Africa-Press – Djibouti. Ce lundi matin, une délégation de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), conduite par son président, Ali Soubaneh Atteyeh, a effectué une visite de supervision au centre de rétention de Nagad.
Connu pour être un point névralgique de la gestion migratoire à Djibouti, le centre a ouvert ses portes à l’équipe venue observer, interroger, constater.
Le colonel Omar Youssouf, directeur de l’Académie de Police Idriss Farah Abaneh, a accueilli la délégation. Celle-ci intervenait dans le cadre du suivi des refoulements de migrants en situation irrégulière. Ces opérations, récurrentes, sont à la fois complexes et sensibles dans un pays carrefour comme Djibouti.
Pendant plusieurs heures, les membres de la Commission ont visité les installations. Ils ont vu les dortoirs, les cuisines, les blocs sanitaires. Ils ont rencontré les responsables du centre. Et surtout, ils ont pris le temps d’écouter les personnes retenues.
L’attention s’est portée sur l’essentiel notamment la santé, la nourriture, l’hygiène, le refus de toute violence, verbale ou physique.
L’équipe a aussi scruté l’accès à l’information juridique. Et surtout, la conformité des procédures de refoulement aux textes nationaux et aux engagements internationaux de Djibouti.
Un mDans une declaration faite à la presse, le président de la CNDH a insisté sur l’imperieuse nécessité de respecter la dignité humaine dans le cadre de ces opérations de refoulement. « Il ne saurait y avoir de gestion durable des flux migratoires sans un respect scrupuleux des droits humains », a-t-il affirmé.
La Commission a salué l’attitude des autorités. Le ministre de l’Intérieur. Le directeur général de la Police Nationale. Tous deux ont fait preuve, selon elle, de transparence et d’écoute.
A l’issue de la visite, la CNDH a publié un communiqué. Elle y reconnaît les efforts réalisés pour améliorer les conditions de rétention. Elle appelle néanmoins à poursuivre les réformes.
Des réformes nécessaires. Urgentes. Pour garantir la dignité de chaque personne migrante. Surtout les plus vulnérables.
Dans un contexte migratoire marqué par les tensions régionales, la Commission réaffirme son engagement. Elle plaide pour une gouvernance migratoire fondée sur le droit. En cohérence avec les engagements internationaux de Djibouti, notamment le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières.
A Nagad, ce matin, c’est le regard de la loi qui a traversé les grilles. Un regard calme. Humain. Car, même en exil, toute vie humaine mérite respect.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Djibouti, suivez Africa-Press