De Port-Gentil À L’Amérique: Sacre D’Alban Afene

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De Port-Gentil À L’Amérique: Sacre D’Alban Afene
De Port-Gentil À L’Amérique: Sacre D’Alban Afene

Africa-Press – Gabon. Consacré par le Grand Prix de la Francophonie 2025 aux États-Unis, Alban Désiré Afene voit son œuvre franchir un nouveau palier de reconnaissance internationale. À travers une vingtaine de romans, dont L’Amant de Sangomar, l’écrivain gabonais s’impose comme une voix littéraire singulière, explorant sans détour l’intime, les tensions morales, les croyances et les fractures sociales, avec une constance qui fait de la littérature un véritable outil de dévoilement et de questionnement collectif. Il a tout dernièrement présenté l’ensemble de son œuvre à Port-Gentil.

Lauréat du Grand Prix de la Francophonie 2025 aux États-Unis, l’écrivain gabonais Alban Désiré Afene confirme le rayonnement international d’une œuvre littéraire dense, audacieuse et résolument tournée vers l’exploration des zones sensibles de l’âme humaine. Le vendredi 19 décembre dernier, à la foire municipale de Port-Gentil, il a présenté son œuvre, composée d’une vingtaine de romans, parmi lesquels L’Amant de Sangomar, publié sur Amazon en 2022, sur lequel il a insisté.

Ce roman, au cœur duquel se déploie l’infidélité d’une femme de pasteur lors d’un voyage professionnel à Dakar, explore avec subtilité les fractures intimes, religieuses et morales d’un personnage féminin en quête de vérité intérieure. Loin de Libreville et des regards sociaux, Liliane Ntoma rencontre Moctar Lamine Sarr, qui devient l’amant et le révélateur d’années de frustrations enfouies. Dans cette relation clandestine, l’autrice de sa propre renaissance brise les carcans imposés par la morale religieuse et découvre que la sexualité peut être un langage, une conversation avec soi-même. L’Amant de Sangomar s’impose ainsi comme une halte littéraire dérangeante sur un sujet rarement abordé sans faux-semblants: l’infidélité féminine.

Parallèlement à cette distinction littéraire, le cinéma gabonais brillait également à Paris lors de la 7e édition du Festival L’Afrique fait son cinéma, où le réalisateur Melchy Obiang et les Studios Montparnasse ont été distingués pour Le Cœur des hommes. Deux trajectoires artistiques distinctes, mais un même signal: la création gabonaise s’exporte et s’impose.

Écrivain engagé, Afene interroge aussi les croyances et les zones d’ombre de la société africaine. «En tant qu’homme initié, j’ai entendu beaucoup de choses qui n’ont aucune base rationnelle. Dans Dans le ventre de la nuit, j’explore la place de la sorcellerie dans nos sociétés, car on va souvent chercher des réponses dans l’occultisme, quel que soit le problème», explique-t-il.

Né le 5 mars 1972 à Port-Gentil, formé à Libreville, Grenoble puis à l’Université du Québec à Montréal, Alban Désiré Afene s’installe ensuite aux États-Unis, à Las Vegas. C’est en 2009 qu’il publie Essola chez L’Harmattan, marquant son entrée en littérature. Depuis, romans introspectifs, fresques sociales, polars (Homicides 241, sept tomes) et recueils de pensée jalonnent une œuvre cohérente, exigeante et prolifique.

Convaincu du rôle structurant de la littérature, l’auteur assume son choix de l’auto-édition: « Pour les jeunes qui veulent devenir écrivains, il faut bien choisir sa maison d’édition. Moi, je m’autopublie, car ma première maison d’édition ne m’a pas accompagné comme il le fallait», confie-t-il.

Pour Alban Désiré Afene, le livre demeure une arme douce: celle qui éclaire, dérange et transforme.

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