Agents Des Eaux Et Forêts En Grève Pour Salaires Impayés

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Agents Des Eaux Et Forêts En Grève Pour Salaires Impayés
Agents Des Eaux Et Forêts En Grève Pour Salaires Impayés

Africa-Press – Gabon. Réuni en assemblée générale le mercredi 24 décembre à Libreville, le Syndicat national des agents des Eaux et Forêts (Synapef) a décidé d’entrer en grève sur toute l’étendue du territoire. Au cœur des tensions réside le non-paiement de cinq trimestres de primes et une dégradation alarmante des conditions de travail.

Le ton est à la fermeté. Après le dépôt d’un préavis resté sans suite, l’assemblée générale du Synapef a tranché le mercredi 24 décembre. Pour les responsables syndicaux, le respect des procédures était absolument nécessaire. «Le Code du travail est clair. Lorsqu’un préavis a été déposé, le syndicat retourne vers l’assemblée générale pour demander la conduite à tenir. Et l’assemblée a décidé qu’elle rentre en grève», a martelé le président du Synapef, Guy Roger Pambou.

Bien que le mouvement soit effectif dès ce mercredi, le syndicat entend toutefois respecter les textes en instaurant un service minimum. «Il y aura des heures arrêtées où les travailleurs seront au poste, puis au piquet de grève», précise le syndicat, soulignant que cette action n’a pas pour but d’entraver le fonctionnement de l’État mais de «pousser le patronat à comprendre la nécessité du dialogue».

Une crise de gouvernance dénoncée

Au-delà des simples revendications salariales, le Synapef dénonce une dégradation systémique de leur ministère de tutelle. S’adressant directement aux plus hautes autorités, le syndicat exprime son désarroi: le point de discorde qui reste sur le paiement de cinq trimestres d’arriérés. Le syndicat s’interroge surtout sur la fonte de l’enveloppe budgétaire: «L’application de l’arrêté 43 a été effectuée sur une enveloppe de moins de 400 millions de FCFA contre 750 millions auparavant. Le montant a été ponctionné de 40 %. Où est passée la différence?». Les syndiqués réclament également des comptes sur la destination de «300 ordinateurs portables du projet PADEG et des véhicules acquis en 2023. De plus, le flou persiste sur la répartition des 3 000 postes budgétaires, fiches bleues, promis par la présidence». Le Synapef dénonce en outre un ministère à l’arrêt qui «démoralise dangereusement ses agents ».

Un appel solennel lancé au chef de l’État

Le Synapef a tenu à préciser que sa démarche est «citoyenne, républicaine et patriotique». Dans une prise de parole empreinte de gravité, le porte-parole a interpellé le Chef de l’État: «Le ministère des Eaux et Forêts, pilier de notre souveraineté, est gravement affecté par une crise profonde de gouvernance. Nous refusons désormais le silence qui a été le nôtre depuis tant d’années. Nous vous appelons à intervenir personnellement pour que la justice soit rendue et que ce ministère retrouve sa place stratégique dans le Gabon Nouveau ».

Ainsi, le Synapef prévient qu’il saisira toutes les institutions compétentes pour que les responsabilités soient établies. En attendant, la mobilisation reste le seul mot d’ordre afin de sauver leur administration et servir la République.

Thécia Nyomba

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