Africa-Press – Gabon. Interrogé à Paris lors de l’AFCON Diaspora Tour, Bruno Ecuélé Manga a réagi avec humour au surnom « Paul Biya » que lui attribuent certains supporters. Une plaisanterie qui, pourtant, soulève en filigrane un véritable débat: celui du vieillissement de l’ossature des Panthères et de la nécessité d’accélérer la transition vers une nouvelle génération.
À Paris, la journaliste Samia Metheni, France 24 a demandé à Bruno Ecuélé Manga pourquoi les Gabonais le surnommaient ‘’Paul Biya’’. Souriant, le défenseur a répondu sans détour: « Paul Biya, c’est parce que je suis le plus ancien de l’équipe, c’est pour ça ! (…) Il y a les plus jeunes qui sont là et moi je suis le plus ancien, donc j’essaie d’apporter mon expérience. Et ils savent aussi qu’avec Paul Biya, on ne peut pas faire n’importe quoi, c’est ça !», Rien que ça !
Un trait d’humour qui a fait réagir, tant la comparaison renvoie à l’image d’un dirigeant installé durablement au pouvoir, parfois perçu comme peu enclin à céder la place. Or, dans le cas d’Ecuélé Manga, 37 ans et titulaire indiscutable depuis plus de dix ans, la question de la relève se pose avec insistance.
Un vestiaire qui tarde à se renouveler
La défense centrale gabonaise apparaît vieillissante, et le statut quasi immuable d’Ecuélé Manga, aux côtés d’Aaron Appindangoye, peut, malgré son expérience indéniable, freiner l’émergence d’une nouvelle garde. Le parallèle avec ‘’Paul Biya’’ traduit ainsi une réalité sportive: les cadres, notamment en défense, restent solidement en place, même lorsque la courbe de performance décline.
En plaisantant sur le surnom ‘’Paul Biya’’, Ecuélé Manga a sans doute voulu dédramatiser son statut de taulier du vestiaire. Pourtant, sa réponse révèle un véritable besoin: celui de repenser la gestion générationnelle des Panthères. Mais que peut véritablement faire le staff et le sélectionneur national? La question reste posée !
De fait, le phénomène dépasse le seul cas d’Ecuélé Manga. À l’approche de la CAN 2025 au Maroc, plusieurs piliers sont présents en sélection depuis une décennie et tutoient ou dépassent la trentaine: Pierre-Emérick Aubameyang (36 ans), Guélor Kanga (35 ans), Aaron Appindangoye (33 ans), ou encore Mario Lémina et Didier Ibrahim Ndong, désormais trentenaires.
Face à eux, les jeunes peinent à saisir leur chance, soit par manque de formation complète, soit par absence d’un réel transfert d’expérience structuré. Mais le vrai problème, se trouve dans le manque d’organisation et de professionnalisation des compétitions domestiques.
C’est exactement à ce niveau que la relève du Onze national doit être repensé. Les trois quarts des internationaux, pour ne pas dire la totalité, évoluent à l’étranger, particulièrement en Europe, avec des résultats en ‘’trompe l’œil’’. Le National foot? Du pipeau, ça joue au ‘’Yoyo’’ !
Le 24 décembre en cours les Panthères Gabon, ce sera »Jour de CAN » pour le vice-Capitaine des Panthères, Bruno Ecuélé Manga et ses coéquipiers sui croiseront le fer avec les Lions indomptables du Cameroun, dans un derby sous-régional des fauves à couper le souffle.
Dans le Groupe F de la CAN TotalEnergies 2025, le Gabon affrontera, après le Cameroun, respectivement le Mozambique (28 décembre) et la Côte-d’Ivoire (31 décembre). La »Saint Sylvestre » laissera assurément des traces au Gabon.
M.-O. Mignonne et Nkili Akieme





