
Africa-Press – Djibouti. Au Centre d’Entraînement d’Ali Ouney, 373 militaires du détachement Hiil Walal ont été salués lors d’une cérémonie solennelle avant leur départ pour la Somalie. Sous la bannière de l’AUSSOM (Mission de l’Union africaine pour les opérations de soutien à la stabilisation en Somalie), ils ont rejoint hier leurs frères d’armes déjà déployés dans le secteur 4 pour poursuivre une mission de paix, d’espoir et de solidarité. Une relève symbolique et stratégique pour un pays qui, depuis 2011, ne ménage aucun effort pour la stabilité de la région.
Le centre d’entraînement d’Ali Ouney, situé dans la région d’Ali Sabieh, a vibré lundi matin passé au rythme d’un événement aussi solennel que porteur d’espoir: le départ imminent de 373 militaires djiboutiens vers la République fédérale de Somalie. Intégrés au sein du détachement Hiil Walal, ces hommes et femmes vont entamer une mission de maintien de la paix dans le cadre de la force multinationale de l’AUSSOM (Mission de l’Union africaine pour les opérations de soutien à la stabilisation en Somalie), en déploiement dans le secteur 4, une zone stratégique du centre somalien. La cérémonie, empreinte d’émotion et de fierté nationale, a été présidée par le Chef d’État-major Général des Armées, le Général de Corps d’Armée Zakaria Cheick Ibrahim. À son arrivée dans le camp du Bataillon d’Intervention Rapide, il a été accueilli avec les honneurs militaires dus à son rang. Puis, avec une solennité digne de l’enjeu, il a passé en revue les rangs alignés des 373 soldats, prêts à rejoindre le théâtre somalien sous le commandement du capitaine Ilyas Aden Ali.
Ces militaires vont rejoindre un contingent djiboutien déjà implanté en Somalie depuis 2011 dans le cadre des efforts conjoints pour sécuriser le pays face aux menaces terroristes et aux violences armées. À Beledweyne, Bulo-Burde, Jalalaqsi ou encore Dhusamareeb, les soldats djiboutiens ont déjà payé le prix fort pour défendre la paix et accompagner la reconstruction de la Somalie. Quatorze années de présence continue, de sacrifices, et de coopération bilatérale renforcée entre deux peuples frères. Le renfort de ce nouveau détachement de 373 hommes et femmes lourdement armée porte un message clair : Djibouti reste fidèle à son engagement, et cette fidélité se traduit par des actions concrètes sur le terrain. L’unité Hiil Walal – littéralement « soutien fraternel » – incarne cet esprit de fraternité entre Djibouti et la Somalie. Ce sont désormais deux contingents renforcés qui assureront, côte à côte, la sécurité et la stabilité dans une région encore fragile mais porteuse d’espoir.
Discipline, solidarité et professionnalisme du nouveau contingent
Le discours du Chef d’État-major Général des Armées, le Général de Corps d’Armée Zakaria Cheick Ibrahim a donné le ton de cette mission : responsabilité et devoir. Il a exhorté les soldats à faire preuve de discipline, de solidarité et de professionnalisme exemplaire tout au long de leur mission. Dans ses mots, une dimension profondément humaine et fraternelle a résonné : « Les Somaliens ont versé leur sueur pour nous. À notre tour, nous verserons notre sang pour eux, pour la paix, pour l’honneur.»
Le général Zakaria Cheick Ibrahim a conclu son intervention, par une parole poignante issue de la sagesse populaire somalie : « Waari meysidee, war hakhaa hadho » – Nul n’est éternel, mais chacun peut laisser sa trace dans l’histoire.
Le départ de ces soldats vers la Somalie s’est effectué hier par voie aérienne, grâce aux avions de l’Armée de l’Air djiboutienne. Tout était minutieusement planifié en amont pour assurer un déploiement fluide, sécurisé et opérationnel dès leur arrivée sur le terrain. Une coordination interarmes rigoureuse a été mise en place pour accompagner cette nouvelle phase de la mission AUSSOM.
Sur le plan opérationnel, les forces djiboutiennes auront pour mission de sécuriser les zones urbaines, d’assurer la protection des populations civiles, de collaborer avec les forces somaliennes et de contribuer à la reconstruction des institutions locales. Il s’agit donc d’un engagement multidimensionnel qui dépasse le simple cadre militaire : c’est une mission politique, sociale et humanitaire. Il est à noter que le départ de 373 nouveaux militaires constitue une contribution à une cause noble qui transcende les frontières de notre pays. Celle de sauvegarder la population civile et de mettre en place une paix durable.
Rappelons que depuis plus d’une décennie, Djibouti a su s’imposer comme un acteur crédible et constant dans le maintien de la paix en Afrique de l’Est. Aux côtés des forces somaliennes et des partenaires internationaux, son engagement en Somalie s’est consolidé dans le cadre de l’ancienne mission AMISOM (Mission de l’Union africaine en Somalie), remplacée en 2022 par ATMIS (Mission de transition de l’Union africaine en Somalie), puis aujourd’hui dans le giron de l’AUSSOM.
Cette continuité de l’engagement militaire n’est pas anodine. Elle illustre la volonté stratégique de Djibouti d’assumer pleinement son rôle de pilier sécuritaire dans une région longtemps secouée par l’instabilité. Grâce à ses forces aguerries, bien formées et disciplinées, le pays se positionne comme un modèle d’implication responsable et durable dans les efforts panafricains de paix. Parmi les 373 militaires en partance hier sur le théâtre somalien, une majorité appartient à une nouvelle génération de soldats formés dans un contexte régional post-AMISOM, où les missions de paix ne se limitent plus à la force mais s’étendent à la proximité avec les communautés locales. Ces jeunes soldats incarnent l’avenir d’une armée djiboutienne moderne, professionnelle et profondément ancrée dans une culture de paix. Le capitaine Ilyas Aden Ali, désigné pour conduire cette mission, a salué l’engagement de ses hommes et a promis une conduite exemplaire sur le terrain.
Bref, le départ des 373 militaires djiboutiens pour la Somalie symbolise la continuité d’un engagement historique, fraternel et profondément africain. Alors que la région fait toujours face à des défis sécuritaires majeurs, Djibouti réaffirme à travers cette mission que la paix est une responsabilité collective, une mission partagée, comme l’a si bien dit le Chef d’État-major Général des Armées, le Général Corps d’Armée Zakaria Cheick Ibrahim : «Chacun peut laisser sa trace dans l’histoire. » Ces militaires, eux, ont choisi de l’écrire en uniforme, au service de la paix.
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