Révision constitutionnelle : Bilie-By-Nze recadre l’opposition

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Révision constitutionnelle : Bilie-By-Nze recadre l’opposition
Révision constitutionnelle : Bilie-By-Nze recadre l’opposition

Africa-Press – Gabon. Si 86% des sénateurs et députés ont été favorables à la révision de la Constitution, le 6 avril dernier, certains élus de l’opposition n’ont pas voulu aller jusqu’au bout de la logique entamée avec leur participation à la dernière Concertation politique. Une attitude qui a révulsé le Premier ministre, porteur du projet, étonné «du manque de courage et de cohérence de certains qui semblent ne pas pouvoir assumer publiquement les choix effectués». Bilie-By-Nze n’a pas hésité à lister les demandes de l’opposition ayant été adoptées.

Les deux chambres du parlement gabonais, convoquées par les soins du président de la République, en Congrès et ce, conformément à l’article 109 de la Constitution ont sacrifié, le 6 avril, à l’exercice de validation définitive de la révision de la Constitution. 86% de sénateurs et de députés ont accordé leur quitus à ce projet porté par le Premier ministre, Alain-Claude Bilie-By-Nze. Née de la Concertation politique organisée, du 13 au 23 février dernier, cette révision, bien que largement validée à une grande majorité, a provoqué une levée de boucliers du Chef du gouvernement face à certains politiques de l’Opposition. «Il faut du courage en politique. Il faut de la cohérence en politique. La politique requiert courage et cohérence», a-t-il laissé entendre.

Alain-Claude Bilie-By-Nze a, en effet recadré les acteurs politiques de l’opposition ayant pris part à ces Assises, mais qui, au dernier moment ont, soit a appelé à l’abstention soit à un vote contre ce projet de révision. «On ne peut pas avoir obtenu tout ce qui vient d’être énuméré et prôner l’abstention», s’est offusqué le chef de l’Administration gabonaise, après l’énumération des acquis de cette Concertation.

«Instruire le peuple et lui dire la vérité»

En effet, les groupes parlementaires Les Démocrates, au Sénat et à l’Assemblée nationale, se sont abstenus lors du vote. Or, leur président honoraire, Séraphin Akure-Davain, a été vice-président de la Concertation et participé, de bout en bout, aux travaux. Quelques minutes avant le vote, il a justifié l’abstention de sa formation politique. «Notre abstention lors des votes précédents et de ce jour traduit notre scepticisme quant au respect des engagements pris par votre camp», a-t-il fait savoir.

Malgré sa remarquable participation à cette grand-messe politique, le président honoraire des Démocrates estime que «le Parti démocratique gabonais (PDG) est en situation de monopole et partant en étant d’excès de position dominante. Ce qui est un délit aujourd’hui reconnu». «Il fait ce qu’il veut quand il vaut», a-t-il dénoncé, invitant au changement. «Le Temps du changement est proche. Il sera effectif si nous le voulons vraiment, et si nous y travaillons», a-t-il déclaré, appelant la population à s’inscrire massivement sur les listes électorales et à sécuriser son vote.

Pour le chef du gouvernement, «la respectabilité et la cohérence sont au fondement de la vie politique». Et Alain-Claude Bilie-By-Nze de rappeler que «notre devoir en tant qu’acteurs publics est aussi d’instruire le peuple et de lui dire la vérité. La vérité, c’est qu’il n’existe aucun article dans la Constitution qui traite de la transparence électorale».

Demandes de l’opposition et satisfactions

Comme pour couper court et justifier son étonnement de l’attitude des opposants ayant participé à la concertation, le Premier ministre a rappelé qu’au titre des consensus obtenus, l’opposition a suggéré un certain nombre d’éléments qu’il n’a pas manqué de lister. «Le passage de 18 ans à 30 ans révolus pour l’âge d’éligibilité pour le président de la République est une revendication de l’opposition». De même, le passage de 40 ans à 35 ans révolus de l’âge d’éligibilité des Sénateurs, était une «demande de l’Opposition que la Majorité a trouvé cohérente et a acceptée». Le Premier ministre a également cité «le passage de 20 millions de francs CFA à 10 millions de francs CFA pour la caution de candidature à l’élection présidentielle ; la Majorité voulait 100 millions de francs CFA, l’Opposition a voulu 10 millions de francs CFA. Nous avons accepté et cela a été acté».

Poursuivant, Bilie-By-Nze a laissé entendre que l’opposition a aussi demandé la réduction des cautions de candidature pour les élections législatives, sénatoriales, locales. Elle a demandé et obtenu le «maintien du statu quo ante pour le financement des élections politiques, à la demande de l’Opposition (…) La nomination des Sénateurs par le Président de la République, de manière équitable entre Majorité et Opposition (…) ; l’accord de principe sur l’inscription des primo-électeurs en tous lieux du territoire national, à la demande de l’Opposition ; l’accord sur l’achèvement du chantier de l’introduction de la biométrie dans le processus électoral».

Pour rappel, la révision constitutionnelle consacre entre autres, le principe de l’alignement de tous les mandats politiques et harmonisation de leur durée à cinq ans (mandats du Président de la République, des sénateurs, des députés et des élus locaux), la non-limitation de tous les mandats politiques, l’adoption du scrutin à un tour pour toutes les élections politiques ; le passage de 18 ans à 30 ans : âge d’éligibilité pour le Président de la République, le passage de 40 ans a 35 ans : âge d’éligibilité pour les sénateurs, le passage du délai d’enrôlement de 45 à 30 jours.

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