Africa-Press – Djibouti. Mardi 2 septembre 2025, les rues de Djibouti-ville comme celles des régions de l’intérieur ont retrouvé leur effervescence particulière. Dès l’aube, des cohortes d’enfants, cartables flambant neufs sur le dos et uniformes impeccablement repassés, ont pris le chemin des écoles. Au total, plus de 72 000 élèves ont franchi les portes de leurs établissements pour entamer l’année scolaire 2025-2026. Parmi eux, 42 359 élèves du primaire et 29 886 collégiens ont répondu présents à l’appel de la rentrée. Les lycéens et les apprenants de l’enseignement technique et de la formation professionnelle retrouveront leurs salles de classe dès mercredi. Ce retour massif sur les bancs de l’école n’a pas seulement été une fête pour les élèves et leurs familles: il a aussi constitué une occasion de montrer, une fois encore, les efforts déployés par notre pays pour moderniser et transformer son système éducatif.
Afin de s’assurer du bon déroulement de cette reprise, le Secrétaire général du ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle, M.Mohamed Abdallah Mahyoub, a conduit une tournée dans plusieurs établissements de la capitale. Entouré de ses principaux collaborateurs, il a multiplié les rencontres avec les enseignants, les directeurs d’écoles et les élèves, prenant le temps d’écouter leurs attentes et leurs préoccupations. Sa première halte s’est déroulée à l’école fondamentale Nitobé, inaugurée en janvier 2024 par le Président de la République, Ismaïl Omar Guelleh, avec l’appui de la coopération japonaise à travers la JICA. Cette infrastructure ultramoderne, d’une capacité d’accueil de 4 000 élèves, comprend une section primaire et un collège. Elle incarne l’ambition nationale de doter le pays d’établissements scolaires capables de répondre à la croissance démographique et aux exigences d’un enseignement de qualité. Après cette visite, la délégation s’est rendue à l’école de la République où elle a pu constater, là aussi, l’enthousiasme des enfants et la disponibilité du corps enseignant. Partout, l’ambiance était à la fois studieuse et joyeuse, marquant le coup d’envoi d’une nouvelle année que beaucoup espèrent décisive.
Une école en mutation au service de l’avenir
La rentrée de cette année ne se limite pas à l’aspect symbolique du retour en classe. Elle s’inscrit dans un contexte où l’école djiboutienne est engagée dans une profonde mutation. Ces dernières années, des avancées majeures ont été enregistrées: l’accès universel au primaire est désormais une réalité, la qualité des apprentissages a connu une amélioration sensible et l’inclusion des élèves vulnérables est devenue une priorité. Mais le MENFOP, sous l’impulsion du ministre Moustapha Mohamed Mahamoud, souhaite franchir un cap supplémentaire. L’objectif est désormais clair: bâtir une école performante, moderne et équitable, capable de répondre aux défis du XXIe siècle.
Le lancement de l’année scolaire 2025-2026 est ainsi accompagné d’orientations stratégiques ambitieuses. Le ministère entend mettre l’accent sur la qualité des enseignements en instaurant une véritable culture de l’évaluation. Plusieurs établissements pilotes ont été retenus pour expérimenter des mécanismes d’auto-évaluation et de suivi permanent, afin d’identifier rapidement les points à améliorer et de consolider les réussites. Cette dynamique d’amélioration continue vise à faire de chaque école un espace d’excellence et d’innovation.
Un autre pilier essentiel repose sur le renforcement des compétences des acteurs éducatifs. Les enseignants, mais aussi les personnels administratifs et les cadres, bénéficieront cette année de formations renforcées. Celles-ci s’appuieront sur des partenariats internationaux de haut niveau, permettant au pays de tirer profit des meilleures pratiques pédagogiques et de gestion éducative. À travers cette stratégie, le ministère confirme sa volonté de placer la professionnalisation des acteurs de l’éducation au cœur de la transformation du système. L’innovation technologique n’est pas en reste. Avec le déploiement progressif du Système d’information de gestion de l’éducation (SIGE), Djibouti se dote d’un outil moderne qui permettra de suivre avec précision le parcours de chaque élève, d’identifier les risques de décrochage scolaire et d’assurer une gestion plus rigoureuse des ressources humaines. Cet instrument constitue un levier essentiel pour améliorer la gouvernance et rendre le système éducatif plus efficace et plus transparent.
Le secondaire, de son côté, connaîtra une réforme profonde. Une nouvelle architecture, à la fois polyvalente et professionnalisante, sera mise en place pour rapprocher davantage la formation des besoins du marché du travail tout en maintenant un pont solide avec l’enseignement supérieur. Cette orientation témoigne d’une volonté de mieux préparer les jeunes à l’avenir, qu’il s’agisse d’intégrer l’université ou de rejoindre directement la vie active.
Enfin, le ministère mettra un accent particulier sur l’excellence académique. De nouvelles structures spécialisées sont en cours de mise en place pour accompagner les élèves les plus brillants et les préparer à participer à des compétitions scientifiques et linguistiques, tant au niveau national qu’international. L’ambition est de hisser les jeunes talents djiboutiens au rang de véritables ambassadeurs du pays, capables de briller dans des concours mondiaux et de porter haut les couleurs de la nation.
Une mobilisation nationale pour une école équitable et inclusive
Ces réformes, aussi ambitieuses soient-elles, ne peuvent réussir sans l’adhésion de l’ensemble des acteurs. C’est pourquoi le ministre Moustapha Mohamed Mahamoud a adressé une lettre à toute la communauté éducative, rappelant l’importance d’un engagement collectif. Parents, enseignants, personnels administratifs, chefs d’établissement, partenaires sociaux et élèves eux-mêmes: chacun est appelé à jouer son rôle pour garantir la réussite de cette nouvelle année scolaire. L’éducation, a-t-il insisté, est l’affaire de tous, et seule une mobilisation partagée permettra de construire une école tournée vers l’avenir et le développement national.
Cette vision s’accompagne d’une volonté affirmée d’inclusion. Le MENFOP entend veiller à ce qu’aucun enfant ne soit laissé de côté, qu’il s’agisse des élèves en situation de handicap, de ceux issus de familles modestes ou vivant dans des zones rurales isolées. L’école doit demeurer le lieu où chaque enfant trouve sa place et bénéficie des mêmes chances de réussite. L’inauguration de l’école Nitobé, qui associe modernité, accessibilité et capacité d’accueil importante, illustre concrètement cette ambition.
Dans les cours de récréation, les salles de classe et les bureaux administratifs visités par le Secrétaire général, les témoignages recueillis vont dans le même sens: l’enthousiasme est palpable, les attentes sont grandes et la volonté de réussir est partagée. Enseignants et élèves mesurent les défis, mais ils savent aussi que l’école est le levier principal du développement du pays.
L’année 2025-2026 s’annonce exigeante, mais elle débute sous le signe de l’espoir et de la détermination.
Partout, des regards confiants se sont croisés en ce premier jour: ceux des enfants impatients de découvrir leurs nouveaux manuels, ceux des parents fiers d’accompagner leur progéniture, ceux des enseignants prêts à relever une nouvelle fois le défi de transmettre.
Ces images disent mieux que tout discours la force de l’engagement collectif. Car la rentrée n’est pas seulement un moment de retour en classe: elle est aussi une promesse. Celle d’une nation qui croit en sa jeunesse, qui investit dans son avenir et qui sait que l’éducation reste, plus que jamais, la clé de son développement.
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