Africa-Press – Djibouti. À l’occasion de la rentrée politique, marquée par la tenue de la 13e séance du Conseil des ministres, le président de la République, Ismaïl Omar Guelleh, a livré un discours empreint de solennité et de vision. Face au Premier ministre et aux membres du gouvernement, le chef de l’État a rappelé la responsabilité collective qui incombe à l’exécutif dans un contexte national, régional et international traversé par de nombreux défis. Cette rentrée, a-t-il souligné, ne se résume pas à un retour aux affaires courantes: elle représente un moment de bilan, mais surtout un cap renouvelé pour l’action publique. De la consolidation de la stabilité politique et économique à l’accélération de la transformation numérique, en passant par la lutte contre le changement climatique et le renforcement du rôle diplomatique de Djibouti en Afrique et au-delà, le président a dessiné une feuille de route ambitieuse, plaçant au cœur de ses priorités la jeunesse, l’unité nationale et la crédibilité internationale de notre pays. Nous vous reproduisons l’intégralité du discours du chef de l’Etat.
C’est avec un plaisir renouvelé que je vous retrouve à l’occasion de cette rentrée politique, après une pause estivale qui, je l’espère, vous a été bénéfique et qui vous a permis de vous ressourcer en famille, de prendre un peu de recul afin d’être prêt pour relever les défis qui nous attendent.
Je vous adresse donc à toutes et à tous mes vœux de réussite pour cette rentrée et je prie Allah le tout puissant afin que notre action puisse continuer à être au service de nos concitoyens. La rentrée est toujours un moment opportun afin de prendre la mesure du chemin parcouru, de dresser un bilan de nos réalisations, mais aussi afin de nous fixer un cap pour les prochains mois.
Elle nous permet de nous rappeler que la mission qui nous incombe est exigeante, et qu’il nous faut, encore et toujours servir avec courage, détermination, abnégation nos concitoyens. Encore et toujours, nous devons continuer de porter haut les couleurs de notre pays sur la scène régionale et sur la scène continentale comme nous avons si bien su le faire, dans le cadre de l’accession de notre pays à la présidence de la Commission de l’Union africaine.
Cet événement inoubliable consacre, il nous faut le souligner, la reconnaissance du rôle moteur que joue notre pays dans la promotion de la paix, de la stabilité et de l’intégration régionale. Il témoigne de la confiance que l’Afrique a su placer en notre pays, en notre diplomatie, en notre engagement pour l’unité et le développement du continent. Cette responsabilité nouvelle nous honore mais elle nous oblige également. Elle nous invite à renforcer notre leadership, à porter la voix de l’Afrique sur les grands enjeux du moment, à promouvoir une coopération plus solidaire et plus ambitieuse entre les États membres. Elle nous invite également, au-delà de notre continent, à défendre et à porter la voix de ceux et celles qui vivent sous l’oppression et la terreur. Elle nous exhorte à continuer de plaider la cause de nos frères palestiniens qui sont contraints à l’exode et qui voient sous leurs yeux impuissants leurs femmes et leurs enfants bombardés, massacrés, piétinés comme l’est le droit international.
Sur le plan régional, l’instabilité persistante dans la Corne de l’Afrique, les défis migratoires, les menaces sécuritaires et les tensions géopolitiques nous imposent vigilance, solidarité et capacité d’adaptation et d’anticipation.
Sur le plan national, il nous faut poursuivre, avec une détermination renforcée, la mise en œuvre de la Vision Djibouti 2035, qui reste notre objectif commun. Il nous faut persévérer dans la consolidation de la stabilité politique et financière de notre pays pour une économie plus forte, inclusive et résiliente, condition indispensable à tout développement durable. Les réformes en matière des finances publiques doivent être accélérées afin de renforcer la mobilisation des ressources intérieures mais également pour une plus grande et une meilleure efficacité dans la mobilisation des ressources extérieures.
Il nous faut également avancer dans la modernisation de nos infrastructures, avec la mise en service de nouveaux équipements portuaires, de corridors routiers afin de renforcer et d’accroître l’attractivité de la République de Djibouti comme hub logistique et commercial de toute la région.
La digitalisation progressive de l’administration publique, doit être accélérée, pour une gouvernance plus efficace, plus transparente et plus proche des usagers. C’est dans cet esprit que nous avons procédé à l’adoption du Code numérique afin de poser les fondements juridiques pour une gouvernance numérique inclusive et sécurisée qui ouvre la voie à l’innovation, à l’entrepreneuriat digital afin d’ouvrir notre pays à l’économie numérique, mais aussi et surtout, pour offrir des services publics de qualité, améliorer l’efficacité de nos politiques publiques et renforcer la confiance de nos citoyens dans nos institutions.
Pour autant, nous savons que le chemin reste long et parsemé d’embûches. Les défis qui se dressent devant nous sont nombreux et complexes. Les conséquences du changement climatique, nous les avons vécus à travers la terrible sécheresse qui a touché notre région et qui a durablement affecté nos populations. Nous avons su y répondre de manière ciblée, solidaire et coordonnée. Il nous faut continuer à agir pour apporter les réponses à la sécheresse sur le moyen et le long terme.
La valorisation de nos ressources naturelles, la préservation de notre environnement, l’adaptation au changement climatique, la sécurité alimentaire, sont aussi autant de priorités qui exigent de nous une action résolue et coordonnée.
Mesdames et Messieurs,
La jeunesse djiboutienne, qui incarne l’avenir de notre Nation, doit être au centre de toutes nos politiques. Nous devons poursuivre nos investissements, dans le logement, dans l’éducation, dans la santé tout en renforçant la formation professionnelle, l’accès à l’emploi, l’entrepreneuriat et l’innovation. Il est de notre devoir de combattre le chômage, notamment chez les jeunes, qui demeurent aujourd’hui une préoccupation majeure afin d’offrir à notre jeunesse des perspectives d’avenir, de valoriser leurs talents et de soutenir leurs initiatives. Il nous faut pour cela davantage accélérer la diversification de notre économie, afin de mieux lutter contre la pauvreté et réduire les inégalités.
Il nous faut également de renforcer le dialogue avec la société civile et le secteur privé. C’est dans la concertation, l’écoute et la proximité avec nos concitoyens que nous trouverons les solutions à leurs attentes et à leurs besoins.
Je vous invite à renforcer la coordination entre vos départements, à accélérer la mise en œuvre des réformes prioritaires ainsi qu’à veiller à une gestion transparente et responsable des ressources publiques.
Mesdames et Messieurs,
Je vous souhaite à toutes et à tous une excellente rentrée politique, placée sous le signe du travail, de l’unité et de la coordination.
Vive la République de Djibouti !
Je vous remercie.
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