Africa-Press – Djibouti. Par: Dya-Eddine Saïd Bamakhrama Ambassadeur de la République de Djibouti et Doyen du Corps Diplomatique en Arabie Saoudite
Le Hajj, cinquième pilier de l’Islam, n’est pas seulement un rite religieux accompli chaque année par les musulmans ; c’est le plus grand rassemblement spirituel que l’humanité ait jamais connu. Il incarne les valeurs d’unité et d’égalité, rassemblant les cœurs avant les corps, dans une saison bénie qui transcende les frontières politiques, les divisions géographiques et les différences ethniques.
Durant cette période sacrée, les musulmans venus des quatre coins du monde montrent comment la diversité peut devenir une source de force, et non de faiblesse, lorsqu’ils s’unissent autour d’une parole commune, tournés vers leur Créateur, avec une intention sincère de rechercher le pardon et l’unité. C’est une leçon annuelle éloquente de tolérance et d’ouverture, dont l’impact devrait s’étendre au-delà du domaine spirituel, jusqu’aux relations entre les peuples et les nations. Nous croyons que le Hajj n’est pas seulement une obligation individuelle, mais aussi une occasion annuelle de renouveler la solidarité islamique et de renforcer les liens de fraternité entre les États. De la même manière que les pèlerins se tiennent ensemble sur un même lieu, les musulmans doivent également s’unir dans la sphère politique, dans le dialogue et la coopération, pour le bien de leurs peuples et la stabilité de leurs patries. Ils doivent également tendre la main avec amour et paix aux autres nations, comme l’a ordonné Allah.
C’est ici que se manifeste le rôle crucial de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI), qui représente le cadre unificateur du monde islamique. Elle doit être une tribune pour rapprocher les points de vue, promouvoir le développement et défendre les causes et les intérêts de ses États membres – au premier rang desquels la cause palestinienne et les défis auxquels font face les minorités musulmanes dans le monde.
Le Hajj nous enseigne que notre unité n’est pas un choix, mais une nécessité, et que la voix de la sagesse se fait plus forte lorsqu’elle émane d’une position unie et d’une vision partagée. De notre position diplomatique, nous voyons dans le Hajj une opportunité de rencontre entre les diverses cultures islamiques, d’échange d’expériences et de renforcement de la coopération entre les peuples musulmans. C’est une valeur que nous devons tous préserver dans nos institutions diplomatiques et ancrer comme principe permanent, au-delà des limites du temps et de l’espace.
Mon pays, la République de Djibouti, à travers ses positions politiques équilibrées et modérées, et son engagement actif au sein de l’OCI, s’efforce de rester un pont pour le dialogue et la communication, et une plateforme de coordination entre les pays islamiques sur diverses questions. Elle croit fermement que les grands défis de notre Oumma ne peuvent être relevés que par l’unité de la parole et la conjugaison des efforts.
Enfin, en ma qualité de Doyen du Corps Diplomatique à Riyad, je tiens à saluer les efforts remarquables déployés par le Royaume d’Arabie Saoudite, sous la direction du Serviteur des Deux Saintes Mosquées, le Roi Salman ben Abdelaziz, et de Son Altesse Royale le Prince Héritier Mohammed ben Salman, pour le service des pèlerins.
Le Hajj est devenu un modèle mondial en matière d’organisation, de gestion des foules et d’administration intelligente, sans oublier les services logistiques et de santé qui permettent à plus de deux millions de pèlerins d’accomplir leurs rites dans la sécurité, la sérénité et la facilité.
Nous implorons Allah d’accepter le Hajj de tous les pèlerins, de les ramener sains et saufs dans leurs pays, purifiés comme au jour de leur naissance, et de préserver la sécurité, la stabilité et la prospérité du Royaume d’Arabie Saoudite.
Qu’il récompense généreusement ses dirigeants sages pour leurs efforts en faveur de l’Islam et des musulmans. Nous le prions aussi d’unir les rangs de notre Oumma et d’inspirer à ses dirigeants la sagesse et la détermination face aux défis, afin qu’ils puissent œuvrer à un avenir de paix et de prospérité.
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