Africa-Press – Gabon. Pour avoir soustrait plus de 16 millions de francs CFA aux assurés de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), Audrey Mounguengui, veuve Kameni Tchakelin, ancienne gestionnaire de comptes de la succursale de Nkok, a été condamnée lundi par la Cour criminelle spéciale à dix ans de réclusion criminelle, dont 37 mois ferme. Ayant déjà purgé 36 mois, elle devrait être libre en décembre prochain.
Principale suspecte dans l’affaire du détournement de plus de 16 millions de francs à la CNSS, Audrey Mounguengui a été condamnée lundi 24 novembre 2025 à dix ans de réclusion criminelle, dont 37 mois ferme par la Cour criminelle spéciale. Selon le quotidien l’Union, cette ancienne gestionnaire de comptes en fonction au sein de la succursale de Nkok, employée depuis quatorze ans par l’institution, a reconnu les faits. Elle a expliqué devant la cour son mode opératoire: «la falsification systématique des avis à contribution et des quittances pour soustraire des cotisations sociales», précisant avoir agi seule. Les montants détournés variaient entre 900 000 et 4 millions de francs par opération.
Pour justifier ses actes, la mère de trois enfants a invoqué la maladie de son mari camerounais et un endettement important. Incarcérée depuis octobre 2022, elle a appris en prison le décès de son époux, parti dans son pays après avoir quitté le domicile conjugal.
Libre dès décembre 2025
Lors des débats, les positions des parties se sont opposées. L’avocat de la CNSS a réclamé la peine maximale de vingt ans de réclusion afin de «dissuader d’autres voleurs». À l’inverse, la défense a plaidé l’indulgence, rappelant les souffrances endurées par sa cliente et son casier judiciaire vierge. Le ministère public a requis dix ans de prison, dont cinq ans ferme, en reconnaissant des circonstances atténuantes.
La cour a finalement suivi le parquet sur la peine globale, mais a réduit la partie ferme. Elle a déclaré Audrey Mounguengui coupable avec circonstances atténuantes. Outre l’emprisonnement, elle devra rembourser l’intégralité des 16 735 750 francs détournés et verser 100 000 francs de dommages et intérêts. La CNSS a été déboutée de sa demande de cinq millions.
Ayant déjà purgé 36 mois de détention, Audrey Mounguengui sera libérée dans un mois.





