
Africa-Press – Djibouti. Le Premier Ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed a officiellement lancé hier à Ayla Grand hôtel de Djibouti, les travaux du Forum Djibouti 2025. Organisée par le fonds Souverain de Djibouti (FSD), cette nouvelle édition a servi de plateforme internationale dédiée à l’investissement, au partenariat public-privé et à la croissance durable. Un rendez-vous stratégique qui place la République de Djibouti au cœur des dynamiques économiques régionales et mondiales.
c’est dans l’élégant cadre de l’Ayla Grand Hôtel de Djibouti que s’est ouverte, hier matin, sous le thème évocateur « Libérer les opportunités de croissance régionale et mondiale », la nouvelle édition du Forum de Djibouti. Plus de 400 délégations issues d’une cinquantaine de pays du monde ont pris part à ce forum marquant une étape cruciale dans l’ambition nationale de faire de Djibouti un pôle stratégique pour les investissements mondiaux.
Présidée par le Premier ministre, Son Excellence M. Abdoulkader Kamil Mohamed, l’événement organisé par le Fonds Souverain de Djibouti (FSD) vise à mettre en lumière l’importance stratégique de Djibouti et favoriser notamment le dialogue entre le FSD et la communauté des investisseurs institutionnels.
Le forum offre aux investisseurs une plateforme pour identifier et explorer des opportunités dans divers secteurs prioritaires. L’énergie, notamment renouvelable, figure parmi les axes forts des discussions, tout comme l’extension des infrastructures portuaires, la modernisation de la logistique régionale, ou encore le développement de villes intelligentes.
Mais c’est sans doute dans le domaine de l’économie numérique que Djibouti entend surprendre le monde. Déjà relié par dix câbles sous-marins à haut débit, le pays s’affirme comme un nœud vital du trafic mondial de données. Ces connexions intercontinentales font de Djibouti un centre névralgique pour les services numériques, de la finance au cloud computing. D’autres projets de câbles sont actuellement en cours, renforçant cette vocation numérique qui redessine les contours de la souveraineté économique africaine.
Outre le Premier Ministre, l’événement a réuni sur place des nombreux membres du gouvernement dont la ministre déléguée chargée de l’Economie Numérique et de l’Innovation, Mme Mariam Hamadou Ali, le directeur général du FSD, Dr Slim Feriani, le président de l’Autorité des Ports et des Zones Franches de Djibouti, Aboubaker Omar Hadi, le gouverneur de la Banque Centrale de Djibouti, Ahmed Osman Ali, des parlementaires, le président de la chambre de commerce de Djibouti, Youssouf Moussa Dawaleh accompagné de plusieurs acteurs du secteur privé de notre pays, des hauts responsables de l’administration, des étudiants de l’université de Djibouti et de l’école Excellence et des nombreuses autres personnalités anonymes. Il est à noter que le PDG du Groupe TDB, Admassu Tadesse, le vice-président pour le secteur privé, l’infrastructure et l’industrialisation à la Banque africaine de développement, Solomon Quaynor, le direcetur général de Smart Africa, Lacina Kone, le directeur général du fonds souverain du Nigeria, Aminu Umar-Sadiq, DG et vice-président, Banque d’Investissements Moyen-Orient & Afrique, Citigroup, Miguel Azevedo, l’ancien Premier ministre du Bénin et cofondateur de SouthBridge, Lionel Zinsou, figurent parmi les invités de marques participant à ce forum.
Dans son discours le directeur général du FSD, Dr Slim Feriani a souligné la croissance du Forum, qui accueille de plus en plus d’intervenants prestigieux venus du monde entier. Il a insisté sur l’importance du Fonds Souverain de Djibouti en tant qu’outil de développement économique, capable de catalyser les investissements dans les secteurs productifs. Dans un contexte où les aides extérieures diminuent, le FSD entend attirer des partenaires pour construire une croissance durable et inclusive. Il a mis en avant les atouts du pays: ports modernes, logistique performante, ambition de devenir un hub manufacturier et numérique, avec une croissance économique prévue autour de 7 %.
Dr. Feriani a mis en exergue la trajectoire de Djibouti avec celle d’autres économies émergentes comme le Vietnam ou la Malaisie, insistant sur le potentiel transformateur de quelques industries clés. Il a rappelé que l’Afrique possède d’immenses ressources naturelles et humaines, mais qu’il faut désormais mobiliser davantage de financements pour exploiter ce potentiel. Il a notamment appelé à soutenir les institutions africaines et à encourager l’esprit d’entreprise local.
Le Directeur Général a présenté la création du FSD comme un coup de génie stratégique, inspiré par les modèles asiatiques et moyen-orientaux. Le fonds détient déjà des actifs majeurs comme Djibouti Telecom et investit dans des projets concrets: transition énergétique, centres de données, infrastructures pour étudiants. L’objectif est d’atteindre une valorisation de 2 milliards de dollars d’ici 2030, avec une vision tournée vers les générations futures.
Le directeur général du FSD a en outre indiqué que la transformation de l’Afrique dépend des Africains eux-mêmes et de leur volonté collective d’agir. Le FSD, à travers des partenariats audacieux mais réfléchis, se veut un catalyseur de prospérité partagée. Ce forum, selon lui, doit contribuer à créer des opportunités pour les jeunes et à bâtir un avenir dont le continent pourra être fier.
Après avoir salué la vision stratégique du Président de la République, qui a permis à Djibouti de s’imposer comme un acteur régional de premier plan dans le domaine numérique, la ministre déléguée chargée de l’Economie Numérique et de l’Innovation, Mme Mariam Hamadou Ali, a pour sa part souligné les investissements massifs dans les infrastructures technologiques et la consolidation de la stabilité nationale, qui ont facilité une transformation numérique méthodique et durable. Elle a aussi remercié Dr. Slim Feriani pour son rôle essentiel dans l’organisation du Forum. La ministre Mariam Hamadou a présenté par la suite l’ambition numérique de Djibouti, comparable à celle de grandes villes comme Marseille ou Singapour, traduite dans la stratégie nationale «Djibouti Smart Nation ».
Cette feuille de route vise à construire une société connectée, résiliente et tournée vers l’avenir. En 2024, des avancées majeures ont été réalisées, notamment le déploiement de la fibre optique au nord du pays et le développement de plateformes de services publics numériques telles que e-Cabinet, e-Tax ou encore le système d’identité numérique. La ministre a mis en avant la dimension sécuritaire avec l’adoption de la Stratégie nationale de cybersécurité et la ratification de la convention de Malabo, renforçant ainsi la confiance numérique. Elle a aussi souligné l’émergence d’un écosystème entrepreneurial dynamique, avec le lancement du « Startup Act » — une première dans la région — et la mise en œuvre de programmes d’incubation déjà profitables à une trentaine de jeunes startups. Un projet de création d’une école numérique inspirée de l’École 42 est également en cours pour former les talents de demain.
Pour conclure, Mme Mariam Hamadou Ali a rappelé l’avantage géographique unique de Djibouti, situé au croisement de nombreux câbles sous-marins intercontinentaux. Cette position stratégique est soutenue par une politique d’ouverture aux investissements, de partenariats public-privé et de stabilité politique. Elle a lancé un appel aux investisseurs pour
Pour clôturer cette série d’intervention, le Premier Ministre, Abdoulkader Kamil Ali a souligné l’importance du Forum comme un espace de réflexion stratégique sur l’avenir de l’Afrique. Ce forum est « une plateforme pour réfléchir avec audace à l’avenir de l’Afrique et aux partenariats que nous devons forger pour le réaliser » a indiqué M. Abdoulkader Kamil.
Saluant la participation des invités, M. Abdoulkader Kamil Mohamed a mis l’accent sur l’évolution du monde où « les certitudes d’hier ne sont plus garanties et où de nombreux pays se replient sur eux-mêmes ». « À Djibouti, nous sommes fiers de notre stabilité et de notre capacité à nous adapter au changement » a-t-il déclaré avant d’insister sur le rôle de Djibouti comme hub logistique régional, prêt à accompagner l’industrialisation du continent grâce à ses infrastructures, son énergie propre et ses liens solides avec le monde arabe. Le Premier ministre a indiqué également que la paix et la sécurité sont les fondements de toute prospérité. Djibouti, selon lui, a toujours utilisé la diplomatie comme outil actif de résolution des conflits et continuera à soutenir la stabilité régionale pour permettre une véritable intégration économique africaine.
Sur le plan économique, le Premier Ministre a salué la résilience de Djibouti face aux chocs extérieurs. Il a rappelé la stabilité monétaire, la discipline budgétaire et l’environnement favorable aux investissements. Le pays maintient ses investissements dans les secteurs clés malgré les contraintes budgétaires. Il a également annoncé une nouvelle phase de développement par l’ouverture partielle du capital de certaines entreprises publiques, cherchant à attirer capitaux, technologies et expertises sans renoncer au rôle stratégique de l’État. Enfin, il a évoqué la stratégie Vision 2035, qui marque la transition vers la diversification économique: numérique, énergies renouvelables, tourisme et services financiers sont désormais des priorités. Il a appelé à une autonomie africaine fondée non sur l’isolement, mais sur la coopération régionale et des partenariats équitables.
En conclusion, il a salué le travail du Fonds Souverain de Djibouti et de son Directeur Général Slim Feriani, en faisant du Forum une tradition annuelle majeure, et a invité tous les partenaires à s’unir pour bâtir un avenir inclusif, durable et ambitieux pour le continent.
RACHID BAYLEH
Le point avec…
M. Abdoulkader Kamil Mohamed Premier Ministre de Djibouti
« Le Forum de Djibouti est plus qu’une conférence sur l’investissement. C’est un appel à l’action »
C’est un véritable honneur pour moi d’ouvrir cette deuxième édition du Forum de Djibouti. Votre présence ici aujourd’hui témoigne des liens durables qui unissent nos nations et de notre conviction commune que le continent africain peut tracer son propre avenir avec confiance, unité et vision.
Ce forum n’est pas seulement l’occasion de mettre en valeur notre pays. C’est une plateforme pour réfléchir avec audace à l’avenir de l’Afrique et aux partenariats que nous devons forger pour le réaliser.
Le thème de ce Forum est très intéressant et propice “Libérer les opportunités de croissance régionale et Mondiale”.
Aujourd’hui, il n’est pas indéniable que nous évoluons dans un monde en mutation rapide, où les certitudes d’hier ne sont plus garanties et où de nombreux pays se replient sur eux-mêmes.
À Djibouti, nous sommes fiers de notre stabilité et de notre capacité à nous adapter au changement.
Nous sommes conscients de l’impératif d’une plus grande autonomie pour le continent africain. La présidence de la Commission de l’Union africaine confiée à Djibouti y apporterait sans aucun doute une dynamique nouvelle. L’accession de DJIBOUTI à ce prestigieux poste est aussi le signe que, dans le monde d’aujourd’hui, l’influence n’est pas déterminée par la taille, mais par les valeurs, la stabilité et la capacité à contribuer de manière significative à la paix et au développement.
Djibouti est prêt à jouer son rôle, en mettant à disposition son hub logistique stratégique et un accès à une énergie propre et abordable, afin de bâtir des industries capables de servir non seulement le continent africain, mais aussi nos partenaires historiques du monde arabe, avec lesquels nous entretenons des relations solides et durables.
Vous serez surement de mon avis quand j’annonce que la première et la plus urgente des priorités pour l’Afrique est la paix et la sécurité. Sans elles, nos rêves de prospérité resteront hors de portée.
À Djibouti, nous avons toujours cru en la diplomatie, non pas comme un slogan, mais comme un outil pratique de résolution des conflits. Nous avons travaillé dur pour faire de notre pays une plateforme de dialogue dans la Corne de l’Afrique et au-delà.
Comme je l’ai déjà dit, « il est impossible de réussir l’intégration économique sans établir d’abord une paix durable ». C’est pourquoi nous continuerons à soutenir la stabilité régionale et à jouer notre rôle dans la résolution pacifique des crises.
Le deuxième pilier de notre stratégie est la stabilité économique.
Malgré les nombreux défis auxquels notre région a été confrontée (conflit, pandémie, hausse des prix mondiaux), Djibouti a su faire preuve de résilience. Nous avons maintenu l’équilibre macroéconomique et l’inflation sous contrôle. Notre monnaie indexée sur le dollar américain depuis 1949, offre aux investisseurs un degré de stabilité rare en Afrique.
La Banque centrale continue de surveiller de près la situation, et notre gouvernement a donné la priorité à une gestion prudente de la dette, à la diversification des sources de financement et à un environnement favorable au secteur privé.
Malgré les pressions budgétaires, nous continuons à investir dans notre population, dans l’énergie, dans les infrastructures et dans un avenir bâti sur des bases solides.
Nos ports restent la colonne vertébrale de notre économie, et à juste titre. La plateforme logistique de Djibouti est l’une des plus efficaces et des plus sophistiquées d’Afrique. Nous sommes fiers de servir de porte d’entrée pour l’Éthiopie et une grande partie de l’Afrique de l’Est.
Mais nous savons que nous ne pouvons pas compter uniquement sur cela. C’est pourquoi nous entrons maintenant dans une nouvelle phase: explorer la privatisation partielle des principaux actifs de l’État qui sont rentables et ont un grand potentiel.
Il ne s’agit pas d’un retrait de l’État, mais d’une ouverture stratégique. Nous recherchons des capitaux, certes, mais aussi de l’expertise, de la technologie et des partenaires qui partagent notre vision à long terme. Comme Monsieur Carlos Lopes l’a noté dans une récente note sur Djibouti, je cite « Djibouti est un pays qui défie les attentes », et nous avons l’intention de continuer à le faire.
En matière de diplomatie, de logistique, d’infrastructure numérique et de vision, nous sommes fiers des progrès que nous réalisons.
Nous sommes devenus une plaque tournante régionale non seulement pour le transport maritime, mais aussi pour les données. Nos câbles sous-marins transportent les informations qui alimentent le commerce mondial. Nous investissons dans les infrastructures numériques et les services financiers. Nous nous considérons non seulement comme une porte d’entrée, mais aussi comme un tremplin vers le continent.
Dans le cadre de notre stratégie Vision 2035, nous passons du développement des infrastructures à la diversification économique. Les énergies renouvelables, l’économie numérique, le tourisme et les services financiers sont tous au cœur de ce prochain chapitre.
Dans le monde fracturé d’aujourd’hui, où le multilatéralisme est affaibli et où de nombreux pays se replient sur eux-mêmes, nous, Africains, devons devenir plus autonomes.
Cela ne signifie pas l’isolement. Cela signifie renforcer la résilience interne par la coopération régionale, par des initiatives telles que la ZLECAf et par des partenariats stratégiques fondés sur l’équité et l’intérêt commun.
Le système mondial évolue, mais nos valeurs doivent rester constantes: souveraineté, dignité et solidarité. Des constantes valeurs qui guident la politique et la vision du Président de la République.
Le Forum de Djibouti est plus qu’une conférence sur l’investissement. C’est un appel à l’action. Un appel à travailler ensemble, à imaginer un continent pacifique, stable, intégré et ambitieux.
Nous sommes prêts à collaborer avec vous tous, gouvernements, investisseurs, institutions, pour construire un avenir mutuellement bénéfique, inclusif et durable.Faisons de ce forum le fondement de partenariats durables. Défions les attentes, ensemble.Bravo et merci au jeune fonds souverain de Djibouti et à sa tête son Directeur Général Monsieur Slim Feriani d’avoir créé cette tradition annuelle du Djibouti Forum, d’une telle envergure.Bon forum à tous et toutes. je vous remercie de votre aimable attention.
Ils ont dit…
Mme Mariam Hamadou Ali
Ministre déléguée chargée de l’Economie Numérique et de l’Innovation
« Djibouti a embrassé avec audace le 21e siècle, en investissant dans des infrastructures de classe mondiale et en consolidant sa stabilité »
Permettez-moi, tout d’abord, de rendre hommage à Son Excellence Monsieur le Président de la République, dont la vision stratégique, la constance et l’engagement en faveur de la modernisation de notre pays inspirent profondément notre action.
Sous son impulsion, Djibouti a pu se positionner comme un acteur régional incontournable et a amorcé, avec méthode et détermination, une transformation numérique progressive, adaptée aux priorités nationales.
Ainsi, Djibouti a embrassé avec audace le 21e siècle, en investissant dans des infrastructures de classe mondiale et en consolidant sa stabilité.
Je tiens également à remercier chaleureusement Dr. Slim Feriani pour son engagement exemplaire et son dévouement continu qui ont permis à ce forum de se concrétiser avec tant de succès.
En tant que Ministre en charge de l’Économie Numérique, j’ai la conviction profonde que Djibouti est à la hauteur des villes numériques mondiales telles que Marseille et Singapour, et nous sommes déterminés à devenir le centre régional de l’innovation numérique et de la connectivité des données.
Cette ambition, nous l’avons traduite à travers la stratégie ‘Djibouti Smart Nation’, une feuille de route ambitieuse et inclusive , constituant le socle sur lequel nous bâtissons aujourd’hui un avenir plus connecté, plus résilient, et plus prospère pour la jeunesse.
L’année dernière, nous avons franchi des étapes majeures. Après avoir connecté la partie sud du territoire, des investissements importants ont été engagés pour la connectivité de la région du nord en très haut débit, augmentant ainsi le taux de couverture nationale.
En collaboration avec les autres ministères ; nous avons entamé la mise en place des plateformes d’administration en ligne, telles qu’e-Cabinet, e-Tax, e-Permit, DPCS, e-Jo et système national d’identité numérique, afin de rendre les services publics plus efficaces, accessibles et transparents.
Le lancement de la Stratégie nationale de cybersécurité a marqué une avancée déterminante pour garantir la protection de nos données, et renforcer la confiance numérique. Djibouti a ratifie la convention de Malabo.
Startup Act, une première dans la région, offrant un cadre juridique sécurisé pour nos innovateurs, constitue un levier d’une économie numérique solide.
En parallèle, un programme d’incubation et d’accélération a été lancé, bénéficiant déjà à une trentaine de startups locales, preuve de la vitalité croissante de notre écosystème entrepreneurial.
Dans cette même dynamique, nous préparons également la mise en place à Djibouti d’une école de haut niveau en informatique, en IA , en Cloud Computing et en Cybersécurité, inspirée du modèle pédagogique de l’École 42, afin de former localement les talents de demain, sans prérequis de diplôme mais avec une exigence d’excellence.
Enfin, les projets structurants, tels que le cloud souverain national, les systèmes de paiement digital, ou encore la plateforme nationale des services publics en ligne, sont désormais prêts à passer à l’échelle.
Djibouti, c’est aussi une position unique au croisement d’une dizaine de câbles sous-marins qui relient plusieurs continents. Cette géographie privilégiée, nous l’associons à une politique d’ouverture aux investissements, de partenariat public-privé, et de stabilité institutionnelle.
Je vous invite donc, investisseurs, partenaires, à saisir cette opportunité. À investir dans un pays qui n’a pas peur d’innover, qui n’a pas peur de rêver grand, mais qui sait aussi poser des bases solides pour réussir.
Dr. Slim Feriani
Directeur général du Fonds Souverain de Djibouti
« Notre objectif est de doubler la valeur du FSD pour atteindre plus de 2 milliards de dollars d’ici 2030, par rapport à un PIB actuel de 4,5 milliards de dollars »
L’année dernière, nous avons accueilli environ 400 participants, dont 100 venus de l’étranger de plus de 50 nationalités, 46 intervenants de haut niveau, 18 médias internationaux et un total de 280 institutions représentant un actif combiné de 2 500 milliards de dollars. Nous sommes heureux d’annoncer que l’édition de cette année devrait éclipser l’édition inaugurale ; nous en sommes fiers et reconnaissants (…) Le programme, que vous avez devant vous, est impressionnant avec des institutions et de sommités du monde de la finance, de l’investissement et de l’économie de premier plan. (….) Ce genre de rassemblement, avec ce niveau d’intelligence, de séniorité et de capitaux est une première à Djibouti et dans la région de la corne de l’Afrique ! (…) Si Djibouti se bat à un niveau très haut et exerce une influence disproportionnée par rapport à sa taille, tout en étant une grande nation, c’est pour une raison très simple: la solidarité et le soutien que nous nous témoignons les uns aux autres (….) C’est ce travail d’équipe, associé à un travail acharné et à la persévérance, et bien sûr à une diplomatie de haut niveau qui a permis à notre candidat, Monsieur Mahmoud Ali Youssef, d’être élu à la présidence de la Commission de l’Union africaine. Aujourd’hui, dans un monde de plus en plus fragmenté, la solidarité, la persévérance et l’esprit de collaboration seront les clés de notre succès… à Djibouti et en Afrique (….) Nous sommes aujourd’hui face à une réalité incontournable. Le monde change.
Alors que les États-Unis annoncent un démantèlement presque total de leur aide étrangère et que leurs homologues européens, réaffectent des fonds au développement outre-mer, il est temps de réagir. On nous dit que ces coupes budgétaires entraîneront un déficit de financement à l’Afrique d’environ 70 milliards de dollars.
Et pourtant, dans cette salle, plusieurs gestionnaires de fonds dépassent largement ce montant. La disponibilité des financements n’a pas été un problème en soi, l’obstacle tient plutôt dans les moyens d’y accéder.
C’est pourquoi le Fonds Souverain de Djibouti, le bras armé financier de l’Etat de Djibouti, est un instrument si important. Nous voulons être un outil essentiel pour orienter les investissements vers les secteurs productifs de notre économie continentale, et nous le sommes déjà.
Si nous sommes ici, c’est parce que nous croyons à la transformation de notre continent. Nous sommes ici pour construire des partenariats durables et pour avancer ensemble en catalysant les investissements. Djibouti est un joyau de la Corne de l’Afrique, et nous, en tant que Fonds souverain, nous avons été créés pour co-investir avec vous et vous aider à naviguer sur le terrain local.
Les perspectives de croissance de Djibouti sont de l’ordre de 7% par an, pour les trois prochaines années. Nous savons qu’avec les bons partenaires et les bons investissements, nous pouvons, et je le dis avec conviction mais humilité, viser ce que d’autres appellent une croissance magique: les 10%.
Nos ports et notre logistique sont de classe mondiale. Et nous avons les structures en place pour créer un pôle manufacturier et numérique, et tirer parti de notre emplacement stratégique au milieu de 400 millions de jeunes consommateurs.
Après avoir passé des décennies dans les capitales financières à travers le monde, et plus particulièrement trente ans sur les marchés frontières et émergents, je suis maintenant ici à Djibouti.
Les similitudes que je vois, du point de vue d’un investisseur, avec d’autres marchés émergents à forte croissance du passé, comme la Malaisie, le Vietnam, le Mexique, sont évidentes. La transformation de deux ou trois industries clés, des voisins à croissance rapide sont les ingrédients indispensables pour générer des rendements élevés pour tous. Je crois en ce pays. Je ne serais pas ici autrement. Projetons-nous. Notre avenir, l’avenir du Monde, c’est l’Afrique.
Vous connaissez tous les statistiques, je ne m’y attarderai donc pas à toutes les citer. Les richesses, nous les avons.
Nous détenons d’importantes réserves de minéraux stratégiques, dont 70 % du platine, 60 % du cobalt et 40 % du manganèse mondiaux, ainsi que des minéraux essentiels à la transition énergétique mondiale. Sans mentionner l’or ou l’énorme potentiel que nous avons en matière d’énergie solaire, éolienne et géothermique.
Oui, les investissements directs étrangers (IDE) sur le continent ont atteint le chiffre record de 94 milliards de dollars en 2024, mais ils ne représentent qu’une fraction de ce dont nous avons besoin. Pour mettre les choses en contexte, en janvier de cette année, un groupe de partenaires a annoncé un investissement de 500 milliards de dollars aux États-Unis seulement, dans le cadre de l’initiative « Stargate » de l’Intelligence Artificielle.
Il est temps d’agir et de soutenir le secteur privé et nos institutions africaines (…) La création du Fonds Souverain de Djibouti en 2020 fut, à bien des égards, un acte de clairvoyance stratégique — un véritable coup de génie !
Nous nous sommes inspirés des stratégies avant-gardistes de pays du Moyen-Orient et d’Asie tels que le Koweït, et Singapour, entre autres, pour tracer notre propre voie vers une croissance inclusive et durable. N’est-il pas intéressant de voir qu’il y a quelques mois, le Royaume-Uni et les États-Unis ont annoncé la création de leurs propres fonds souverains. L’Indonésie, que nous espérons avoir à nos côtés l’année prochaine, a également fait de même récemment. Nous étions en avance sur notre temps ! L’Afrique peut et doit continuer à montrer la voie. Notre objectif est de doubler la valeur du FSD pour atteindre plus de 2 milliards de dollars d’ici 2030, par rapport à un PIB actuel de 4,5 milliards de dollars. Pour y parvenir, il est nécessaire d’allouer de manière stratégique les ressources et les investissements.
Quelques années après la création du jeune FSD, nous avons des raisons d’être optimistes. Nous détenons 100 % de Djibouti Telecom et une participation de 40 % dans Great Horn Investment Holding (GHIH). Nous jouons un rôle clé dans le financement d’initiatives qui aideront Djibouti à atteindre un statut d’énergie 100 % renouvelable d’ici 2035. Nous avons financé la construction du premier restaurant universitaire impactant la vie de 3000 jeunes étudiants défavorisés. Nous travaillons à la création de Data Centres pour soutenir la transformation numérique en cours. Djibouti occupe une position géographique très stratégique, et d’une importance majeure. Djibouti, c’est l’énergie renouvelable. Djibouti, c’est la stabilité politique et monétaire, et la volonté politique. Djibouti, c’est une connectivité mondiale. Et Djibouti, c’est une beauté naturelle à valoriser. Les opportunités dans tous les domaines….énergie, logistique, finance, technologie, data centres, télécoms, tourisme, immobilier, industrie…elles sont nombreuses.
Et, en tant que Fonds Souverain, nous serons votre partenaire local en prenant des participations minoritaires pour catalyser ces opportunités en investissements. Et dans le FSD, vous avez un partenaire stable, qui réfléchit à long terme et audacieux. Si nous sommes réunis ici aujourd’hui, Africains et amis de l’Afrique, c’est parce que nous savons que la transformation de notre continent dépend de notre engagement. Nous sommes ici pour avoir un impact et nous assurer de laisser un héritage positif à nos pays et à l’Afrique toute entière. Et nous voulons créer de la richesse et une prospérité partagée en offrant aux nouvelles générations de l’espoir et des opportunités. Et cela signifie créer des emplois, créer des économies diversifiées. Soutenir les jeunes et leur donner les moyens d’agir.
Un fonds souverain, par définition, est là pour les générations futures. Nous sommes ici pour construire un continent dont les générations futures pourront être fières. Ce travail commence avec nous tous. Et nous espérons que ce Forum contribuera, modestement mais sûrement, à faire pencher la balance du bon côté.
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