Fermeture du Centre Culturel Mighoma à Libreville

3
Fermeture du Centre Culturel Mighoma à Libreville
Fermeture du Centre Culturel Mighoma à Libreville

Africa-Press – Gabon. Coup dur pour la scène culturelle gabonaise. L’artiste, chanteuse et sénatrice de la Transition, Annie-Flore Peilhon-Batchiellilys, a annoncé, mardi 30 septembre, la fermeture définitive du Centre culturel Mighoma (CCM) à Libreville. Inauguré il y a seulement neuf mois, ce lieu qui se voulait un phare de la culture et du partage intergénérationnel n’aura pas pu fêter son premier anniversaire, par manque de financement.

Les lieux culturels au Gabon semblent être en voie de disparition et cela s’illustre par la fermeture du Centre culturel de Mighoma inauguré, il y a de cela neuf mois par sa fondatrice, l’artiste, Annie-Flore Peilhon-Batchiellilys, qui a annoncé publiquement le mardi 30 septembre que la clé de ce centre était dorénavant sous le paillasson. «J’ai très mal au cœur», a confié la fondatrice, visiblement émue, précisant que c’est une partie d’elle qui s’arrache. Le CCM, dont la clé repose désormais sous le paillasson, laisse un vide immense au cœur de la promotion du patrimoine culturel au Gabon.

Un rêve brisé par les difficultés

D’après, sa fondatrice, le CCM avait pour vocation de restaurer et valoriser les valeurs culturelles gabonaises, d’offrir des espaces de création et de détente, et favoriser la cohabitation des générations sous la devise inspirante: «L’art au cœur de la cité».

Ce lieu accueillant, capable de recevoir entre 100 et 300 personnes, proposait une programmation riche et variée , partant des spectacles, des formations immersives, des ateliers consacrés aux danses, musiques traditionnelles, langues locales et aux autres arts de la scène. Son objectif était donc de concilier un retour aux sources avec l’intégration de l’innovation, une vision que Mme Batchiellilys juge toujours «pertinente et utile pour notre communauté».

Malgré un accueil public initial favorable et une mission louable, le centre a rapidement été confronté à des difficultés majeures. La cause principale de cette fermeture prématurée est double: d’un côté, le manque de financement structurel et de l’autre, un taux de remplissage insuffisant pour atteindre un modèle économique viable. «Toutes les charges de fonctionnement étaient devenues un gouffre», a reconnu Annie-Flore Batchiellilys. L’artiste a également révélé avoir investi la majorité de ses propres revenus de sénatrice pour tenter désespérément de maintenir l’institution à flot.

Un paysage culturel en voie de disparition

La fermeture du CCM est d’autant plus préoccupante qu’elle s’inscrit dans un contexte de régression des lieux culturels à Libreville. Le paysage culturel de la capitale se réduit désormais comme peau de chagrin, avec la transformation du cinéma le Komo en siège pour la CNAMGS, l’Institut Français du Gabon (IFG), autre pilier culturel de la ville, qui est également fermé pour travaux de rénovation et maintenant, le Centre culturel Mighoma qui met la clé sous le paillasson.

Face à ces disparitions et absences, les amoureux des arts et de la culture gabonaise n’ont plus que le Musée national des arts, rites et traditions pour valoriser leurs œuvres et promouvoir le patrimoine national. Cette double absence du CCM et de l’IFG soulève de sérieuses interrogations sur l’avenir des espaces dédiés à l’expression artistique et à la transmission culturelle au Gabon.

La triste nouvelle de la fermeture du CCM est un signal d’alarme sur l’urgence de mettre en place une véritable politique de soutien à l’initiative privée et au développement d’infrastructures culturelles pérennes mais, là encore, il faudrait passer le flambeau au ministère de la Culture et des Arts.

Thécia Nyomba (Stagiaire)

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Gabon, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here