Africa-Press – Djibouti. Historique. C’est ce qualificatif qui revient comme un leitmotiv dans les interventions officielles qui, de part et d’autre, ont salué la signature vendredi à Rabat de deux protocoles d’accord entre les autorités des deux pays.
Il y a des signes qui ne trompent pas. Avec à sa tête le ministre du Travail chargé de la Formalisation et de la Protection sociale, M. Omar Abdi Said, “flanqué” de la directrice générale de la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS), Mme Deka Ahmed Robleh, la délégation djiboutienne a, au terme de ses discussions avec la partie marocaine, concédé avoir trouvé en face d’elle des interlocuteurs aussi déterminés à mener un travail de fond de manière à tracer ensemble l’itinéraire vierge à partir duquel va se déployer cette coopération accrue que les deux pays appelaient de leurs vœux ces derniers temps. Nul doute que les sujets sur la table étaient à la hauteur des enjeux. Qu’on en juge par leur importance: la santé et la protection sociale.
Le régime de protection sociale marocain pouvait faire des émules à l’autre bout du continent, qui l’eût cru ?
Revenons aux faits: voilà des années que l’éxecutif djiboutien manifestait un intérêt certain pour le régime de protection sociale marocain au point qu’il songeait à s’en inspirer pour rendre le sien à la fois plus performant et plus solide. Un partage d’expertise s’avérait nécessaire à l’aune de ces aspirations somme toute légitimes. C’est d’ailleurs à cela que le premier des deux protocoles d’accords signés vendredi à Rabat lors d’une cérémonie coprésidée par le ministre marocain de la Santé et de la Protection sociale, M. Khalid Ait Taleb, et le ministre djiboutien du Travail chargé de la Formalisation et de la Protection sociale, M. Omar Abdi Said, doit sa raison d’être. Innovations, formation et recherche sont les volets majeurs du partenariat dont les deux parties viennent de définir les modalités, faisant émerger ainsi un exemple de coopération Sud-Sud réfractaire aux modèles préexistants plutôt poussifs, quand ils ne sont pas tout simplement voués à l’échec tant le poids de la question financière se révèle écrasant que les espoirs d’aller de l’avant et de traduire les paroles en actes sont renvoyés aux calendes grecques.
La santé, socle d’une nouvelle dynamique en matière de coopération
En entérinant les deux nouveaux accords de partenariat signés vendredi dans le but de donner un second souffle à la coopération djibouto-marocaine, les autorités des deux pays ont opté pour le choix de faire de la santé leur cheval de bataille. Ainsi, le renforcement des capacités médicales, paramédicales et pharmaceutiques est ce qui donne son sens à la convention liant désormais la CNSS au CHU de Rabat. Ce texte est en soi une véritable avancée, ont indiqué les dirigeants des deux institutions en paraphant les documents relatifs à l’accord. De fait, sa mise en œuvre devrait permettre d’apporter des réponses à la hauteur des besoins, notamment dans le domaine de la formation des personnels soignants. Il importe de rappeler au passage cette réalité que l’une ou l’autre partie ne saurait oublier au moment où elle viennent de décider de rehausser le niveau de leurs échanges en matière de santé: du technicien supérieur au spécialiste en passant par le généraliste, nombre de nos professionnels de santé ont effectué leur formation au Maroc. Plus que leurs bons souvenirs du royaume chérifien, c’est par la qualité de leurs prestations qu’ils ont su forcer le respect de leurs pairs formés ailleurs. Tous ceux-là, à l’image des décideurs politiques des deux pays, gardent un œil sur le passé tout en étant résolument tournés vers l’avenir.
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