Au port comme au souk de Djibouti, le porte-avions Charles de Gaulle ne laisse guère indifférent

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Au port comme au souk de Djibouti, le porte-avions Charles de Gaulle ne laisse guère indifférent
Au port comme au souk de Djibouti, le porte-avions Charles de Gaulle ne laisse guère indifférent

Africa-Press – Djibouti. Abdillahi D. peine à contenir son enthousiasme. L’activité dans le magasin de prêt-à-porter que ce trentenaire a ouvert récemment au centre-ville est ces jours-ci si intense que sa petite équipe d’employés composée de deux vendeurs et d’une jolie caissière multiplie les signes de fatigue. Ce qui ne les empêche pas d’avoir le sourire. Et pour cause, la fête de l’Aïd el-Fitr, combinée à l’arrivée du porte-avions Charles de Gaulle, a été synonyme d’opportunité sans commune mesure pour écouler une très grande quantité de marchandises, leur permettant de percevoir en retour une modeste prime journalière que ne saurait revendiquer la générosité ou les largesses de leur patron. « Une véritable manne », pour reprendre les mots de ce commerçant de la place avec lequel la discussion, par-delà sa satisfaction personnelle, conduit à embrasser une réalité beaucoup plus large. Une réalité que les médias ont coutume de négliger au profit des visites guidées à bord du porte-avions ou des apparats qui sacralisent sa mission.

Cette réalité, c’est celle qui sort de la bouche d’Omar Bayle, le taximan, d’Idriss A., le pompiste, d’Abdoulaziz F., depuis peu gérant d’un hôtel au cœur de la capitale. Même Aicha W., la marchande ambulante, n’est pas en reste.

Les avis sont unanimes: le porte-avions français, dont la dernière escale au port de Djibouti remonte à 2023, représente à lui seul une rentrée de devises non négligeable. Les troupes à bord, ajoutées à celles des frégates qui l’accompagnent, sont au nombre de 3000. C’est plus que les forces françaises stationnées à Djibouti dont les effectifs se situent autour de 1500. C’est aussi et surtout une vitalité économique qui débarque sur la terre ferme en même temps que ces hommes et ces femmes parmi lesquels des marins, des pilotes, des ingénieurs, etc.

La visite guidée – encore une – qu’un groupe de journalistes djiboutiens a effectuée ce matin à bord du porte-avions Charles de Gaulle a d’ailleurs coïncidé avec le ballet métallique des grues. Le chargement ? Des palettes d’eau minérale en provenance des Établissements Coubèche. Ce qui signifie de l’argent directement injecté et une revitalisation du tissu économique. Et c’est plutôt cela qui fait de la présence au port de Djibouti du porte-avions De Gaulle un événement plus que les quelques découvertes à bord encadrées par des normes protocolaires.

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