Africa-Press – Gabon. Le président du Parti national pour le travail et le progrès (PNTP) n’a pas mâché ses mots lors de sa dernière conférence de presse: il a contesté la légitimité de l’actuel Parlement gabonais, qu’il juge totalement inféodé au pouvoir exécutif.
«En 2025, vouloir faire croire que l’actuel Parlement monocolore est le choix du peuple, c’est faire croire que les Gabonais sont nostalgiques du parti unique de l’époque d’Omar Bongo», a déclaré d’entrée, Jean Rémy Yama. Pour lui, la configuration actuelle du Parlement, composé à environ 70 % de parlementaires issus du parti au pouvoir, proportion qui augmente davantage avec l’appui de ses alliés, pose un sérieux problème de représentativité. Cette domination politique, estime-t-il, prive le Parlement de toute indépendance réelle: cette institution est «entièrement soumise au président» et ne peut, de ce fait, défendre efficacement les intérêts des populations gabonaises.
Pour illustrer ses propos, Jean Rémy Yama a évoqué le vote de la Taxe Forfaitaire d’Habitation, qu’il considère comme révélateur du manque de courage politique des élus. «C’est ce que nous avons constaté avec la fameuse Taxe Forfaitaire d’Habitation où aucun nouveau député n’a osé voter contre», a-t-il dénoncé. Le PNTP considère cette taxe comme une charge supplémentaire imposée au «petit peuple», dans un contexte socio-économique déjà difficile. Jean Rémy Yama s’est dit profondément préoccupé par l’avenir du Gabon, estimant qu’un «Parlement monocolore» est synonyme de dérives politiques et sociales.
Un choix assumé de l’opposition
Il prédit des «lendemains horribles» et affirme que «les Gabonais n’attendent rien de ce Parlement pour défendre leur cause». Tout en reconnaissant la remise en place progressive des institutions, il qualifie la période de transition de «vaste tromperie». Selon lui, les mesures «impopulaires» déjà engagées risquent d’aggraver la souffrance des populations. Face à cette situation, Jean Rémy Yama affirme la posture politique de son parti. «C’est pourquoi nous nous en démarquons en nous ancrant dans l’opposition», a-t-il déclaré.
Le PNTP appelle au respect strict de l’État de droit et à une protection accrue des couches sociales les plus vulnérables. Le parti milite également pour une révision de la Constitution et une refonte du Code électoral, qu’il juge indispensables pour restaurer la crédibilité du processus démocratique. Dans un contexte marqué par une politique d’austérité budgétaire, le PNTP affirme rester attaché au bien-être du peuple gabonais, qu’il place au cœur de son combat politique.
