Africa-Press – Gabon. La toile RD-congolaise est en ébullition depuis la diffusion d’une vidéo dans laquelle Augustin Kabuya, secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), dévoile sans détour l’existence d’un plan politique visant à affaiblir le Tout-Puissant Mazembe -fleuron du football de la République Démocratique du Congo- afin de nuire à Moïse Katumbi, président du club et opposant politique de premier plan.
Dans une déclaration choc, Kabuya reconnaît que le pouvoir en place a volontairement mobilisé des soutiens financiers en faveur du club rival de Lupopo, dirigé par le gouverneur Jacques Kyabula, dans une stratégie électorale destinée à limiter l’influence de Katumbi, candidat à la présidentielle de 2023.
Cette sortie du patron de l’UDPS provoque une onde d’indignation, notamment chez les acteurs de la société civile. Bienvenu Matumo, activiste du mouvement citoyen Lucha, a vivement réagi sur X (ex-Twitter): « Les révélations fournies par @AugustinKabuyaT sur la destruction de @TPMazembe à des fins politiques sont d’une extrême gravité. Le SG de l’UDPS avoue sans honte que leur régime corrompu a abandonné stratégiquement ce club lushois, fierté congolaise sur la scène internationale, pour fragiliser son président national, l’opposant Moïse Katumbi ».
Le militant poursuit, dénonçant un régime prêt à tout: « Ce pouvoir n’a plus de limites dans sa volonté d’enterrer le Congo: il tue Mazembe, détruit le championnat national et, aujourd’hui, dilapide plus de 100 millions de dollars dans des contrats de sponsoring avec des clubs européens (@AS_Monaco, @acmilan, @FCBarcelona), pendant que la République est en guerre, manque de tout et traverse une crise humanitaire sans précédent ».
Cette affaire soulève une nouvelle fois la question de l’instrumentalisation du sport à des fins politiques, dans un contexte de tensions préélectorales et de forte polarisation de la vie publique en RDC. Le silence du gouvernement face à ces accusations ne fait qu’alimenter la colère grandissante sur les réseaux sociaux.
Alors que le TP Mazembe représente depuis des décennies un symbole de fierté nationale, et sa section filles est la seule à avoir offert un trophée continental au pays sous l’ère Félix Tshisekedi, cette révélation pourrait laisser des traces durables dans l’opinion publique et entacher encore davantage la crédibilité du pouvoir en place.
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