Séraphin Moundounga Nommé Vice-Président de la République

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Séraphin Moundounga Nommé Vice-Président de la République
Séraphin Moundounga Nommé Vice-Président de la République

Africa-Press – Gabon. Conformément à l’article 48 de la constitution, le Président de la République, Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement Brice Clotaire Oligui Nguéma, a nommé ce lundi 05 mai 2025 aux fonctions de Vice-président de la République, l’ancien Président du Conseil économique-social et environnemental de la transition, Séraphin Moundounga. Qui est Séraphin Moundounga?

Né le 29 février 1964 à Tchibanga dans la province de la Nyanga, Séraphin Moundounga travaille tout d’abord dans l’enseignement (1985-1990). De 1990 à 1996, il devient député ainsi que secrétaire du groupe parlementaire du Parti démocratique gabonais (PDG) à l’Assemblée nationale. Il est ensuite premier questeur de 1997 à 2009. En 1995, il entre au bureau politique du PDG, dont il devient membre du Comité permanent du Bureau politique de l’ancien parti au pouvoir en 2008.

Parallèlement à sa carrière politique, Séraphin Moundounga entreprend des études de droit à partir de 2001. Il étudie à l’université Paris I (2001-2005) ainsi qu’à l’École doctorale de sciences juridiques de Grenoble II, où il obtient un doctorat en droit public (2012) après avoir rédigé une thèse intitulée « L’Union européenne et la paix en Afrique subsaharienne », sous la direction de Josiane Tercinet.

De 2010 à 2014, il exerce la fonction de ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique dans les gouvernements de Paul Biyoghé Mba et de Raymond Ndong Sima.

Pendant son passage au ministère de l’Éducation, une enquête met à jour en 2013 un réseau frauduleux de faux bulletins de note dans le milieu scolaire gabonais. Séraphin Moundounga décide alors de rétrograder les élèves coupables afin qu’ils ne puissent pas passer le baccalauréat, mais est désavoué quelques mois plus tard par le président Ali Bongo, qui les réhabilite.

À partir d’octobre 2013, il doit faire face à un mouvement de grève à long terme des enseignants gabonais, qui paralyse de secteur de l’éducation. Ces derniers réclament une revalorisation salariale et des meilleures conditions de travail, ainsi que le limogeage de Séraphin Moundounga, qu’ils accusent d’être à l’origine de leurs problèmes. Des mesures prises par le ministre concernant les conditions de passage en classe de seconde ou le déroulement du baccalauréat, sont notamment critiquées. En décembre 2013, afin de mettre fin à la grève, le président Ali Bongo décide d’annuler les mesures prises par le ministre.

Lors du remaniement du 28 janvier 2014, il est nommé ministre de la Justice et Garde des sceaux par Daniel Ona Ondo, ainsi que second vice-Premier ministre.

À la suite de l’élection présidentielle du 27 août 2016 ayant permis la réélection d’Ali Bongo et ayant provoqué de nombreuses violences et contestations dans le pays, Séraphin Moundounga annonce le 5 septembre 2016 qu’il démissionne de son poste de ministre et qu’il quitte le PDG.

Il explique son geste par le refus d’Ali Bongo de procéder au recomptage des votes, ce qui aurait permis selon lui de garantir la paix sociale, et déclare qu’il souhaite « bénéficier de sa totale liberté ». À la suite de sa démission, dans la nuit du 6 au 7 septembre, des individus cagoulés se seraient introduits chez lui dans le quartier d’Angondjé à Libreville. Bien qu’il ne fût pas chez lui ce soir-là, il estime que ces derniers étaient venus pour l’assassiner, car pensant l’y trouver. Craignant pour sa sécurité, il se réfugie en France quelques jours plus tard.

Durant son exil, il fonde en septembre 2016 l’ONG de droit français « Union pour la nation, l’intégrité, le travail et l’égalité » (UNITÉ), qu’il préside, dans le but de défendre les valeurs démocratiques et les droits humains, ainsi que pour « accompagner les parents et familles de victimes » à la suite des violences post-électorales au Gabon.

Le 26 mai 2018, il est mis en examen aux côtés de Marie-Christine Saragosse, PDG du groupe France Médias Monde, pour « diffamation publique » envers Ali Bongo, après avoir déclaré le 24 septembre 2016 sur la chaîne France 24 que ce dernier avait « triché » lors de l’élection présidentielle et qui avait provoqué un « désastre démocratique » au Gabon. Le 19 octobre, le TGI de Paris les renvois tous les deux devant le tribunal correctionnel.

Après la chute du régime d’Ali Bongo en 2023, Séraphin Moundounga affiche son soutien au coup d’État militaire, appelant les putschistes à effectuer une transition « inclusive ». Il fait son retour au Gabon en octobre de la même année, après 7 ans d’exil en France. Le 25 octobre 2023, il est nommé président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) de la Transition, une institution au rôle consultatif chargée de donner un avis sur la manière dont le pays est géré.

Après la chute du régime d’Ali Bongo en 2023, Séraphin Moundounga affiche son soutien au coup d’État militaire, appelant les putschistes à effectuer une transition « inclusive ». Il fait son retour au Gabon en octobre de la même année, après 7 ans d’exil en France.

Le 25 octobre 2023, il est nommé président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) de la Transition, une institution au rôle consultatif chargée de donner un avis sur la manière dont le pays est géré.

Alph’-Whilem Eslie et Tryphène Lembah

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