Crimes Rituels: Rites et Traditions en Défense

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Crimes Rituels: Rites et Traditions en Défense
Crimes Rituels: Rites et Traditions en Défense

Africa-Press – Gabon. Alors qu’une ombre de peur s’étend sur les rues de Libreville suite à la découverte de plusieurs corps sans vie, le Conseil national des rites et traditions du Gabon (CNRTG) est sorti du silence. Le samedi 27 décembre, les voix des anciens se sont élevées pour rejeter la violence et laver l’honneur des praticiens traditionnels, trop souvent pointés du doigt dans ce climat de psychose.

Dans une capitale meurtrie par des disparitions et des scènes de crimes rappelant les heures les plus sombres du pays, Tare Nkom’ening, président du Conseil national des rites et traditions du Gabon, a pris la parole avec une émotion à peine contenue, le samedi 27 décembre face à la presse. Pour lui, la douleur des familles ne doit pas se transformer en une chasse aux sorcières injuste. «Le Conseil des rites et traditions, il y a déjà plusieurs années, a condamné avec fermeté tout ce qui se passe dans notre pays comme crime de sang, crime rituel. Et nous condamnons toutes les accusations mensongères qui nous sont adressées», a-t-il lancé face aux journalistes. Selon le leader associatif, le Cnrtg condamne avec la dernière énergie ce qui se passe au Gabon car ces crimes de sang révoltent ses membres autant qu’ils les attristent.

Surtout, il a tenu à dissiper le brouillard qui entoure la figure du Nganga. Tare Nkom’ening a rappelé que le rôle du guérisseur traditionnel est de soigner, et non de détruire. Son propre nom de rite, «Nkom’ening», qui signifie «celui qui répare la vie», en est le plus pur symbole. «Comment pourrais-je ôter la vie alors que tout mon être tourne autour de sa préservation?», s’est-il interrogé, rappelant qu’aucun rite authentique gabonais ne saurait cautionner la barbarie.

Des pratiques étrangères aux racines gabonaises

Le Conseil a donc été très clair. Pour lui, ces actes de cruauté sont aux antipodes de l’héritage légué par les ancêtres. Pour les membres du CNRTG, il s’agit de pratiques importées, de «poisons» extérieurs qui s’infiltrent dans la société gabonaise. Tare Nkom’ening a ravivé le souvenir du 26 octobre 2023. Ce jour-là, rappelle-t-il, au rond-point de Nzeng Ayong, il avait déjà tiré la sonnette d’alarme en interdisant les activités des marabouts et féticheurs étrangers sur le sol gabonais. «À l’époque, beaucoup ont ri. Certains pensaient que c’était un jeu ou les délires d’un homme sous l’effet de l’iboga. Pourtant, j’avais annoncé que notre pays ferait face à des secousses», a-t-il insisté.

Dans le même sens, le président a fait un lien direct entre le climat social et les colères de la terre. Selon lui, les éboulements, les ponts brisés et les rivières qui sortent de leur lit ces derniers temps ne sont pas le fruit du hasard, mais la réaction d’une nature gabonaise qui souffre de voir la dignité humaine bafouée.

Aujourd’hui, le Conseil ne demande qu’une chose: que les Gabonais retrouvent leur discernement. La vie de chaque citoyen n’a pas de prix, et la lutte contre cette insécurité doit se faire dans l’union, sans sacrifier ceux qui, chaque jour, travaillent à maintenir l’équilibre et la vie dans les quartiers.

Thécia Nyomba

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