
Africa-Press – Djibouti. Dans le contexte africain, où la transparence et la bonne gouvernance deviennent des impératifs essentiels, la Cour des comptes a organisé un atelier régional d’envergure panafricaine.
Organisé en collaboration avec l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et l’Initiative de développement de l’INTOSAI (IDI), ce rassemblement a mis en lumière un enjeu crucial: l’indépendance des institutions supérieures de contrôle des finances publiques (ISC).
L’objectif principal de cet atelier est d’analyser les facteurs informels qui entravent l’indépendance des ISC. Ces facteurs, souvent discrets, ont un impact direct sur la mise en œuvre des principes énoncés par la Déclaration de Mexico. Cette Déclaration, qui fixe les normes d’indépendance des ISC, bien qu’adoptée au niveau international, voit son application freinée par les complexités locales.
Les défis posés à l’indépendance des ISC ne sont pas seulement liés à la conception du cadre juridique. Ils concernent également des facteurs informels tels que les aspects fonctionnels, financiers et organisationnels, mais aussi des dimensions psychologiques et sociales, comme les cultures organisationnelles des ISC. L’OCDE et l’INTOSAI ont convenu d’établir et de développer des relations de travail coopératives pour améliorer la bonne gouvernance.
Sont également associés à ces discussions des parties prenantes africaines, telles que la Commission de l’Union africaine, l’IGAD et d’autres acteurs régionaux. Dans son allocution d’ouverture, Madame Ismahan Mahamoud, présidente de la Cour des comptes de Djibouti , a souligné:« Cet atelier marque une étape décisive pour l’avenir de la bonne gouvernance en Afrique. Renforcer l’indépendance de nos institutions de contrôle n’est pas seulement une exigence technique, c’est un impératif démocratique pour garantir l’intégrité, la transparence et la confiance de nos citoyens. »
Dans le cadre de ce projet, seront examinées et analysées les bonnes pratiques internationales visant à garantir l’indépendance des ISC au-delà des cadres juridiques. Il s’agira de formuler des recommandations générales pour renforcer leur indépendance de facto, en comprenant mieux les facteurs informels. Les résultats seront publiés dans un rapport de l’OCDE, corédigé avec l’IDI.
Ce rapport proposera une série de principes et de recommandations fondés sur les meilleures pratiques internationales en matière de renforcement de l’indépendance des ISC. Ces recommandations viendront compléter les normes existantes de l’INTOSAI. Leur raison d’être est d’inciter les gouvernements — pouvoirs exécutif et législatif — à se les approprier pour compléter et renforcer les dispositifs existants en matière d’indépendance des ISC.
Les discussions et les échanges sont de haut niveau et visent à créer des plateformes d’échange d’expérience continue, en traitant avec sérieux ce sujet d’importance. Les Institutions Supérieures de Contrôle des Finances Publiques (ISC) sont les maillons les plus importants de la chaîne de reddition des comptes dans nos pays. En effectuant un contrôle indépendant des dépenses publiques, elles apportent une valeur ajoutée certaine à leurs gouvernements pour améliorer l’utilisation efficace et efficiente des ressources publiques, le bien-être des citoyens et pour promouvoir la confiance du public.
Aujourd’hui, les ISC jouent un rôle essentiel dans la gestion des finances publiques. Elles veillent à la bonne utilisation des fonds, détectent les irrégularités et garantissent la transparence et l’équité. Pourtant, sans véritable indépendance, elles risquent de perdre leur crédibilité et leur efficacité. Comme l’ont expliqué les experts lors de leurs interventions, les principes de la Déclaration de Mexico ne suffisent pas à eux seuls. Il est crucial de garantir aux ISC une autonomie réelle dans leurs opérations quotidiennes. Cet atelier vise précisément à combler le fossé entre les textes juridiques et la réalité. D’une durée de trois jours, cet atelier réunit une constellation d’experts africains et de participants internationaux. Mené conjointement par l’IDI et l’OCDE, ce projet s’inscrit dans un programme mondial visant à renforcer l’indépendance des ISC. Les discussions s’annoncent riches et diversifiées, mêlant analyses approfondies et témoignages d’expériences réussies.
Grâce à cette initiative mondiale, les experts formuleront des recommandations concrètes pour renforcer l’indépendance de facto des ISC. Les résultats attendus viendront non seulement renforcer les normes existantes, mais aussi garantir le fonctionnement de ces institutions sans interférences extérieures.
Des méthodes innovantes seront employées pour identifier les problèmes et mieux comprendre les facteurs informels, selon trois approches principales. Cette méthodologie participative permettra de recenser les menaces pesant sur l’indépendance des ISC et de proposer des solutions adaptées aux contextes spécifiques de chaque région.
À l’issue du projet, un rapport rédigé par l’IDI et l’OCDE sera publié. Ce document présentera des principes et des lignes directrices destinés à aider les gouvernements à renforcer l’indépendance des ISC.
Les conclusions de ce rapport pourraient également servir de référence à d’autres organisations internationales. Il est crucial de rappeler que les ISC sont les garantes de la confiance du public. Sans indépendance, la démocratie elle-même est en danger. Ce projet mondial, en mettant en lumière les réalités africaines, souligne que la transparence n’est pas un luxe, mais une nécessité absolue pour atteindre l’excellence et bâtir un avenir meilleur pour les citoyens.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Djibouti, suivez Africa-Press