Africa-Press – Gabon. Le Secrétaire général de la Chancellerie, Martin Obandja-Owoula, a, en lieu et place du ministre de la Justice, garde des sceaux, donné ce lundi, le coup d’envoi d’un atelier consacré à l’extradition judiciaire, comme outil essentiel de la lutte contre la criminalité transnationale. Cet atelier, fruit d’un partenariat entre le ministère de la Justice, garde des sceaux, chargé des droits humains, en partenariat avec la prestigieuse école supérieure d’Italie « Sant ‘Anna School of Advanced Studies – Pisa ». La formation prévue pour durer trois jours, se tient à l’Ecole nationale de la magistrature (ENM).
Placé sous le thème « L’extradition, moyen efficace de la coopération judiciaire », Cet atelier qui réunit magistrats, experts juridiques et experts internationaux vise à uniformiser le traitement des demandes d’extradition, actualiser les connaissances sur les procédures connexes: remise temporaire, transit, etc. ; et créer un réseau de coopération judiciaire entre magistrats gabonais et partenaires internationaux.
Dans le cours de cet atelier, l’expert et Substitut du Procureur général près la Cour d’appel de Turin, Sara Panelli, abordera les questions relatives aux procédures d’extradition sous l’angle des droits humains: « La jurisprudence évolue pour protéger les personnes contre les risques de torture ou de procès inéquitables. C’est cette balance que nous étudierons », a-t-il fait savoir.
« L’extradition n’est pas une simple formalité administrative. Elle concilie efficacité et respect des droits fondamentaux », a rappelé Martin Obandja-Owoula, Secrétaire général de la Chancellerie du ministère de la Justice, soulignant l’engagement du Gabon à harmoniser ses pratiques avec les standards internationaux, notamment les conventions de la CEMAC (2004), de l’Union africaine (2012), et celles de l’ONU contre la criminalité organisée.
Le Gabon dispose d’un cadre juridique solide en la matière, a-t-on appris, mais doit adapter ses mécanismes aux nouvelles menaces, à l’exemple de la cybercriminalité, le terrorisme, le blanchiment d’argent, etc. « Nos magistrats sont au cœur d’un équilibre délicat entre sécurité collective et garanties individuelles », a renseigné le Secrétaire général de la Chancellerie du ministère de la Justice.
Financé par le ministère italien des Affaires étrangères, ce projet s’inscrit dans un programme triennal (2024-2026). Le Professeur Renzo Gasbarri, expert en droit international, a souligné l’approche interactive des formations: « Ce n’est pas un cours traditionnel, mais un dialogue où nous apprenons autant des magistrats gabonais que nous leur transmettons notre expérience », a-t-il suggéré, à l’entame de cette formation qui ouvre la voie à trois autres sessions à venir ; renforçant ainsi la dynamique de coopération judiciaire entre le Gabon et l’Italie.
Cet atelier qui s’inscrit dans une dynamique de modernisation du système judiciaire gabonais, vise à améliorer sa crédibilité internationale. « La liberté repose sur le respect scrupuleux des lois, y compris dans les procédures d’extradition », a rappelé à l’occasion, le Directeur de l’Ecole nationale de la magistrature, Pierre Ndong Aboghé, se référant à Montesquieu.
Les conclusions des présents travaux seront évidemment transmises aux plus hautes autorités judiciaires du pays pour alimenter les réflexions sur les réformes du système judiciaire gabonais.
Elliott Ana Merveille et Bétines Makosso
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