Africa-Press – Gabon. Le Directeur général de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), Olivier Rebienot Pellegrin a rassemblé mardi (en présentiel et par visio-conférence) son personnel à l’agence de Bikélé, dans la commune de Ntoum. Le rendez-vous qui fait suite aux rencontres avec les associations de retraités et les partenaires sociaux avait pour but de faire une autocritique, un bilan de l’année 2024 et dresser les perspectives d’avenir de la caisse dont dépend la survie des milliers de retraités du secteur privé au Gabon.
Face aux agents, Olivier Rebienot Pellegrin a tenu un langage de vérité. A propos des difficultés, le patron de la caisse a pointé la question du recouvrement, des moyens roulants, des fraudes et du capital humain peu formé au métier de la sécurité sociale.
A propos des fraudes, par exemple, Rebienot Pellegrin a révélé l’existence de fraudes massives lors de la bancarisation de 8 800 assurés. Ces fraudes ont eu lieu parfois avec des complicités internes à la caisse, s’est-il désolé.
Innovations
Olivier Pellegrin a décliné une feuille de route claire: accélération de la digitalisation avec le portail e-CNSS et le système SAM, tolérance zéro contre la fraude et réouverture du centre de formation pour renforcer les compétences du personnel.
En 2024, un recensement biométrique du personnel a révélé que seulement 9% du personnel de la caisse est formé dans les métiers de la sécurité sociale. Une donnée qui donne froids dans le dos alors que la CNSS emploie actuellement 1 776 agents. Les formations envisagées doivent briser cet écart afin d’améliorer les prestations de la caisse.
Enfin, le Directeur général a insisté sur la nécessité de responsabiliser les agents. Selon lui, certains réclament des avantages sans assumer leurs obligations professionnelles.
« Nous faisons le point pour faire remarquer au personnel ce qui n’a pas été et essayer de le sensibiliser sur ce que nous souhaitons voir pour améliorer le service à nos assurés », a résumé M. Rebienot Pellegrin.
Satisfaction
Le Délégué du personnel de la CNSS, Wilfrand Sosthène Mabicka a salué la gouvernance participative instaurée par l’actuelle direction générale. Selon lui, le DG se distingue par une communication constante et une ouverture au dialogue avec les partenaires sociaux, ce qui a permis de préserver plusieurs acquis, notamment les avances conventionnelles et la gratification de performance.
Tout en appelant les agents à plus de rigueur et de discipline, Wilfrand Sosthène Mabicka a rappelé au sujet des reformes en cours dans la maison que « l’on ne peut pas faire d’omelette sans casser les œufs ».
Le rendez-vous de Bikelé a aussi été l’occasion de présenter la nouvelle présidente du Conseil d’administration, Alphonsine Mbie N’Na Epse Olame, élue le 14 août dernier à l’unanimité de ses pairs.
Depuis la fin de l’administration provisoire, la CNSS est engagée dans une profonde réforme de son mode de fonctionnement. L’institution, autrefois vilipendée à longueur de journée regagne progressivement la confiance des assurés.
La stratégie actuelle repose sur trois piliers: modernisation numérique, discipline interne et rigueur dans la gestion financière.
Pour les syndicats, la réussite de ce chantier dépendra avant tout de l’adhésion totale des agents à la vision managériale du Directeur général.
Nkili Akieme
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