Africa-Press – Gabon. Dénonçant les récentes modifications de la loi électorale relatives notamment à la suppression de l’enveloppe accolée lors des élections d’août prochain, une partie de l’opposition exhorte Ali Bongo à ne pas promulguer la loi votée au Parlement au risque de nouvelles tensions avant les scrutins au cours desquels des achats de votes pourraient s’effectuer.
Le week-end écoulé, des acteurs de l’opposition et de la société civile n’ont pas caché leur intention d’appeler à la mobilisation des Gabonais si les autorités tiennent à modifier la loi en plein processus électoral. Pour éviter des tensions avant même les élections prévues dans le pays le 26 août prochain, Ali Bongo est invité à ne pas promulguer les dernières modifications adoptées par le Parlement concernant notamment la suppression de l’enveloppe accolée qui suppose que les électeurs pourraient à nouveau monnayer leurs votes comme cela se faisait les années antérieures.
«Avec les enveloppes accolées, il était devenu impossible d’acheter les votes parce que les électeurs ne pouvaient plus sortir de l’isoloir avec les bulletins des candidats qu’ils n’ont pas élus pour donner la preuve à l’acheteur qu’ils ont bien voté pour lui ou pour son candidat. Aujourd’hui, ce système est à nouveau possible avec les modifications opérées dernièrement», a regretté Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, dimanche 16 juillet, lors d’une sortie du parti PLC à Nzeng-Ayong (Libreville).
Si des acteurs de la société civile, à l’instar de Geoffroy Foumboula Libeka du Copil Citoyen ont déjà dénoncé la modification des articles 77, 95 et 102 du Code électoral moins de deux mois avant les élections générales, Paul-Marie Gondjout a, quant à lui, rappelé que ces modifications n’ont jamais fait l’objet des débats de la concertation politique de février dernier.
«C’est le lieu d’interpeller le chef de l’État qui est la clé de voûte des institutions, le garant de la cohésion nationale, lui qui a voulu avoir des élections apaisées de ne pas promulguer cette modification scélérate de la loi électorale. C’est que nous attendons de lui, car il est temps de sauver ce processus électoral déjà très mal engagé», a déclaré sur Twitter, dimanche, le président du parti Union nationale initiale (Uni), non sans condamner «un recul sérieux et grave du processus de transparence électorale adopté par toute la classe politique autour du président Omar Bongo, en 2006, lors des Accords d’Arambo».
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