Restitution Des Biens Mal Acquis: Appel À Macron

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Restitution Des Biens Mal Acquis: Appel À Macron
Restitution Des Biens Mal Acquis: Appel À Macron

Africa-Press – Gabon. Deux jours après le lancement sur Change.org de la pétition intitulée « Gabon: appel à la restitution des biens confisqués par la France », l’entrepreneure indépendante Elvire Nancy Dikigou Mbadinga interpelle les autorités françaises et gabonaises. Dans un contexte marqué par la visite annoncée du président Emmanuel Macron au Gabon ce mois de novembre, cette initiative citoyenne met en lumière les enjeux de justice, de dignité et de souveraineté autour des avoirs estimés à 70 millions d’euros, confisqués par la justice française à la famille Bongo.

Dans son texte adressé « à l’attention d’Emmanuel Macron, président de la République française, et des autorités gabonaises », Elvire Nancy Dikigou Mbadinga appelle à un acte fort: la restitution au peuple gabonais des biens dont la justice française a reconnu l’acquisition illicite. Ces actifs, d’une valeur estimée à près de 45 milliards de francs CFA, représentent selon elle « une occasion historique de réparer, dans la dignité, le préjudice subi et de réorienter ces ressources vers des projets de développement au service exclusif de notre Nation».

La pétition, qui connaît une diffusion plutôt lente sur les réseaux sociaux, dénonce une situation paradoxale: la confiscation des biens au nom de la justice, mais sans transfert de propriété vers le peuple lésé. « En conservant la propriété de ces actifs sans en transférer la titularité à leur propriétaire légitime, la France court le risque de glisser, malgré elle, du rôle de justicier à celui de détenteur indu de biens publics étrangers », alerte la pétitionnaire. Elle appelle à l’ouverture « d’un processus formel de transfert de propriété desdits biens au profit de l’État du Gabon, seul détenteur légitime de ces ressources au bénéfice exclusif de son peuple ».

Pour Elvire Nancy Dikigou Mbadinga, la restitution aurait une portée symbolique et politique majeure dans le contexte actuel des relations franco-gabonaises. Elle estime qu’un tel geste « renforcerait le lien de confiance entre la France et le Gabon, deux nations unies par une longue histoire et désormais appelées à refonder leurs relations sur les principes de transparence, de responsabilité partagée et de respect mutuel ».

L’initiatrice de la pétition met également en garde contre toute lecture ambiguë de la décision française, qui pourrait, selon elle, être perçue comme « un moyen de déloger du luxe français les élites africaines, comme si la prospérité africaine devait se cantonner à l’invisibilité ». Elle appelle à corriger cette perception par « une restitution claire et équitable des biens concernés».

À quelques jours de la visite du président Emmanuel Macron au Gabon, cette pétition sonne comme un appel à la cohérence entre les discours et les actes. « Restituer ces biens, c’est plus qu’un geste symbolique: c’est réparer une injustice historique, restaurer la confiance entre nos deux peuples et affirmer qu’une justice authentique ne saurait priver, mais restituer », conclut Elvire Nancy Dikigou Mbadinga, invitant la France et le Gabon à poser ensemble un acte fort de justice et de réconciliation.

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