Interview ; Le FSD, un lévier pour l’Independence financière et économique du pays

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Interview ; Le FSD, un lévier pour l’Independence financière et économique du pays
Interview ; Le FSD, un lévier pour l’Independence financière et économique du pays

Africa-Press – Djibouti. Nous avons sollicité et obtenu un entretien exclusif avec Dr Slim Feriani, Directeur général du Fonds Souverain de Djibouti. Un échange à bâtons rompus pour évoquer les tenants et les aboutissants du FSD, ses projets et ses ambitions. En voici la quintessence.
– Interview réalisée par Kenedid Ibrahim Houssein –
La Nation : Cher Monsieur Feriani, merci pour cette rencontre que nous avons voulu un moment de présentation du FSD et de votre travail à sa tête. Vous l’homme travailleur et discret, comment fait-on votre présentation ?
Dr Slim Feriani : Nous vous remercions pour cette belle initiative de rapprocher le FSD du citoyen Djiboutien qui mérite de comprendre le FSD, cette institution financière qui est d’abord un fonds Souverain dédié à l’investissement. Pour revenir à ma présentation, je suis le Dr Slim Feriani, directeur général du FSD et j’ai la double nationalité, Tunisienne et donc Africaine et britannique, mais certainement Djiboutienne de tout cœur, je le dis tout le temps, cela fait plus d’un an que je suis là. Le Chef de l’Etat Son Excellence Monsieur Ismail Omar Guelleh a créé le Fonds Souverain de Djibouti, une institution unique, nouvelle, un métier nouveau qui est l’investissement et la Finance Internationale. Cela a été fait à Singapour et dans les pays du Golfe aussi. Il y a vraiment beaucoup d’efforts pour attirer les compétences et les cerveaux. C’est ce qui a fait la réussite des pays du Golfe qui ont beaucoup d’argent, des capitaux Financiers (Dubaï, Emirats, Qatar) qui leur ont permis d’attirer le Capital Humain, qui fait la différence. Rappelons que j’ai passé de 2017 à 2020 en Tunisie en tant que double ministre de l’Industrie et des PME ainsi que des Mine et des Énergies Renouvelable où j’avais sous ma responsabilité une centaine d’Institutions sous tutelle employant cinquante mille personnes. Et à mon humble avis, je pense que ce background professionnel donne bien évidemment de la crédibilité immédiate au FSD dans nos discussions au plus haut niveau avec tous les investisseurs ou partenaires étrangers, parce qu’on a besoin d’Investissement Direct Etranger (IDE). Même les pays nantis ont besoin d’attirer des IDE. Donc je suis ravi en tant qu’Africain d’être dans un très petit pays Africain en voie de développement où je mets mes trois décennies d’expériences pertinentes en Finance Internationale et Investissement au service de Djibouti et au service du peuple Djiboutien. Mais également au service de cette nouvelle génération de Djibouti que nous allons former au FSD pour lui apprendre ce métier nouveau à Djibouti qu’est la Finance Internationale et l’Investissement. Et je suis vraiment ravi, je le répète, peut être en tant qu’Africain non Djiboutien de voir un Président, un Chef de l’Etat et un pays qui croit fermement dans le fait qu’il faut absolument encourager le développement de l’Afrique par les Africains pour l’Afrique et dans ce cas surtout à Djibouti ou l’Union fait la Force.

La Mission du Fonds est de contribuer à une diversification économique rapide ainsi qu’un développement social et économique et une prospérité inclusive et durable. Pouvez-vous nous donner une idée de votre stratégie à court et moyen terme pour donner au FSD les moyens de ses ambitions ?

Il faut remettre les choses dans leur contexte, la création du FSD s’inscrit dans la Vision 2035, du chef de l’Etat, M Ismaïl Omar Guelleh. Elle vise à diversifier cette économie actuelle à l’horizon 2035 avec non seulement les activités portuaires et annexes comme le transport et la logistique, mais aussi tous les autres secteurs. Parce que le principe de base en termes d’économie et de finances c’est de ne jamais mettre ses œufs dans le même panier. Aujourd’hui, les activités portuaires et services annexes font tourner la roue économique nationale de façon directe ou indirecte mais qui dépend d’un partenaire économique qu’est l’Ethiopie dont le commerce à plus de 90% est fait via les infrastructures portuaires de niveau international de Djibouti. Mais le risque est réel car dès qu’il y a un ralentissement dans les activités économiques en Ethiopie, cela se ressent. Avec la COVID19 qui a ralentit l’activité économique mondiale.

C’est pour ça qu’il faut toujours diversifier le moteur de croissance et c’est là qu’on revient à la Vision 2035 qui veut diversifier l’Economie en la rendant plus inclusive et plus durable et créer des emplois, de l’ordre de deux cent mille, et d’attirer cinq cent mille touristes. Car c’est un secteur qui génère énormément d’emplois, c’est même le plus grand employeur dans le monde, soit environ dix pourcent de la main d’œuvre qui aujourd’hui reste relativement limitée en termes d’importance, de taille, d’emplois et de contribution dans l’économie nationale. Notre indicateur, qui répond à notre esprit quantitatif, c’est de tripler le PIB/Habitant, la richesse par habitant. Tout cela nécessite des moyens, et une série de moteurs économiques. C’est le rôle du FSD qui doit contribuer, réussir la diversification de l’économie dans le court et moyen terme. J’aimerais d’abord souligner que c’est le long terme qui donne les grandes orientations stratégiques que nous déclinons dans des actions à court terme pour atteindre des objectifs intermédiaires.

On ne navigue pas à vue. Nous avons une feuille de route tracée dans la Vision 2035. Il n’y a pas de baguette magique, il faut être réaliste et pragmatique car le Fonds Souverain est, le Game Changer, qui va changer la donne pour Djibouti. J’y crois absolument, j’y crois tout en étant réaliste parce que d’autres l’ont fait. Ce n’est pas comme si on était les premiers à lancer un Fonds Souverain, on sait comment ça s’est fait ailleurs, c’est ça l’avantage de commencer dans ce sens là. Parfois c’est bien d’être le premier à faire des choses et d’en être le pionnier. Mais dans ce cas précis, avoir un Fonds Souverain et en vue des soixantaines de pays qui ont lancé leur Fonds Souverain et passé leur période d’apprentissage et tout.

Aujourd’hui on a le luxe de préparer les choses et de les faire le mieux possible. En apprenant de ces success story et ne pas se compliquer la vie, donc il y a des objectifs à court, moyen et long terme. Le Fonds Souverain un fonds d’investissement et donc une épargne intergénérationnelle qui comme tout bon père de famille, comme tout citoyen Djiboutien, comme tout être humain qui veut bien épargner de l’argent chaque mois, chaque année pour sa famille en général, pour lui-même et son épouse , pour la retraite, l’éducation et autres. Il faut une épargne qui continue à croître chaque année et qu’il faut placer judicieusement, faire fructifier. Donc c’est sous forme de portefeuille d’investissement qui est constitué de toutes les classes d’actifs en fait, diversifiées par secteurs et diversifiées par géographie. On revient au principe même de ne pas placer ses œufs dans un seul panier. Ça se fait graduellement, ce n’est pas comme si on commençait avec un portefeuille d’un milliard de Dollars US. On démarre avec les moyens de bord.

Avec un portefeuille déjà avec les actifs principaux qui sont cent pourcent (100%) de Djibouti Télécom, quarante pourcent (40%) GHIH (Great Horn Investment Holding) qui a environ 27 filiales, avec toutes les activités portuaires, etc. Il y a Air Djibouti, donc nous avons 40% de ces entreprises. Et pour relativiser les choses, quand les Singapouriens ont commencé eux -mêmes leur premier Fonds Souverain, l’un des premiers en 1974, il y a un peu près de cinquante ans, qui s’appelle Temasek, quand Singapour était vraiment une île, un pays très pauvre, île marécageuse, plus de ressources naturelles, ni pétrole ni gaz, ils ont commencé avec un actif qui est Singapore télécom (Sing Tel). Mais, en fait, nous commençons avec des bases encore plus solides et des actifs plus importants que Singapour qui fut un pays plus pauvre que Djibouti.

Actuellement, nous gérons un portefeuille où tout converge (Epargne Intergénérationnelle, Intra générationnelle), et que l’on peut très bien placer auprès d’une Banque dans un compte d’Épargne. Une autre partie de notre portefeuille est en cours de constitution, donc il y a le court qui existe, il y a le moyen et long c’est le portefeuille qui est en cours de construction avec des moyens qui ont été bien pensés par le Chef de l’Etat. Ce sont d’abord les dividendes qui nous reviennent des institutions Djiboutiennes très rentables et l’autre moyen c’est les 20% des revenus des bases militaires qui sont une source très importantes de revenus de l’Etat de Djibouti pour nous permettre d’avoir du Capital à investir parce que le base de notre modèle n’est pas de réinventer la roue mais d’avoir des partenaires internationaux qui ont fait leur preuve dans tous les secteurs confondus : énergie renouvelable, data center. On doit être comme Marseille. Marseille est aujourd’hui un hub mondial grâce à sonr économie numérique avec son câble-sous marin. Dans le tourisme, dans les services financiers, il y a plein de choses à faire, parce qu’aujourd’hui il y a une demi-douzaine de Banques Commerciales. C’est ça le marché financier Djiboutien, il y a beaucoup de choses qu’on pourrait faire et dans l’Éducation, dans la Santé, etc. Tout est à faire dans tous les secteurs aujourd’hui et notre rôle c’est d’essayer de faire le maximum, car on ne peut pas tout faire. On est une source d’idées oui avec notre Capital Humain ici existant en tant qu’équipe et avec notre relationnel et notre carnet d’adresse internationale qui a ramené déjà beaucoup de gens de premier ordre. Mais de l’autre côté, on est à l’écoute c’est pour ça que nos portes sont grandes ouvertes à tous les partenaires ou Co-investisseurs, en général. On cible 25% du Capital du n’importe quel projet et 75% pour le partenaire. Les partenaires d’aujourd’hui sont internationaux, il s’agit d’Investisseurs Directs Etrangers, ce qui est très important. Tous les pays créent des institutions et font des marketings pour attirer les IDE.

L’investissement est le moteur principal de l’Économie lorsque l’on génère de la croissance économique, on crée des emplois. C’est qu’on veut faire pour Djibouti. On doit créer des emplois, de l’ordre de deux cent mille d’ici à 2035. Aussi, il faut des investissements qui créent des projets, des emplois direct et indirect, qui créent de la richesse. Il est difficile de résumer tout ça en quelques mots. Nous réfléchissons donc sur des modèles de construction sur le long terme, c’est-à-dire sur une période de 5 à 10 ans. Pour un pays, trois à cinq ans, ce n’est rien dans l’histoire d’un pays. Je reviens à trois à cinq ans en fait, parce que nous travaillons un peu sur cette base là. Oui la Vision 2035, c’est dans une douzaine d’années, mais nous avons une obligation de résultat car tout le monde nous attend et les attentes sont énormes pour le Fonds Souverain de Djibouti. Il y a des compétences internationales qui sont là. Du coup les attentes sont doubles ou triples. Donc on se dit, projetons-nous sur trois à cinq ans. D’abord, la première année, c’était l’année dernière, c’était la mise en place d’une fondation solide, même un immeuble sans fondation solide, ça s’écroule au deuxième étage. Donc fondation solide en termes de Capitale Humain, l’équipe, elle est là, c’est un travail continu. Et là on est en cours de recrutement, on renforce toujours, on recrute régulièrement en fonction des besoins. Il faut les former aussi, on a une responsabilité d’avoir des jeunes Djiboutiennes et Djiboutiens qui ont la connaissance de ces métiers là et qui s’imposent bien sûr au devant de la scène de la Finance Internationale et de l’Investissement FSD ou autres. Le secteur financier va évoluer je n’en doute pas, il y aura un marché boursier, il y aura un marché obligataire, il y aura beaucoup de choses.

Vous avez développé un programme d’investissement de 100 millions de dollars dans plusieurs projets s’inscrivant dans la réalisation du plan national de développement de Djibouti ici (Inclusion connectivité institution) rien que pour le premier trimestre 2022. Où en êtes-vous ?

Il s’agit du premier projet que nous avons lancé le 18 juillet de l’année dernière en présence du Président de la République à la signature du MOU qui est le protocole d’accord tripartite et il y a l’accord avec le ministère de l’énergie et des ressources naturelle pour travailler avec Ameya power, notre partenaire international qui a été sélectionné au niveau des TICS pour développer et construire ce projet en partenariat avec le FSD Ameya power qui est un grand opérateur de l’énergie, avec un potentiel de 30 mégawats. A côté, il y a un accord entre le FSD et Ameya power avec l’EDD qui est l’acheteur de l’énergie. C’est un secteur névralgique qui a été repris après le désengagement d’ENGIE à Djibouti et une dizaine de pays africains. C’est un projet cardinal dans la volonté d’évoluer vers la transition énergétique et les énergies vertes qui, nous offrirons l’indépendance et l’autosuffisance énergétique. La consommation totale de l’énergie à Djibouti est d’environ 120 mégawats et, durant l’été, on atteint les 140 mégawats, dont la moitié est produite localement alors que l’autre moitié est importée de l’Ethiopie.

La production nationale est environ 60 mégawats et l’énergie solaire sera de 30 mégawat, ce qui va booster la production de l’énergie nationale d’environ 50%. Il est crucial d’ajouter que c’est une énergie verte non polluante.

Nous n’oublions pas non plus l’éolien car d’ici l’été nous allons avoir les 60 mégawats de l’énergie renouvelable de la région de Goubet qui vont accélérer la tendance à l’autosuffisance avec ces 60 mégawat. Nous sommes actionnaires avec GHIH, qui est le chef de file des partenaires dans ce projet sera opérationnel dans les 18 mois parce ce qu’il faut donner du temps au temps. Le projet d’énergie solaire sortira de terre dans les 18 mois à venir et je reste prudent car nous avons commencé de zéro et ce sont des Start-up et il faut accepter que ça prenne toujours du temps. Djibouti produira de l’énergie verte dans les prochaines années et pourrait même envisager l’exportation d’énergie d’ici quelques années grâce à nos investissements importants. Nous travaillons avec des projets de 3 à 5 ans, ce qui est très réaliste, et nous avons d’autres projets avec des Startup comme PID, Meridian, le géant dans l’infrastructure, Casada dans le tourisme en Afrique, DANAC, le géant à Dubaï du secteur immobilier et touristique et le tennis (AMEA POWER) qui nous apporteront 5 à 6 points de croissance annuelle supplémentaire avec la création d’emplois directs et indirects et la création de richesse. L’impact du FSD est en train devenir tangible. Par ailleurs, le FSD a signé un protocole d’ accord avec Casada pour un programme de construction de 3 à 4 unité hôtellerie et ce dans le cadre du renforcement du secteur du tourisme qui est crucial, avec 2 à 3% du PIB de Djibouti. En Afrique, ce secteur pèse 8% du PIB en moyenne. Nous pouvons faire beaucoup.

« Le Fonds Souverain est, le Game Changer, qui va changer la donne pour Djibouti »

Le tourisme, l’industrie, l’agriculture et l’ l’immobilier sont les 4 secteurs qui génèrent le plus d’emplois, sans oublier le secteur des services et de la haute technologie car Djibouti dispose de câbles sous-marins qui en fait un hub-numérique important. Donc en évaluant tout les projets multisectoriels, aujourd’hui, on évalue un portefeuille et une autre contribution. C’est vrai qu’en un an, nous avons environ 100 millions de dollars d’investissement sur nos fonds propres, soit 25 %, mais de l’ autre côté , l’ investissement direct étranger (IDE) contribue à 300 millions de dollars de fonds propre et en général on fait jamais d’ investissement à 100 % sur fonds propres d’ investissement par ex : le projet du grand Barra c’est 30% de fonds propre et 70% de dette à l’ international qui est aussi de l’IDE et qui viennent des investissements des institutions financières sous forme de dette et c’est ainsi que ça se passe . pour les hôtels en général c’est 50 à 50, nous, on met 100 millions de dollars, l’IDE et les partenaires et d’autres parce que le travail continue vont montrer au premier trimestre 2022. Aujourd’hui c’est un an plus tard, ça évolue donc. On a un pipeline potentiel d’investissement d’environ 800 millions de dollars, si ce n’est 1 milliards de dollars donc ça évolue et on est sur une lancée. Rajouter environ 30% au PIB de Djibouti sur une saison de 3 à 5 ans pas 3 à 5 mois, donc le projet du grand barra est en cours et pour tous ces projets, il faut donner le temps au temps.

Monsieur le directeur général : l’objectif pour le FSD est d’être une source d’idées, il a des partenariats public/privé qui va booster le secteur public à Djibouti. Est-ce qu’il y a une relation de confiance qui s’est instauré ? Parce que le secteur privé est le moteur de croissance dans notre pays.

C’est un choix qui nous oblige de continuer avec le secteur public car nous sommes au service du citoyen et du secteur privé. Notre rôle est de faciliter la vie au citoyen en général et au secteur privé tout comme au secteur public pour qu’ils réussissent et qu’ils créent de la richesse et diversifie les sources de croissance. Jusqu’à aujourd’hui, le plus gros a été fait par l’Etat djiboutien en impulsant la bonne dynamique. Nous avons une lourde responsabilité vis-à-vis du secteur privé djiboutien, et je lui lance un appel pour qu’il continue et qu’il fasse plus. C’est un travail collectif, car l’union fait la force. Ce sont les PME qui sont les moteurs de l’économie dans des pays comme la Tunisie, l’Angleterre et l’Italie. C’est encore l’Etat qui pousse le secteur privé. Nous avons besoin d’un secteur privé florissant et nous travaillons à renforcer les Partenariats Public Privé en allant au contact de la grande majorité des acteurs du secteur privé. Nous nous concertons avec tout le monde et nous approfondissons nos relations en discutant de certains projets que j’ai évoqués. Le partenariat public du FSD avec le secteur privé et à l’international permet des transferts de compétences dans le cadre de PPP via le FSD, l’Etat djiboutien et le secteur privé national et international pour attirer les IDE. Tout cela va de pair avec l’esprit de concurrence qui est une bonne chose et nous encourageons les startups pour booster les très petites entreprises (TPE) en prenant des actions et des participations ou en participant à d’autres projets qui sont encore en discussions. Nous avons des projets ou en sommes partenaires avec les acteurs du secteur privé avec des potentiels diversifiés.

Pour terminer, Monsieur le directeur, Quel serait votre mot pour conclure cet entretien ?

Le FSD en tant que bras armé financier et d’investissement de l’Etat de Djibouti est un soldat qui mène le combat pour l’indépendance financière et économique de ce pays. J’en appelle à une mobilisation et un soutien général car il faut avoir un appui général des Djiboutiens, tous les secteurs confondus au niveau du public et du privé. Et il faut y croire pour nous aider à réussir car ce fonds souverain offrira une indépendance économique et financière totale à Djibouti. La majorité des pays africains restent encore vulnérables face à des institutions financières internationales qui interviennent dans l’aide au développement, mais il serait beaucoup mieux de ne compter que sur soi-même.

Le fonds souverain de Singapour représente deux fois et demie le poids économique du pays qui n’a plus besoin de personne, pas même les institutions internationales. C’est pourquoi nous devons travailler dans ce sens. Vous savez le bilan de la banque mondiale c’est 370 milliards de dollars, et vous savez l’argent qui est géré dans le fond d’investissement mondiale c’est 100 trillions de dollars. Blackrock fait 10 trillions de dollars. Donc c’est ça qu’il faut viser, on doit compter sur nous-mêmes. On réussira lorsque le FSD de Djibouti aura la taille de 2/5 du PIB national à l’instar de Singapour, des Emirats arabes unis et du Qatar. Du coup on deviendra une source de soutien budgétaire et on pourra garantir un meilleur avenir pour les générations futures.

Les pays leaders qui ont été visionnaires durant la dernière décennie ont crée des fonds souverains. Ils ont atteint leurs indépendances financières et économiques. Ils ont, entre autres, assuré l’avenir de leur pays et celle de plusieurs générations futures. Nous sommes sur le bon chemin, et Djibouti devra mener ce combat qui ne se gagnera pas dans les 2 à 3 ans. Les résultats deviendront tangibles dans 3 à 5 ans. il faut être réaliste et pragmatique en persévérant. Il faut de l’expérience réelle dans l’investissement, la finance internationale et beaucoup plus. C’est facile de critiquer théoriquement, il y aurait pas de FSD, si le chef de l’État n’avait pas lancé le programme de la vision 2035. L’autre chose, c’est en termes prise de risque dans l’investissement, d’où mon idée de portefeuille bien garni mais de notre côté, nous avons la stabilité politique, sociale et monétaire, autant d’assurances pour les investisseurs qui viennent à Djibouti pour investir.

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