Africa-Press – Gabon. Au lendemain des deux premières programmations de l’émission «1 Candidat 1 Projet» produites par la Haute autorité de la Communication et diffusées sur les principales chaines de radio et télévision publiques, la plateforme Métandou Mia Mékambo a lancé, le 5 avril, une pétition pour un débat télévisé entre les huit candidats à l’élection présidentielle. Cet espace de communication sur Facebook, dédié à la province de l’Ogooué-Ivindo, estime que «ce débat revêt une importance cruciale pour vitaliser notre jeune démocratie, particulièrement au sortir de la Transition née du coup d’Etat du 30 août 2023».
Une pétition pour un appel à un débat télévisé entre les huit candidats en course pour la magistrature suprême au Gabon. Telle est la trouvaille de la plateforme Métandou Mia Mékambo qui espère faire adhérer les Gabonaises et les Gabonais à sa démarche. Une opération visant à confronter les idées et les projets des prétendants au fauteuil présidentiel. Au regard des deux premières émissions «1 Candidat 1 Projet» présentées par une très grande majorité de téléspectateurs et d’internautes comme des programmations «biaisées» et «animées par des journalistes défendant systématiquement le CTRI et son candidat», les initiateurs de cette pétition espèrent faire apprécier tous les candidats à la fois afin de faire un choix objectif.
L’idée de la pétition de la plateforme Métandou Mia Mékambo est visiblement née des émissions «1 Candidat 1 Projet» au cours desquelles les candidats Gninga Chaning Zenaba et Alain-Claude Bilie-By-Nze ont quasiment été soumis à un réquisitoire. Des émissions qui ont d’ailleurs été vivement critiquées d’autant plus que les journalistes semblaient loin de l’impartialité. Ce qui a amené les observateurs à se demander si ce «sera avec la même énergie et la même pugnacité» que les journalistes animant ces débats agiront devant le candidat Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la Transition.
Initiant la pétition, Métandou Mia Mékambo invoque «une requête enracinée dans la volonté profonde des Gabonais de mieux apprécier les candidats et faire un choix objectif». Pour les initiateurs, ce débat revêt une importance cruciale, particulièrement au sortir de la Transition née du coup d’Etat du 30 août 2023. «A travers le monde, les débats électoraux sont des moments forts dans la démocratie, des plateformes critiques où les candidats révèlent leurs plans politiques, économiques, sociaux et culturels pour le pays et s’engagent à un niveau personnel avec les électeurs», ont-ils fait savoir.
Métandou Mia Mékambo insiste donc sur le fait qu’«au Gabon où la démocratie est encore jeune et fragile», le peuple a «un besoin impératif de ce type d’exercice démocratique». Toutes choses devant permettre «de jauger l’intégrité, l’intelligence et la diligence de ceux qui aspirent à gouverner notre nation». «Les élections présidentielles de 2025 sont un moment crucial dans l’histoire de notre pays et nous méritons d’avoir toutes les cartes en main pour faire un choix éclairé et juste», indique la plateforme Métandou Mia Mékambo.
Si l’objectif de cette pétition est logiquement inatteignable, au vu du nombre de signatures (41) après plus de 24 heures, il reste qu’elle a le mérite de poser un problème de fond. Dans d’autres démocraties, l’accès au pouvoir passe nécessairement par ce type d’exercice et permet à chaque prétendant au fauteuil présidentiel de se dévoiler face aux autres.
En attendant ce à quoi la pétition aboutira, la plateforme appelle à signer cette pétition pour «réclamer ce droit fondamental, pour un débat télévisé ouvert avec les huit candidats à la présidentielle gabonaise du 12 avril 2025». Ce d’autant plus, disent-ils, que «notre avenir en dépend». Il n’en reste pas moins que même si la pétition venait à faire un raz-de-marée les textes de la HAC gérant l’équité dans la répartition du temps d’antenne entre candidats ne le prévoient pas. Ce ne sera donc pas pour cette présidentielle.
La pétition est visible sur https://chng.it/fv9Byjkr6s.
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