Sigfip: Outil Anti-Erreurs Pour Les Finances Publiques

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Sigfip: Outil Anti-Erreurs Pour Les Finances Publiques
Sigfip: Outil Anti-Erreurs Pour Les Finances Publiques

Africa-Press – Gabon. S’exprimant le 11 décembre sur Gabon Télévision dans l’émission GouvActu – Le Mag, le ministre de la Réforme et des Relations avec les institutions, François Ndong Obiang, a présenté le Système intégré de gestion des finances publiques (Sigfip) comme l’une des grandes ruptures devant faire de 2026 une année différente, sur les plans institutionnel, managérial et culturel. Pour lui, «la rupture, c’est la programmation» ; c’est-à-dire la capacité de relier clairement les priorités politiques aux moyens budgétaires, puis aux résultats pour la population.

Émission phare sur la télévision nationale, GouvActu – Le Mag a reçu, le 11 décembre, plusieurs membres du gouvernement parmi lesquels, le ministre de la Réforme et des Relations avec les institutions, François Ndong Obiang, interrogé sur les réformes pour une meilleure effectivité de la Loi de finance 2026. Pour lui, le Système intégré de gestion des finances publiques (Sigfip) sera un outil fondamental pour centraliser et moderniser la gestion des finances publiques en reliant toutes les régies financières (Trésor, Impôts, Douanes, etc.).

«Tracer l’activité de la chaîne de la dépense publique de son début à sa fin…»

A la question de savoir «quelle rupture institutionnelle, managériale et culturelle rendrait 2026 différent?», François Ndong Obiang a indiqué que «la programmation» est la base. «C’est l’un des résultats. Mais pas le seul», a-t-il dit, ajoutant que l’habitat, l’accès à l’eau, à la santé sont autant d’attentes. Autrement dit, les réalisations visibles ne sont que la partie finale d’une chaîne de décisions, de financements et d’exécution qu’il faut désormais maîtriser de bout en bout.

Et c’est précisément à ce niveau que s’inscrit le Sigfip, présenté par le ministre comme «l’unique grande réforme qui arrive au milieu» de la chaîne de la dépense, avec la mission de «suivre toute cette activité financière». Selon Ndong Obiang l’objectif est de «tracer l’activité de la chaîne de la dépense publique de son début à sa fin avec un souci non seulement de traçabilité mais de transparence, d’efficacité, de redevabilité». Le Sigfip est ainsi conçu comme un outil numérique, informatisé, permettant de savoir «à quel instant nous sommes dans la chaîne dépense». Il s’agit d’une véritable modernisation institutionnelle qui change la façon dont l’État suit, contrôle et pilote l’argent public, a-t-il assuré.

Effacer les erreurs dans la chaîne de la dépense

Au-delà de l’aspect technique, Ndong Obiang a insisté sur la dimension de contrôle et de responsabilisation. Grâce au Sigfip, «on va savoir, par une action financière, qui la suit, qui la contrôle et qui l’active. On pourra plus donc tricher».

Le ministre a reconnu que, par le passé, le pays s’était «habitué à implanter dans la conscience populaire des Gabonais que nous pouvons nous contenter d’un budget d’investissement de 200 à 300 milliards», alors même que «le ministre d’État dit: mais on peut aller au-delà». Si le Gabon n’allait pas au-delà, a-t-il expliqué, «c’est parce qu’il y avait des erreurs dans la liquidation de cette dépense». Le Sigfip a donc pour ambition «d’effacer dans la chaîne de la dépense les erreurs» et de renforcer ce «rôle de gendarme» que suppose la redevabilité, y compris en matière de «sanction pénale».

François Ndong Obiang est demeuré toutefois lucide sur les limites de tout dispositif. Il a souligné qu’«on va mettre ça au clair tout en étant conscient que, pour l’instant, zéro risque n’existe pas. Et la perfection n’est pas de ce monde». Même dans «les pays qui se disent développés», a-t-il rappelé, «les hommes sont les hommes». «Il y aura toujours des couacs», a-t-il souligné.

«Un suivi plus strict» et des règles plus claires

La véritable rupture ne consiste donc pas à prétendre à un système parfait, mais à mettre en place «un suivi plus strict» et des règles plus claires, qui réduisent les marges de manœuvre pour la fraude, les retards et le gaspillage. Le Sigfip incarne ainsi une nouvelle culture managériale dans l’administration, fondée sur la rigueur, la traçabilité et la responsabilité.

Le ministre a réinscrit cette réforme dans une vision profondément politique et sociale du budget. Il a rappelé que «le budget, sa vocation politique, est de protéger les plus faibles». Cette ambition se traduit par la priorité donnée aux «besoins primaires» que sont «l’eau, l’électricité, la route, la santé, l’école». En reliant la discipline dans la gestion des deniers publics aux objectifs du chef de l’État, il a affirmé que «nous pouvons y arriver si on discipline notre façon de gérer les deniers publics». Pour François Ndong Obiang, l’ensemble de ce «process amènera certainement un progrès, un développement qui nous permettra d’être dans un Gabon un peu meilleur».

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