Africa-Press – Gabon. Placé sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt de Port-Gentil depuis le 13 février 2021 pour des faits de viol sur mineure âgé de moins de quinze ans, David Mbourou, aujourd’hui âgé de 65 ans et grand-père de la jeune Claire Charlène M., alors âgée de 12 ans au moment des faits, a été condamné à trente ans de réclusion par la Cour criminelle de Port-Gentil lors d’une audience publique tenue le 31 juillet dernier.
Les faits se sont déroulés en septembre 2021 dans le village d’Opaka, situé dans le canton Anéngué, province de l’Ogooué-Maritime. Stéphanie Mavickana, mère légale de l’adolescente Claire Charlène M., s’était rendue dans ce village afin d’y séjourner avec ses quatre enfants, dont la jeune fille précitée. Cependant, ces vacances ont été interrompues prématurément en raison d’un malaise médical subi par Mme Mavickana, qui l’a contrainte de retourner à la capitale.
Quelques semaines plus tard dans cette même ville côtière, elle a été informée du décès de sa propre mère à Libreville, suite à une maladie. Décidant alors de se rendre sur place pour lui rendre un dernier hommage, sa belle-sœur s’est déplacée vers la bourgade voisine avec l’intention d’emmener les enfants non loin de là, précisément au village Otombi, qu’elle leur confia aux soins du grand-père David Mbourou. C’est durant cette période que les petites-filles du grand-père ont été victimes d’actes odieux. En effet, celui-ci n’hésitait pas chaque soir à coucher auprès d’une des trois petites-filles, en particulier Claire Charlène M., perpétrant ainsi des abus graves au sein même du foyer familial.
Au cours de ses nuits, cette dernière subissait des attouchements sexuels sous forme de digitations perpétrées par David Mbourou, agissant à la manière d’un gynécologue. Ces actes ont également été commis à l’encontre des adolescentes Grâce Christella M. et Annie-Flore N.M., âgées respectivement de 9 et 6 ans au moment des faits. Avec ces dernières, il n’a jamais hésité à introduire ses doigts dans le vagin de ses deux autres petites-filles.
En novembre, le premier fils de Stéphanie Mavickana est intervenu pour extraire les adolescentes du village, mais s’est heurté à une opposition ferme émanant du grand-père ainsi que d’un de ses fils présents lors des événements. Malgré cette résistance, il a réussi avec détermination à libérer les jeunes filles des griffes de leur agresseur. C’est alors que Claire Charlène M., l’une des victimes, a décidé de révéler les faits en précisant que ses sœurs cadettes avaient également été victimes d’attouchements sexuels perpétrés par leur grand-père David Mbourou. Informée des violences sexuelles subies par ses filles, Stéphanie Mavickana a déposé plainte auprès du poste de Gendarmerie de l’Océan dans la capitale économique. David Mbourou, présenté devant la juridiction compétente de la province de l’Ogooué-Maritime, a reconnu avoir eu des relations sexuelles avec sa petite-fille Claire Charlène M., tout en niant avoir commis des actes similaires envers les autres sœurs cadettes.
Lorsqu’il a été interrogé à la barre devant la Cour criminelle, David Mbourou, âgé de 65 ans, a réaffirmé les déclarations qu’il avait formulées tout au long de la procédure, niant catégoriquement avoir jamais touché les parties intimes des sœurs de la victime, notamment les vulves, le vagin ou encore l’hymen. Néanmoins, il lui est reproché d’avoir eu des relations sexuelles non consenties avec la jeune Claire Charlène M. L’acte de naissance versé au dossier atteste que la mineure est née le 15 septembre 2009, confirmant ainsi sa minorité. De surcroît, le certificat gynécologique délivré par un médecin assermenté précise une perforation de l’hymen de l’enfant. Par ailleurs, le témoignage de la jeune victime indique que l’accusé n’avait pas manqué de la bâillonner lors des actes incriminés.
En raison de ces faits d’inceste aggravé et de viol sur mineure de moins de dix-huit ans commis sur sa petite-fille, David Mbourou, frère cadet du grand-père de la victime, a été déclaré coupable. Il a été condamné à trente ans de réclusion criminelle, dont huit ans ferme sans sursis, ainsi qu’à une amende d’un million de francs CFA.
Jean-Jacques Rovaria Djodji
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