Transition Énergétique en Afrique et Valeur des Minerais

0
Transition Énergétique en Afrique et Valeur des Minerais
Transition Énergétique en Afrique et Valeur des Minerais

Abdoullah Diop

Africa-Press – Djibouti. La hausse des financements liés aux minerais indispensables aux technologies énergétiques rappelle les dynamiques déjà observées dans l’exploitation minière traditionnelle. Les investissements progressent à l’échelle mondiale, mais l’Afrique n’en tire pas suffisamment profit, surtout en matière de valorisation des ressources.

Les minerais nécessaires aux technologies de la transition énergétique attirent davantage d’investissements. Mais le continent africain demeure en retrait des segments industriels les plus avancés. Les investissements dans l’extraction et le raffinage du lithium, du cobalt et du nickel ont atteint 28,62 milliards USD en 2024, selon le rapport « Global Landscape of Energy Transition Finance 2025 » de l’IRENA (Agence internationale pour les énergies renouvelables). Depuis 2018, le cumul de ces investissements s’élève à 86 milliards USD, avec une nette accélération entre 2022 et 2024, période qui concentre près des deux tiers des financements, sous l’effet de la demande mondiale en batteries, véhicules électriques et autres technologies bas carbone.

Ces investissements se dirigent principalement vers les pays qui contrôlent la chaîne de valeur, notamment le raffinage. L’extraction du lithium reste dominée par l’Australie, le Chili, la Chine et l’Argentine. L’Afrique subsaharienne n’en représente qu’une part réduite, concentrée presque exclusivement au Zimbabwe, sans capacité de transformation locale.

Pour le nickel, l’extraction est plus répartie, mais le raffinage reste dominé par la Chine et l’Indonésie. Le cobalt présente le contraste le plus marqué: la République démocratique du Congo produit l’essentiel du cobalt mondial, mais l’intégralité du raffinage s’effectue ailleurs, principalement en Chine, suivie par la Finlande, le Canada et la Norvège. Quelques pays en développement disposent de capacités limitées, mais leur poids dans la chaîne de valeur reste marginal.

Dans ce contexte, certains pays africains cherchent à capter une part plus importante de la valeur ajoutée. Le Zimbabwe prévoit de limiter certaines exportations de lithium à partir de 2027 pour favoriser la transformation locale. En RDC, les autorités ont utilisé plusieurs leviers pour revoir les conditions de production et encourager un début d’industrialisation.

Ces initiatives traduisent une volonté d’évolution. Elles s’inscrivent toutefois dans un paysage mondial où la transformation reste concentrée dans les pays disposant déjà de capacités industrielles solides, ce qui n’est pas encore le cas des pays africains.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Djibouti, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here