Africa-Press – Gabon. Cédric Tchissambou, acteur civique dans l’Ogooué-Maritime et ancien candidat aux législatives, a tenu un point de presse ce samedi 15 novembre dans un hôtel de Port-Gentil. Face aux révélations du procès Bongo–Valentin, ouvert le 10 novembre dernier, il a dénoncé le « mutisme préoccupant » de plusieurs personnalités politiques auparavant proches d’Ali Bongo Ondimba et désormais membres de l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB, au pouvoir). Selon lui, ce silence « peut s’apparenter à une complicité passive » dans les détournements mis en lumière.
« Les révélations faites depuis l’ouverture de ce procès sont alarmantes: des sommes colossales d’argent public ont été détournées et blanchies. Nous apprenons que certains bénéficiaient de bonus atteignant des centaines de millions de francs CFA », s’est indigné M. Tchissambou.
L’acteur civique a analysé les faits marquants du procès, qu’il considère comme un tournant majeur dans la lutte contre l’impunité et la corruption ayant miné le pays sous l’ancien régime. Il a salué les plus hautes autorités pour l’organisation de cette session criminelle spécialisée, estimant que les débats révèlent « l’ampleur de la corruption qui gangrenait le système »
Pour lui, si ces fonds avaient été investis dans l’intérêt général, auraient permis la construction « des routes modernes, des hôpitaux équipés, des écoles dignes et des services publics efficaces ». Il exhorte par ailleurs toutes les personnes citées à venir s’expliquer devant la justice.
Tchissambou a également appelé les acteurs de la société civile vivant à l’étranger à « plus d’unité » dans cette lutte qu’il qualifie de « combat du peuple ».
« Critiquer depuis l’extérieur ne suffit pas, il s’agit de l’argent de tous les Gabonais. Nous devons ensemble soutenir ce processus judiciaire pour restaurer la confiance et la dignité nationale », a-t-il insisté.
Mais sa principale indignation reste tournée vers les responsables politiques de l’UDB, restés totalement silencieux depuis l’ouverture du procès. Pour lui, cette attitude « interroge » et « peut être interprétée comme une forme de complaisance ».
« Au Président de la République, nous sommes surpris par le silence des hommes politiques de votre parti et de vos alliés. Ce silence est inquiétant et peut être perçu comme une forme de complicité. Nous appelons chacun à prendre ses responsabilités et à se positionner clairement en faveur de la justice et de la transparence », a lancé l’acteur civique.
Cédric Tchissambou estime que cette interpellation s’inscrit dans la nécessité urgente de rompre avec les pratiques occultes qui ont longtemps façonné les sphères politique, familiale et professionnelle au Gabon. Il rappelle que pendant que certains détournaient les ressources du pays, la population, elle, continuait de faire face à « la misère, le chômage, la famine, l’insalubrité, les inondations, le manque de soins, et une école constamment en difficulté ».
Jean-Jacques Rovaria Djodji
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