Séraphin Moundounga: de L’Exil À la Vice-Présidence

1
Séraphin Moundounga: de L'Exil À la Vice-Présidence
Séraphin Moundounga: de L'Exil À la Vice-Présidence

Africa-Press – Gabon. Héros d’un refus devenu destin, Séraphin Moundounga accède, ce 5 mai 2025, à la vice-présidence de la République gabonaise, ultime tournant d’un parcours marqué par l’intégrité, l’exil et l’engagement démocratique. Dans le sillage de la refondation institutionnelle portée par le président Oligui Nguema, cette nomination consacre un homme qui, en quittant le pouvoir en 2016, en a peut-être posé les premières pierres.

Il est de ces trajectoires politiques que l’histoire retient pour leur cohérence, leur courage, leur prix. Celle de Séraphin Moundounga s’inscrit dans cette lignée. Né le 29 février 1964 à Tchibanga, juriste rigoureux et homme de devoir, il choisit en 2016, alors ministre de la Justice et vice-Premier ministre du régime Bongo, de dire non. Non à la réélection contestée, non au refus de transparence, non à la violence institutionnalisée. Un geste rare, public, retentissant, qui précipite son départ du gouvernement et son exil en France.

Un exil fondateur sous la menace

Mais ce départ, loin d’être une retraite, fut une traversée du désert jalonnée d’actes. Menacé de mort après une attaque ciblée contre son domicile à Angondjé – attaque aux allures de tentative d’élimination physique –, il fuit précipitamment Libreville dans la nuit du 10 au 12 septembre 2016. De Yaoundé à Bruxelles, puis Paris, l’homme refonde son combat dans la distance, loin des oripeaux du pouvoir. Il crée l’ONG UNITÉ, donne des cours en université, écrit, publie, milite. Sa voix devient celle des sans-voix, son verbe, celui de la justice exilée.

Sa thèse sur «L’Union européenne et la paix en Afrique subsaharienne» – soutenue à Grenoble II – et son essai Union européenne, Afrique-Chine: jeu et enjeux pour la paix, publié chez L’Harmattan, traduisent une pensée articulée, stratège, visionnaire. Son engagement, lui, reste viscéralement gabonais. Il ne cesse de dénoncer la répression de 2016, allant jusqu’à être poursuivi en diffamation pour ses propos contre Ali Bongo. Peu importe. Moundounga n’a jamais cédé à l’amnésie de l’exil.

Le retour d’un esprit de justice

Lorsque la junte militaire emmenée par Brice Clotaire Oligui Nguema renverse le régime Bongo le 30 août 2023, le retour de Moundounga devient inéluctable. En octobre, il foule à nouveau le sol gabonais, investi aussitôt à la tête du Conseil économique, social et environnemental de la Transition, où il structure les premières réflexions d’avenir. Mais c’est le 5 mai 2025 que son destin politique reprend toute sa grandeur: il est nommé vice-président de la République du Gabon, principal adjoint du président Oligui, dans un exécutif redessiné pour incarner une nouvelle ère de probité, de responsabilité et de réconciliation.

En lui confiant la vice-présidence, le pouvoir en place ne rend pas seulement hommage à une carrière ou à une compétence, mais à un acte de rupture. À un homme qui, jadis, a préféré perdre ses titres plutôt que son honneur. À un exilé que la République rappelle, non pour effacer le passé, mais pour l’embrasser, l’assumer, et en faire une source de légitimité retrouvée.

Ainsi s’écrit la nouvelle page de Séraphin Moundounga. Non comme un retour au bercail, mais comme l’accomplissement d’un exil fondateur. Dans un pays en reconstruction, il incarne à la fois la mémoire du combat et l’espoir d’une gouvernance réinventée.

Héros d’un refus devenu destin, Séraphin Moundounga accède, ce 5 mai 2025, à la vice-présidence de la République gabonaise, ultime tournant d’un parcours marqué par l’intégrité, l’exil et l’engagement démocratique. Dans le sillage de la refondation institutionnelle portée par le président Oligui Nguema, cette nomination consacre un homme qui, en quittant le pouvoir en 2016, en a peut-être posé les premières pierres.

Il est de ces trajectoires politiques que l’histoire retient pour leur cohérence, leur courage, leur prix. Celle de Séraphin Moundounga s’inscrit dans cette lignée. Né le 29 février 1964 à Tchibanga, juriste rigoureux et homme de devoir, il choisit en 2016, alors ministre de la Justice et vice-Premier ministre du régime Bongo, de dire non. Non à la réélection contestée, non au refus de transparence, non à la violence institutionnalisée. Un geste rare, public, retentissant, qui précipite son départ du gouvernement et son exil en France.

Un exil fondateur sous la menace

Mais ce départ, loin d’être une retraite, fut une traversée du désert jalonnée d’actes. Menacé de mort après une attaque ciblée contre son domicile à Angondjé – attaque aux allures de tentative d’élimination physique –, il fuit précipitamment Libreville dans la nuit du 10 au 12 septembre 2016. De Yaoundé à Bruxelles, puis Paris, l’homme refonde son combat dans la distance, loin des oripeaux du pouvoir. Il crée l’ONG UNITÉ, donne des cours en université, écrit, publie, milite. Sa voix devient celle des sans-voix, son verbe, celui de la justice exilée.

Sa thèse sur «L’Union européenne et la paix en Afrique subsaharienne» – soutenue à Grenoble II – et son essai Union européenne, Afrique-Chine: jeu et enjeux pour la paix, publié chez L’Harmattan, traduisent une pensée articulée, stratège, visionnaire. Son engagement, lui, reste viscéralement gabonais. Il ne cesse de dénoncer la répression de 2016, allant jusqu’à être poursuivi en diffamation pour ses propos contre Ali Bongo. Peu importe. Moundounga n’a jamais cédé à l’amnésie de l’exil.

Le retour d’un esprit de justice

Lorsque la junte militaire emmenée par Brice Clotaire Oligui Nguema renverse le régime Bongo le 30 août 2023, le retour de Moundounga devient inéluctable. En octobre, il foule à nouveau le sol gabonais, investi aussitôt à la tête du Conseil économique, social et environnemental de la Transition, où il structure les premières réflexions d’avenir. Mais c’est le 5 mai 2025 que son destin politique reprend toute sa grandeur: il est nommé vice-président de la République du Gabon, principal adjoint du président Oligui, dans un exécutif redessiné pour incarner une nouvelle ère de probité, de responsabilité et de réconciliation.

En lui confiant la vice-présidence, le pouvoir en place ne rend pas seulement hommage à une carrière ou à une compétence, mais à un acte de rupture. À un homme qui, jadis, a préféré perdre ses titres plutôt que son honneur. À un exilé que la République rappelle, non pour effacer le passé, mais pour l’embrasser, l’assumer, et en faire une source de légitimité retrouvée.

Ainsi s’écrit la nouvelle page de Séraphin Moundounga. Non comme un retour au bercail, mais comme l’accomplissement d’un exil fondateur. Dans un pays en reconstruction, il incarne à la fois la mémoire du combat et l’espoir d’une gouvernance réinventée.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Gabon, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here