Africa-Press – Djibouti. L’Assemblée nationale s’est réunie, hier dimanche 2 novembre 2025, en séance plénière solennelle sous la présidence de Son Excellence M. Dileita Mohamed Dileita, Président de l’institution, pour procéder à la ratification, en seconde lecture, de la loi constitutionnelle n° 001/AN/25/9e L portant révision partielle de la Constitution de la République de Djibouti.Cette séance, marquée par la solennité et le sens du devoir républicain, s’est tenue conformément aux dispositions de l’article 91 de la Constitution et du Titre V du Règlement intérieur.
Elle intervient dans le cadre de la décision du Président de la République, en date du 27 octobre 2025, fixant la procédure de ratification par la Représentation nationale. La salle plénière, pleine à craquer, a accueilli pour l’occasion Son Excellence M. Abdoulkader Kamil Mohamed, Premier ministre, accompagné des membres du Gouvernement. Tous ont pris part à cet instant solennel qui marque une nouvelle page de la vie institutionnelle du pays.
Avant d’aborder le point principal de l’ordre du jour, le Président Dileita Mohamed Dileita a procédé à l’accueil du député suppléant Mohamed Hassan Mousse, appelé à siéger après avoir prêté serment, conformément aux textes en vigueur. Un moment symbolique, témoignage de la continuité du mandat parlementaire et du strict respect du cadre légal.
Revenant sur la nature de la séance, le Président a rappelé que la présente réunion avait pour objet la ratification en seconde lecture de la révision constitutionnelle, déjà adoptée en première lecture lors de la séance du 26 octobre 2025. Il a souligné que cette étape procédurale s’inscrivait dans la continuité d’un processus démocratique ouvert et transparent.
Un débat constructif empreint de maturité politique
L’honorable Abdi Issa Boulaleh, rapporteur de la Commission de la Législation, de l’Administration générale et des Droits humains, a ensuite pris la parole pour présenter le rapport de fond sur le texte. Dans une intervention claire et structurée, il a exposé les motivations, les fondements juridiques et les objectifs de la révision constitutionnelle. Selon lui, la réforme vise à consolider l’État de droit, à renforcer le fonctionnement des institutions et à adapter la gouvernance nationale aux nouvelles exigences démocratiques.
Le rapporteur a souligné que cette révision partielle n’était pas une rupture, mais une continuité logique de l’évolution institutionnelle du pays. Elle répond, a-t-il indiqué, à une volonté d’adaptation et de modernisation afin que la Constitution reste en phase avec les aspirations citoyennes et les réalités du temps présent.
Les présidents des groupes parlementaires ont ensuite été invités à s’exprimer tour à tour. L’honorable Abdourahman Awaleh Yacin, président du groupe RPP, a salué la cohérence du texte et l’esprit de concertation qui a prévalu tout au long du processus. Il a rendu hommage à la rigueur des débats et à la volonté commune des parlementaires de préserver la stabilité et l’unité nationale.
De son côté, l’honorable Ougoureh Kifleh Ahmed , président du groupe FRUD, a mis en avant « l’esprit de consensus constructif» qui a marqué les travaux. Il a rappelé que la révision constitutionnelle était « un instrument au service du progrès collectif », destiné à consolider la cohésion nationale et à accompagner les transformations de la société djiboutienne.
Dans un ton mesuré et républicain, l’honorable Ilaya Ismaël Guédi, présidente du groupe UDJ et cheffe de file de l’opposition, a réaffirmé l’importance d’une « Constitution vivante, constamment adaptée aux attentes du peuple ». Elle a salué la tenue d’un débat pluraliste et apaisé, soulignant que la confrontation d’idées, lorsqu’elle s’inscrit dans le respect mutuel, constitue le socle de toute démocratie parlementaire.
Enfin, l’honorable Abdourahman Mohamed Allalleh, député non inscrit, a souligné la maturité institutionnelle du débat et salué l’esprit de responsabilité partagé par l’ensemble des parlementaires. Il a rappelé le rôle central de la Constitution, « pilier de l’unité nationale et du vivre-ensemble », qui demeure le fondement du contrat républicain. À l’issue des interventions, le vote a été organisé sous la supervision du secrétaire du Bureau, l’honorable Saleban Daher Bileh. L’appel nominal des députés a eu lieu dans le respect strict des règles constitutionnelles, donnant lieu à un moment de grande solennité.
Après dépouillement, le Président de l’Assemblée nationale a proclamé les résultats:
« La loi constitutionnelle n° 001/AN/25/9e L est ratifiée à la majorité qualifiée requise. »
Une annonce saluée par des applaudissements nourris, témoignant de l’unité d’intention et de la conscience nationale autour de cet acte fondateur.
Une réforme pour consolider la stabilité et l’État de droit
Prenant la parole à l’issue du vote, le Premier ministre, Son Excellence M. Abdoulkader Kamil Mohamed, a salué la maturité du débat et la qualité du travail parlementaire. Il a exprimé la satisfaction du Gouvernement face à cette ratification, qu’il a qualifiée d’« avancée majeure dans la continuité républicaine et la stabilité politique». « Cette révision constitutionnelle, a-t-il déclaré, traduit la volonté du Chef de l’État et du peuple djiboutien de consolider l’État de droit et de moderniser nos institutions. Elle s’inscrit dans une dynamique d’évolution et d’adaptation aux défis du monde contemporain. »
Le Premier ministre a également félicité le Président de l’Assemblée nationale et les députés pour « la rigueur du processus, la transparence des débats et l’esprit de concertation qui ont guidé cette réforme ».
Dans son allocution de clôture, le Président de l’Assemblée nationale, Son Excellence Dileita Mohamed Dileita, a pris la mesure du moment historique que venait de vivre la Nation. Il a salué « un vote de responsabilité et de clairvoyance », rappelant que la Constitution est le socle de toute stabilité politique.
« Avec l’adoption de cette révision constitutionnelle, a-t-il déclaré, l’Assemblée nationale vient de poser le dernier jalon d’une œuvre significative, destinée à renforcer notre système institutionnel et à consolider les avancées démocratiques de notre Nation. »
Le Président a rendu hommage à la sagesse du Chef de l’État, à l’engagement du Gouvernement et à la vigilance du Parlement, qui ont permis à la République de Djibouti d’inscrire une nouvelle page dans son histoire politique.
La séance s’est conclue par l’exécution de l’Hymne national, dans une atmosphère d’unité et de fierté partagée. Cette journée restera comme un moment clé de la vie institutionnelle du pays. En ratifiant cette révision partielle de la Constitution, les représentants du peuple ont réaffirmé leur attachement aux valeurs de la République, à la stabilité du cadre politique et à la consolidation d’un État de droit moderne et inclusif. Une étape décisive pour la démocratie djiboutienne, fidèle à l’esprit de progrès, d’unité et de responsabilité qui guide la Nation depuis son indépendance.
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