Visiteur de la semaine : Abdi Bileh à Djibouti, un intello au service de la mémoire africaine

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Visiteur de la semaine : Abdi Bileh à Djibouti, un intello au service de la mémoire africaine
Visiteur de la semaine : Abdi Bileh à Djibouti, un intello au service de la mémoire africaine

Africa-Press – Djibouti. Il avance d’un pas calme parmi les stands bondés du salon du livre de Djibouti, saluant d’un sourire chaque lecteur, chaque auteur croisé. Rien dans son attitude ne trahit l’importance de sa fonction, et pourtant: cet homme discret est le président de l’Association canadienne pour la promotion de l’héritage africain, écrivain reconnu et infatigable défenseur des mémoires africaines souvent oubliées.

Djiboutien d’origine, il a été formé dans les universités canadiennes où il a obtenu deux Master. Il a fait de sa plume un outil de transmission et de réparation. Ses actions caritatives avec l’ACPHA, saluée à plusieurs reprises par des prix internationaux, interroge la mémoire coloniale, explore les traditions orales et rend hommage aux africains défavorisés, très souvent absents des manuels officiels. Mais c’est peut-être dans son rôle de militant du patrimoine que son influence est la plus palpable. Sous sa présidence, l’association a travaillé surtout à rehausser la dignité au sein de la Communauté des personnes de descendance africaine vivant au Canada et le développement des populations pauvres de l’Afrique. Il est convaincu que la renaissance du continent passe par la réappropriation de son histoire, de ses récits, de ses symboles.

« La culture n’est pas un luxe, elle est une nécessité. Une société qui oublie d’où elle vient finit toujours par se perdre », confiait-il lors d’un panel sur les politiques culturelles en Afrique.

A Djibouti, loin de se contenter des conférences officielles, il passe également beaucoup de temps dans les allées, discutant avec de jeunes auteurs, s’arrêtant devant les livres publiés à compte d’auteur, prêt à encourager, conseiller, orienter. Car pour lui, transmettre, c’est aussi cela: tendre la main.

Dans une époque marquée par les crises identitaires et les tensions mémorielles, sa voix apaise autant qu’elle interpelle.

À Djibouti, elle résonne comme un rappel: l’Afrique n’est pas un vestige du passé, mais une source vive de savoirs, d’histoires et d’avenir. Lors du salon du livre de la semaine dernière à la bibliothèque national, Bileh s’est dit satisfait de l’implication de la jeunesse, de la solidarité mais aussi du niveau de présence des médias.

Ce fut pour lui un moment opportun pour les échanges culturels et artistiques, lui qui se désigne comme un trait d’union entre son pays d’origine et son pays d’adoption.

Abdi Bileh Dirir est aujourd’hui l’avant-garde de cette diaspora Djiboutienne qui se veut constructive.

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