés aux droits humains. Il s’agit là d’une initiative visant à mettre en place une culture des droits de l’Homme dans le pays.
Sur les hauteurs de la ville d’Arta, une délégation de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) a entamé le mardi 22 avril dernier une tournée dans les régions de l’intérieur. Ce déplacement s’inscrit dans le cadre du Projet d’Amélioration du Mandat et des Pratiques des commissions des droits de l’homme (AMPC), un programme soutenu par l’Union Européenne visant à consolider le rôle de la Commission au sein du système national de protection des droits humains à Djibouti.
Conduite par le président de la CNDH, M. Ali Soubaneh Atteyeh, cette délégation, composée du vice-président, M. Ali Mohmed Ali, Mme Fathiya Abdillahi Daher, commissaire, M. Ismael Hamoud Elmi, directeur des programmes, et Mme Oumalker Mohamed Bourhan, directrice du personnel et du budget, a été accueillie à son arrivée sur les lieux par le président du conseil régional d’Arta, M. Elmi Bouh Goudaddeh entouré de plusieurs de ses proches collaborateurs.
Dans la salle de réunion du conseil régional, un échange dense et animé a eu lieu entre les membres de la CNDH et les représentants de la société civile locale. Parmi les participants figuraient des représentants de quartiers, des associations de femmes, de jeunes, de parents d’élèves, ainsi que des organisations œuvrant pour le renforcement de la solidarité. Ces acteurs de terrain ont eu l’opportunité d’exprimer les préoccupations majeures auxquelles ils sont confrontés quotidiennement, notamment les difficultés rencontrées par les personnes vivant avec un handicap, les violences économiques qui affectent de nombreuses femmes, et la persistance alarmante des mutilations génitales féminines (MGF).
Ce dialogue ouvert a permis à la Commission de mieux cerner les réalités spécifiques de la région et de réaffirmer son engagement à adapter ses actions aux besoins concrets exprimés par les citoyens.
Au cours de cette rencontre, les représentants de la CNDH ont exposé les grandes lignes de leur stratégie visant à renforcer durablement la promotion et la protection des droits humains sur l’ensemble du territoire. Cette stratégie repose sur plusieurs axes structurants, articulés autour d’une vision de proximité, d’inclusion et de renforcement des capacités.
La Commission prévoit d’organiser des programmes de formation spécialisés destinés aux acteurs locaux, afin d’améliorer leur compréhension des droits fondamentaux et de renforcer leurs compétences dans leur mise en œuvre. L’un des objectifs majeurs est aussi de créer un cadre de collaboration plus efficace entre la CNDH, les autorités décentralisées et la société civile, afin d’élaborer ensemble des initiatives de plaidoyer adaptées aux réalités locales.
Un accent particulier est mis sur l’amélioration du traitement des plaintes relatives aux violations des droits humains. À cet effet, la CNDH envisage de réorganiser ses mécanismes de gestion des plaintes pour les rendre plus accessibles, plus efficaces et plus sensibles aux besoins des victimes. La Commission entend également conduire, dans les mois à venir, une série de campagnes de sensibilisation dans les sous-localités et les zones rurales de la région. L’objectif de ces campagnes est d’informer les citoyens sur leurs droits, les recours possibles en cas de violation, et de promouvoir une culture du respect mutuel et de la dignité humaine.
Il est à noter que ce déplacement à Arta n’est que le début d’un vaste programme de proximité qui s’étendra progressivement aux autres régions de l’intérieur. La démarche initiée par la CNDH traduit une volonté forte de décentraliser la promotion des droits humains et de placer les citoyens au cœur des politiques de protection.
La rencontre a été saluée par les participants comme un signe de reconnaissance de leur rôle et de leurs attentes. En effet, en établissant un lien direct avec les communautés locales, la Commission ouvre un nouveau chapitre dans la gouvernance des droits humains à Djibouti, plus inclusif, plus participatif et plus ancré dans les réalités régionales.
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