Africa-Press – Gabon. À Libreville, un atelier réunit pendant quatre jours experts, institutions et communautés pour renforcer les compétences africaines en matière de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Portée par l’UNESCO et soutenue par le Japon, cette initiative vise à améliorer la qualité des candidatures africaines aux listes de la Convention de 2003 et à offrir une meilleure visibilité aux traditions vivantes du continent.
Le ministre de l’Enseignement supérieur, le Dr Simplice Désiré Mamboula, assurant l’intérim du ministère de la Culture, a ouvert ce mardi 25 novembre 2025 un atelier consacré au renforcement des capacités pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel vivant. Organisée à Libreville, cette rencontre s’inscrit dans un projet de l’UNESCO destiné à mieux représenter la richesse des traditions vivantes africaines dans les listes de la Convention de 2003.
Porté par un financement du Japon, le programme répond à des défis persistants: manque d’expertise technique, inégalités géographiques dans les inscriptions et faible visibilité des contributions africaines. Pour l’UNESCO, l’objectif est clair: accompagner les États africains dans la préparation de dossiers de candidature solides et conformes aux nouvelles exigences de la Convention.
«Ce projet vise à renforcer les compétences des États parties afin qu’ils puissent soumettre des candidatures de qualité aux listes et au registre de la Convention de 2003», a déclaré Séraphine Memine Me Zue, représentante du Bureau UNESCO de Libreville. Elle a rappelé que le patrimoine culturel immatériel constitue «le cœur vivant des identités», présent dans les savoir-faire, les pratiques sociales, les expressions artistiques et les traditions transmises au fil des générations. Sa sauvegarde, a-t-elle ajouté, est à la fois «une responsabilité collective et une opportunité pour la paix, la cohésion sociale et le développement durable».
Un patrimoine immatériel encore sous-documenté
Pour le Gabon, riche d’un patrimoine immatériel encore largement sous-documenté, cet atelier revêt une importance particulière. Le Dr Mamboula a souligné l’engagement du pays à mieux identifier et inventorier ses traditions. «Cet héritage vivant est l’essence de notre identité collective. Nous avons la responsabilité de le protéger et d’en assurer la transmission», a-t-il affirmé. Il a également rappelé le rôle central de la Direction générale du patrimoine culturel, chargée d’accompagner les communautés et les acteurs locaux dans le processus d’inscription à la Liste représentative de l’humanité.
La rencontre intervient alors que la Convention de 2003 connaît une importante évolution. À la suite d’une réflexion mondiale menée entre 2018 et 2022, les procédures d’inscription ont été clarifiées et modernisées. Les nouvelles Directives opérationnelles, publiées en 2024, s’accompagnent de formulaires entièrement révisés, destinés à rendre les listes plus dynamiques et davantage centrées sur les communautés dépositaires du patrimoine.
Réunissant jusqu’au 28 novembre des experts, responsables institutionnels et représentants communautaires, l’atelier ambitionne de renforcer les compétences techniques nécessaires à la préparation des dossiers, de favoriser la coopération internationale et d’intégrer plus fortement le patrimoine vivant dans les politiques culturelles et de développement durable. Le Gabon met en avant la candidature en cours d’inscription du Mvett, art musical et épique de la communauté Ekang.
À terme, cette initiative représente une étape décisive pour accroître la présence du patrimoine immatériel africain sur la scène mondiale. Elle offre surtout l’occasion de donner une plus grande visibilité aux traditions vivantes, reflets essentiels de l’histoire, de la créativité et de la diversité culturelle du continent.





